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Une dizaine de jours plus tard, le 26 décembre, la BST procède de nouveau à un contrôle d'identité. La brigade s'inquiète cette fois-ci de la présence d'un chien, « de type molossoïde », lequel n'est pas attaché. Le propriétaire du chien, un chiot en fait, qui n'est autre que Bilal, décide de le rentrer. Les policiers rebroussent alors chemin, lorsqu'il constate qu'on vient de jeter un projectile dans leur direction. Ils décident alors d'interpeller les jeunes présents. Non sans violence.Au même moment, Zahra Kraiker, à son domicile, est alertée par un bruit d'explosion. Elle descend en trombe, et des voisines lui apprennent que son fils, Bilal, vient d'être arrêté. Elle décide alors de s'interposer. Iznab, l'un des jeunes présents lors de cet incident, m'a précisé : « J'étais en train de jouer au foot quand les policiers sont revenus. Ils m'ont accusé d'avoir jeté un pavé, puis m'ont cogné la tête contre un poteau. Bilal criait. Un policier lui a demandé de fermer sa gueule. Je l'ai vu gazer la mère de Bilal. »Wassil, 15 ans, deuxième fils de Zahra, tente alors de s'interposer entre elle et les policiers, qui la rouent de coups. « Je me suis mis entre ma mère et le policier, ils m'ont tabassé, le visage notamment. C'est de la violence gratuite. » Un autre mineur, Dilan, a lui aussi été frappé, ainsi que sa mère. L'une des voisines, choquée par la scène, décide alors de la filmer.Toujours est-il que ce 14 décembre, le contrôle d'identité se déroule mal. L'un des policiers prend à partie Bilal, et lui assène un coup de genou dans les testicules. Il est hospitalisé sur le champ.
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La vidéo fait le tour du Web. Les deux enfants de Zahra et trois autres mineurs sont placés en garde à vue. Zahra Kraiker, de son côté, a déposé plainte devant l'IGPN pour « violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique », et s'est vu prescrire dix jours d'interruption temporaire de travail (ITT).Une enquête judiciaire a été ouverte. Trois jeunes mis en cause ont reçu des ITT de un à trois jours, tandis que les policiers qui sont intervenus se sont vu prescrire des ITT entre trois et sept jours. Les cinq jeunes interpellés ont passé 48 heures en garde à vue puis ont été déférés au tribunal de Bobigny, pour rébellion et violences aggravées sur des personnes dépositaires de l'autorité publique. Quatre jours plus tard, un comité de vigilance contre les violences policières, qui s'est créé dans la foulée, donne une conférence de presse et l'affaire est très largement médiatisée.