Quiconque s’est déjà retrouvé dans la file d’attente du McDo un lendemain de cuite avec la bouche pâteuse et une barre au niveau du haut du crâne sait combien un burger, des frites et un coca, ça peut rendre un homme heureux.
C’est précisément parce que l’homme moderne est pressé de vivre – et accessoirement, de réduire à néant les effets de sa gueule de bois – qu’il a inventé la bouffe fast-food. C’est parce que bouffer est la première préoccupation de l’homme quand il se lève le matin qu’il a su inventer des plats aussi ingénieux que la pizza, le burger, la fricadelle ou encore le double-steak-haché frites à cheval.
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Car la « nourriture-rapide » possède un double avantage : celui de sustenter un estomac qui gronde et, simultanément, de faire gagner un temps précieux à son propriétaire. Un triple avantage, en fait, si l’on considère le chiffre d’affaires – toujours plus colossal – généré chaque année par l’industrie de la restauration rapide (plus de 199 milliards de dollars aux États-Unis ; 47 milliards d’euros en 2016 en France). La nourriture fast-food domine le monde.
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Il n’en reste pas moins que, d’un point de vue culturel, la nourriture fast-food est un formidable sujet d’étude. Comment ce mode de consommation pas cher, relativement bon et rapide, a su s’imposer en moins d’un siècle comme la principale alternative alimentaire au quotidien ?
Lors des 5 prochains jours qui s’annoncent chargés en sauce pommes-frites et en cholestérol, on tentera de comprendre comment la culture fast-food se manifeste en général, et sur le territoire français en particulier.
On remontera le fil chronologies de la restauration rapide en France, aux origines des restau autoroutes, de la folle épopée de Jacques Borel, boss français de la restauration et patron du premier McDo qui a vu le jour en France, dans les années soixante-dix. En parlant de McDo, on reviendra sur un événement qui a marqué la communication et chamboulé les plans marketing du groupe à jamais : le « saccage » du McDonald’s de Millau en 1999 par José Bové et un groupe d’agriculteurs activistes. Dans un autre registre, on a demandé à Lucie, notre ancienne stagiaire édito, de remonter dans ses souvenirs pour nous raconter un moment incontournable de sa vie de jeune adolescente : le jour où elle a fêté son anniversaire chez tonton Ronald. Conclusion, selon elle : fêter l’anniversaire d’un gosse chez McDo, c’est le meilleur moyen d’en faire un adulte névrosé.
Parce que la « culture fast-food », c’est avant tout une histoire de goût et d’expériences culinaires, on est allé taper la cloche chez McOmar, un petit snack de quartier à Barbès qui, depuis 2004, sert les noctambules affamés et plie le game du snack de quartier à coup de mhajeb’, de pizzas et de steak frites. Parce que ça nous faisait marrer, on a demandé à Lolita Sene, notre expert ès picole maison, d’imaginer un petit guide d’accords mets-vins à l’attention des amateurs de malbouffe. L’occasion d’apprendre qu’il y aura toujours un mauvais pinard pour aller avec une mauvaise pizza. Parce qu’on trouvait ça encore plus déconneur, on a demandé à Sacha Behar de nous raconter ses aventures de restaurants fast-food avortés : un mélange de concepts fourre-tout foireux et de tentatives infructueuses : un récit tragi-comique en sept actes.
Enfin, on a demandé à des chefs de mettre la main à la pâte : Bertrand Grébault a bien voulu nous filer la recette du meilleur Filet-o-fish du monde (celui qu’il sert chez Clamato), les sœurs Levha du Servan vont nous apprendre à cuisiner un cordon bleu bien vénère pour vous caler le vide en fin de soirée et Thomas Vicente du Verre Volé nous révèlera en vidéo le secret de sa sauce harissa maison – un condiment qui l’obsède depuis au moins deux bonnes années.
Alors, installez-vous, commandez un truc sur place ou à emporter mais surtout pensez à prendre deux trois serviettes parce que ça risque de tâcher un peu.
Bonne #lasemainefastfood à tous !