Aujourd'hui, vieillir n'a plus grand-chose à voir avec ce qu'on imaginait encore au début du XXe siècle. Grâce aux immenses progrès de la médecine et, pour certains, à la chirurgie esthétique, la cinquantaine est devenue la nouvelle trentaine, tandis que les septuagénaires vivent parfois comme de fringants quinquas. Pourtant, malgré l'allongement de l'espérance de vie à la naissance – 79,4 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes en France, soit 14 années de plus en comparaison de 1956 – tout n'est pas rose pour nos seniors – d'autant plus qu'il y a une sacrée différence entre l'espérance de vie et l'espérance de vie en bonne santé.
Publicité
Si nos vieux vont massivement voter pour François Fillon à la prochaine présidentielle, ils ne méritent tout de même pas d'être traités comme des animaux d'un zoo clandestin du Puy-en-Velay – ce qui est malheureusement le cas dans certaines maisons de retraite sordides. Pour savoir ce que nos seniors ont en tête, on a demandé à plusieurs d'entre eux de nous dire ce qu'ils pensaient de la façon dont les gens les traitaient au quotidien.Il y a quelques années, alors que je frayais mon chemin dans le blizzard de New York, j'ai fait face à une congère immense, le genre de mur naturel qui a fait la réputation de la capitale américaine. J'ai hésité pendant quelques secondes, ne sachant que faire pour dépasser cette barrière. C'est à ce moment-là que deux ados m'ont rattrapé et m'ont lancé un violent « Bouge-toi de là, le vieux. », suivi d'un rire gras caractéristique des garçons de 15 ans en pleine crise hormonale.C'est ce jour-là que j'ai compris qu'aux yeux de certains, j'étais désormais « vieux ». Pas seulement vieux dans le sens du type qui a atteint un certain âge, mais vieux dans la dimension « on pourrait se débarrasser de toi, parce que tu es devenu un poids pour tout le monde ». Telle est la culture dominante qui règne aux États-Unis. Dans les films et les séries, les personnes âgées sont souvent des gens imprévisibles, un peu fous, un peu stupides. On a tous l'image de la vieille personne devant son ordinateur, incapable d'envoyer un mail sans l'aide de son petit-fils. J'ai très peur du jour où des infirmières et aides-soignants vont m'appeler « mon cher », ce genre de conneries. Appelez-moi par mon prénom, voilà tout.
– Martin, 69 ans
Appelez-moi par mon prénom
– Martin, 69 ans
Publicité
Jeune, à jamais
– Rose, 67 ans
Âgé, mais travailleur
– Charles, 69 ans
Publicité
Quand la politesse est sans issue
– Cynthia, 72 ans
Faites des ristournes !
– Mimi, 66 ansSuivez Liz Tracy sur Twitter.