
Quelle que soit votre inclinaison musicale, il y a des disques qui vont droit à l’essentiel et devant lesquels aucune vanne ne peut faire le poids. Peu de musiciens,a fortiorides guitaristes, possèdent cette étincelle divine. Et je dis ça en tant qu’agnostique impénitent. En congé temporaire de son groupe d’impro electro-acoustique Peeesseye, Chris Forsyth revisite la grande tradition de l’Americana cosmique qui va de John Fahey à Jack Rose (auquel est dédié le blues de « New Pharmacist Boogie ») en passant par Van Dyke Parks. Sur la trilogie qui donne son titre à l’album, les arpèges de guitares s’enchevêtrent dans de longs crescendos harmoniques soutenus par un drone qui s’électrise progressivement jusqu’à se noyer dans une marée de feedback. Sans vouloir vous plomber de références, on pourrait croire à une compo de Jim O’Rourke jouée par Spectrum et Richard Lloyd – le guitariste de Television. C’est d’une beauté absolument sublime et je pèse mes mots. L’autre gros morceau du mois est une anthologie du prolifique Mark McGuire, guitariste d’Emeralds, qui a essaimé ses productions sur environ 300 cassettes et 200 vinyles. Ce mec a genre votre âge (qui n’est pas le mien), 27 ans. Ce double LP vient à point pour saisir la beauté immanente de sa musique qui ressemble à des éclats de cristaux capturés par un Polaroïd de 1974.Le prog rock est une musique a priori bien trop boursouflée et virtuose pour élargir son public-niche de vieux baroudeurs à catogan édentés qui jouent à
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