Culture

Anamorphose géante dans un quartier défavorisé du Caire

Photos crédit : El Seed

 

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L’artiste El Seed a investi le quartier défavorisé de Manshiyat Nasr au Caire pour y créer une œuvre gigantesque en anamorphose sur près de 50 bâtiments. « Perception » de l’artiste franco-tunisien interroge le jugement, la vision des uns face aux autres, d’une communauté face à une autre. Dans le quartier défavorisé Manshiyat Nasr, les habitants ont pour réputation de vivre dans les poubelles. Ils sont même appelés « Zabaleen », le peuple des ordures. L’architecture du quartier peut prêter à confusion : les bâtiments de briques rouges usés, jonchés de poubelles, comme laissés à l’abandon, ne font pas bon accueil. Pour El Seed, c’est une erreur de perception : « les habitants de la communauté copte de Zaraeeb collectent les détritus de la ville depuis des années et ont développé le système de recyclage le plus efficace à grande échelle (…) ils sont ceux qui nettoient la ville du Caire », explique-t-il sur son site.

C’est dans ce quartier que le calligraphe urbain a choisi de s’arrêter. De près, rien ne semble cohérent. Des bouts de couleurs sur un bâtiment, des formes géométriques sur un autre. C’est seulement lorsqu’on se trouve sur le mont Mokattam qui couronne la ville du Caire que l’oeuvre apparaît et prend tout son sens : un cercle calligraphié étendu sur 300 mètres et cinquante-deux bâtiments. Un message en arabe littéraire d’Athanase d’Alexandrie  y est inscrit : « Quiconque veut bien voir la lumière du jour doit d’abord s’essuyer les yeux ».

Après avoir peint les panneaux de bois du Pont des Arts qui remplacent les fameux cadenas trop lourds ou sa fresque sur la Tour Paris 13, El Seed sortira un documentaire et un livre sur son travail dans ce quartier de la capitale égyptienne. El Seed : son site.