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Apparemment, les abeilles savent additionner et soustraire

Lebah madu membawa serbuk sari

Les abeilles à miel peuvent accomplir des addictions et des soustractions, affirme une étude publiée mercredi 6 février dans Science Advances.

Une équipe menée par Scarlett Howard, une étudiante post-doctorale à l’université de Toulouse connue sur Twitter sous le handle @TheBeesearcher, a conçu une expérience démontrant que les insectes peuvent identifier les gains et les pertes.

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« Étant donné que les abeilles à miel et les humains sont séparés par 400 millions d’années d’évolution, nos conclusions suggèrent que la cognition numérique avancée est potentiellement plus accessible aux animaux non-humains qu’on ne le croyait jusqu’ici », explique l’étude.

Mais comment fait-on passer un contrôle de maths à des abeilles ?

L’équipe de Howard a entraîné 14 abeilles à associer le bleu à l’addition et le jaune à la soustraction. Pour ce faire, elle a utilisé la bonne vieille méthode récompense-punition : les abeilles recevaient un aliment sucré lorsqu’elle choisissait la bonne couleur et un liquide amer, à base de quinine, lorsqu’elles se « trompaient ».

Les abeilles ont ensuite été exposées à un échantillon initial montrant une à cinq formes bleues ou jaunes, puis entraînées à voler dans une « chambre de décision » contenant deux options. Là, il était attendu qu’elles reconnaissent les plus grandes quantités dans des essais consacrés aux additions (bleues) et les plus petites quantités dans des essais consacrés aux soustractions (jaunes).

Aux cours des essais d’addition, l’abeille devait sélectionner l’un de deux écrans. Le premier contenait une forme de plus que l’échantillon initial — la bonne réponse. L’autre montrait un nombre de formes égal ou inférieur à celui de l’échantillon initial.

Si ce n’est pas clair, imaginez que l’abeille a été confrontée à un échantillon initial montrant deux formes bleues. Dans la chambre de décision, elle peut donc se retrouver face une option à trois formes et une option à une forme.

Pour les tests de soustraction, c’était tout simplement l’inverse.

De test en test, les abeilles sont devenues meilleures. Sur un total de 100 essais, elles ont sélectionné la bonne réponse dans 60 à 75% des cas.

Le fait que les abeilles aient pu apprendre à résoudre ces énigmes indique qu’elles sont bel et bien capables d’appréhender des concepts numériques avancés.

L’année dernière, Howard et son collègues de l’Institut royal de technologie de Melbourne ont publié une étude similaire, dont les résultats suggèrent que les abeilles entendent le concept de zéro. L’expérience sur laquelle repose l’étude entraînait les abeilles à se poser sur des affichettes montrant les plus petites quantités.

Ce talent pour les mathématiques a peut-être contribué à la réussite évolutive extraordinaire des abeilles mellifères.

« Si les tâches spécifiques d’addition/soustraction n’ont pas d’application apparente dans l’environnement naturel des abeilles, les capacités et la plasticité cognitive requises par ce problème sont probablement avantageuses écologiquement » écrivent Howard et ses collègues.

L’expérience pourrait suggérer que les abeilles sont capables d’estimer « à vue » quelles fleurs disposent des meilleures ressources.

L’équipe prévoit de continuer à soumettre des interros de maths aux abeilles pour étudier plus en avant leurs talents.

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