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Ciao Francesco

On l'attendait, ou plutôt on le craignait : Francesco Totti prendra bien sa retraite à la fin de la saison.

A peine arrivé, Monchi, le nouveau directeur sportif de l'AS Rome, a eu une lourde responsabilité lors de sa conférence de presse mercredi 3 mai : celle d'annoncer la future retraite de l'idole du club Francesco Totti : « Concernant Totti, il y a un accord avec le club. Ce sera sa dernière saison en tant que joueur, ensuite il rejoindra l'équipe dirigeante. Je le veux à mes côtés parce qu'il est la Roma. »

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En quelques mots, Monchi a annoncé qu'une page d'histoire de l'AS Roma allait bientôt se tourner. A 40 ans, Francesco Totti bouclera donc sa 25ème et dernière saison sous le maillot des giallorossi depuis son premier match en pro contre Brescia, joué en mars 1993. Si les chiffres peuvent dire quelque chose de l'amour qu'a donné Totti à son club et de la ferveur qui entoure le joueur, en voici quelques uns. Ils donnent le tournis : 783 matches joués pour 307 buts marqués sous le maillot de la Louve et 9 buts inscrits en 58 sélections sous le maillot italien, pour un palmarès presque indigne du talent d'un mec de ce calibre. Un seul Scudetto remporté, en 2001, deux coupes d'Italie et une impressionnante collection de places de dauphin. Avec Totti, la Roma a souvent eu le rôle du challenger séduisant mais fragile, brillant mais inconstant. Il Capitano a ainsi échoué huit fois à la deuxième place de la Série A.

Mais au fil des années, il a su donner un autre sens à sa carrière, tout de même auréolée d'un titre de champion du Monde en 2006 au cas où vos mémoires avaient besoin d'être ravivées par ce douloureux souvenir. Le palmarès, il s'en est petit à petit détaché, construisant sa légende sur une autre valeur, devenue si rare pour un joueur de classe mondiale qu'elle n'en a que réhaussé le prestige de Totti : la fidélité. Critiqué pour ses coups de sang et un comportement parfois infantile en début de carrière, Francesco Totti s'est construit un personnage de vieux sage, résistant aux sirènes du foot-business et aux promesses de salaires mirobolants en réaffirmant chaque année son amour du maillot frappé du SPQR (le Sénat et le peuple romain en latin).

Avec la prochaine retraite de Totti, c'est une page encore plus large de l'histoire du foot de ces vingt dernières années qui est en train de se tourner. Celle d'un sport qui, de plus en plus, pousse ses meilleurs joueurs à passer de club en club au gré des évolutions économiques des championnats et des retombées des droits télé. Celle d'un sport qui a déjà vu partir les Scholes, Giggs, Gerrard, Lampard, ces top-players qui n'avaient presque jamais quitté leur club de coeur.

Les supporters de l'AS Roma peuvent se consoler. Orphelins de Totti, ils auront encore plus d'amour à donner à Daniele De Rossi qui, à 33 ans, fait presque figure de gamin à côté de son aîné et qui, aux yeux des amoureux du foot, reste l'un des derniers romantiques amoureux de ses couleurs et de la fidélité.