Depuis plusieurs mois, Ai Weiwei a placé la crise migratoire au cœur de sa pratique artistique. Le célèbre artiste dissident chinois a multiplié les installations spectaculaires sur cette thématique : invasion de gilets de sauvetage sur une salle de concert à Berlin ou dans des bassins à Vienne, des canots pneumatiques sur un palais Renaissance à Florence — après avoir créé la polémique avec une photo imitant le cliché tragique du petit Aylan Kurdi échoué sur une plage turque. Dans la même veine, il a installé un immense Zodiac gonflable transportant des réfugiés fantômes pour sa dernière exposition, « La Loi du voyage », en République tchèque.
Invité de la Galerie nationale de Prague, Weiwei a imaginé un canot de sauvetage de 70 mètres de long au bord duquel 258 silhouettes de migrants ont embarqué. La matière de cette impressionnante installation occupant tout l’espace du grand hall du musée tchèque, n’est pas anodine : elle a été réalisé en caoutchouc provenant de Chine — une allusion à l’augmentation des ventes de bateaux chinois à destination de la Turquie. Avec cette œuvre, le « message [de l’artiste] est clair : si on est politicien ou un groupe politique, on ne peut pas avoir une vue aussi courte, on ne peut pas ne pas avoir une vision, on ne peut pas sacrifier la dignité humaine et les droits de l’Homme pour en tirer un gain politique », comme il l’a déclaré à l’AFP.
Videos by VICE
Vous avez jusqu’au 7 janvier 2018 pour voir « La Loi du voyage » à la Galerie nationale de Prague. Toutes les infos ici.