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Au printemps 2010, ma mère a eu une illumination en tombant sur un poster qui disait « Vis, aime, ris et pardonne ». Elle a réalisé qu’elle n’avait presque jamais ri et qu’elle avait à peine vécu (ou du moins, eu la vie qu’elle souhaitait). Elle était mère à 19 ans, elle a divorcé trois fois et, à 48 ans, elle a cinq enfants – pendant trente ans, elle a dévoué sa vie à sa famille de la manière la plus chiante et banlieusarde possible tout en ignorant la joyeuse et éternelle relâche printanière qui avait lieu partout autour d’elle, en Floride.
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Pour donner un sens à sa vie, elle a créé le Bad Moms Club l’été dernier. Maintenant, elle va dans les bars de South Beach et de Fort Lauderdale plusieurs fois par mois pour boire et danser avec d’autres mères célibataires. Comme pour les membres des Destiny’s Child, les adhésions au club fluctuent, mais deux personnes y sont restées fidèles : ma mère et son amie Barbie, une immigrée cubaine avec un cul aussi gros que celui de J-Lo. Comme ma mère, Barbie s’est mariée très jeune parce qu’elle pensait qu’elle n’avait « pas le choix », jusqu’au jour où elle a eu une révélation : à 38 ans, elle s’est séparée de son mari avocat, s’est bourré la gueule pour la première fois de sa vie et s’est trouvé de nouveaux partenaires sexuels. « J’avais gâché ma vie, m’a confié Barbie. Maintenant je ne prends que des bites de black. »
Puisque Barbie ne s’intéresse qu’aux joueurs de foot US, le club se réunit principalement dans les fast-foods où traînent les joueurs des Miami Dolphins ou au bar YOLO, que Barbie décrit comme un « lieu bourgeois avec une atmosphère sympa et de beaux hommes bronzés ».
« J’aime les hommes noirs, ajoute-t-elle. J’aime les players. Ceux qui se disent : “Ouais, je me suis fait cette salope. Je me la suis bien faite.” Mais ils ne savent pas qu’en fait, c’est moi qui les ai eus. C’est comme ça que je fonctionne. Je joue avec eux. Je leur fais croire que je suis une pauvre quadragénaire paumée. »
Une nuit, Barbie a envoyé un message à son copain footballeur du moment depuis le téléphone de ma mère : « Je peux venir chez toi ? a-t-elle demandé en se faisant passer pour ma mère. Je veux que tu me baises. » Elle lui a envoyé des photos de ma mère nue et il a fini par inviter ma mère chez lui. Ma mère a déposé Barbie chez lui.
« On s’est battus sur le parking. Bien sûr, on a baisé juste après, a dit Barbie. J’aime jouer avec les mecs. Ça m’excite. »
Ma mère fait le même genre de jeux avec les mecs qui lui courent après. Un soir après le travail, elle a « sexté » un -collègue sans aucune intention de se le taper. « J’aime bien sexter, avoue-t-elle. J’aime baiser avec des pervers. »
Les membres du Bad Moms Club espèrent- que leurs enfants suivront leur exemple et n’oublieront jamais la puissance du désir. « Nous ne sommes pas de vraies mauvaises mères, dit Barbie. Le Bad Moms Club, c’est surtout des mères qui se fichent de ce que pensent les autres. Parfois, les femmes pensent que le fait qu’elles soient mères devrait les obliger à cacher qui elles sont vraiment. C’est n’importe quoi ! Si mes enfants ne me jugent pas, qui es-tu pour me juger ? Je profite de mes dernières années de baise. Je m’amuse. Si ça ne vous convient pas, allez vous faire foutre. »
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