Budi est petit orang-outan qui a été enfermé dans une cage à poule pendant 10 mois, nourri uniquement de lait concentré. Il se remet aujourd’hui de ces mauvais traitements dans un refuge pour animaux d’Indonésie. Il a failli y rester, à cause de malnutrition et de négligence.
Le propriétaire de Budi l’a récemment remis à une association qui vient en aide aux animaux sauvages à Ketapang. L’homme avait gardé ce petit d’une espèce en danger de disparition pour s’en faire un animal de compagnie. Dans les deux îles de Borneo et Sumatra, dans l’Asie du Sud-Est, on trouve des régions où les animaux sont particulièrement menacés par une déforestation massive, par le braconnage ou la capture et le trafic d’animaux à destination d’un marché d’animaux de compagnie exotiques.
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Il est illégal de garder des orangs-outans et d’en faire des animaux de compagnie selon la loi indonésienne et selon la Convention internationale du commerce d’espèces protégées. Reste que la pratique est répandue dans le pays et les autorités poursuivent rarement les propriétaires de primates maintenus en captivité. Ces animaux sont le plus souvent gardés à l’intérieur des maisons comme un marqueur de réussite sociale.
L’organisation Borneo Orangutan Survival Australia estime que plus de 1 000 animaux sont extraits de leur habitat naturel chaque année. D’autres militants de la cause animale pensent que ce chiffre n’est qu’une estimation basse.
La plupart des grands singes qui se retrouvent dans le circuit du marché illégal des animaux de compagnie y meurent. C’est la conclusion d’un rapport de 2013 publié par le programme des Nations Unies pour la survie des grands singes (le Gasp).
Les orangs-outans, que l’on peut traduire par “les gens de la forêt” en malais ou en indonésien, sont connus pour la couleur orange de leurs poils mais aussi pour être des êtres particulièrement sensibles. Ils sont gravement menacés par les activités de contrebande. On les recherche pour en faire des attractions privées, pour fournir les zoos et les parcs animaliers. Dans certains coins on les traque aussi pour leur viande dans le cadre de chasses traditionnelles menées en Indonésie ou en Malaisie.
Budi est arrivé dans un état critique au Centre international de secours pour orangs-outans. Il était très décharné, anémique, et très enflé parce qu’on ne lui avait pas donné de protéines, son régime étant de plus essentiellement composé de liquides. Les sauveteurs du centre ont expliqué qu’il était aussi souffrant de troubles de son métabolisme qui touchaient ses os et l’empêchaient de marcher.
“On ne peut même pas imaginer à quel point ce petit bébé a souffert,”a déclaré, peu de temps après avoir récupéré Budi,la docteur Karmele L. Sanchez. Elle dirige le programme IAR en Indonésie. “Ses yeux étaient remplis de larmes à chaque fois que les vétérinaires le déplaçaient. Il hurlait de douleur. C’est vraiment incroyable que Budi ait survécu aussi longtemps.”
Budi récupère lentement mais présente des signes encourageants. Le bébé serait désormais suffisamment costaud pour pouvoir interagir avec d’autres orangs-outans. Il a rencontré un premier compagnon la semaine dernière.
Suivez Liz Fields sur Twitter @lianzifields