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FRANCE

Troisième nuit tendue à Aulnay-sous-Bois après la très violente interpellation de Théo

Ce jeune homme de 22 ans a été victime d'un contrôle d'identité d'une extrême violence le 2 février. Dimanche soir, l'un des policiers chargés de ce contrôle a été mis en examen pour viol.
Aulnay-sous-Bois, le 22 janvier 2015. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Dans la nuit de lundi à mardi et pour la troisième nuit consécutive, des nouveaux incidents ont éclaté à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) après une marche de soutien à Théo. Ce jeune homme de 22 ans a été victime d'un contrôle d'identité d'une extrême violence le 2 février. Dimanche soir, l'un des policiers chargés de ce contrôle a été mis en examen pour viol et les trois autres agents, pour violences volontaires en réunion.

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Selon les informations du Parisien, la préfecture de Bobigny fait état de 26 interpellations la nuit dernière pour attroupement armé, violences et dégradations de biens privés. Le bilan fait également état de 23 poubelles incendiées, 11 véhicules brûlés, un restaurant KFC endommagé par une tentative d'incendie au cocktail Molotov et un garage dégradé.

Si la marche de soutien s'est déroulée dans le calme, des heurts ont éclaté ensuite, entre 20 heures et 4 heures du matin. La préfecture a indiqué à Franceinfo qu'aucun agent des forces de l'ordre n'a été blessé, mais ces derniers ont dû faire usage de leur arme « en tirant en l'air », car ils auraient été « encerclés et acculés, sans aucun autre moyen mis à la disposition (comme des grenades de désencerclement). » Les policiers ont été la cible de jet de projectiles, notamment.

D'autres incidents avaient déjà éclaté dans le quartier samedi et dimanche : plusieurs véhicules et poubelles avaient été incendiés et cinq jeunes avaient également été placées en garde à vue, soupçonnées d'avoir utilisé un mortier artisanal sur les autorités, indique Europe1.

Cette tension prend source au 2 février, lorsque quatre policiers ont effectué un contrôle d'identité d'une dizaine de personnes dans la Cité des 3 000 dans cette ville de la région parisienne. Théo, âgé de 22 ans, aurait résisté, selon les autorités, et les policiers auraient alors essayé de le maîtriser, mais d'une manière extrêmement violente.

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Selon une source policière, « un saignement [a été] constaté au niveau des fesses et les pompiers sont appelés » au commissariat de la ville, où Théo a été emmené ensuite. Il a ensuite été transporté à l'hôpital Robert Ballanger d'Aulnay, où un médecin a diagnostiqué « une déchirure de l'anus sur 10 centimètres », indique le Figaro.

Le jeune homme est toujours hospitalisé après avoir été opéré, et a eu une incapacité totale de travail (ITT) de 60 jours, gravement blessé à la zone rectale. Dans un enregistrement, il accuse l'un des policiers d'avoir introduit sa matraque dans l'anus lors de l'interpellation, sur la voie publique. Les agents ont d'abord nié ces accusations, mais une source proche du dossier a indiqué au Parisien que l'examen médical fait état de « lésions importantes » qui correspondent « clairement à l'introduction d'un objet » dans l'anus du jeune.

Les quatre policiers ont été suspendus de leurs fonctions, l'un d'entre eux a été mis en examen pour viol et les trois autres pour violences volontaires. Le Défenseur des droits, lui, a été saisi par l'avocat du jeune homme et a annoncé hier dans un communiqué lancer une enquête sur cette violente interpellation.


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