Quand on pense aux photos prises par des drones, on imagine tout de suite de fascinantes images d’endroits inaccessibles vus du ciel. Mais il y a un autre genre de photos de drones. Ces dernières sont synonymes de destructions et de violences : elles font partie de la guerre aérienne menée par les États-Unis. Le photographe belge Tomas van Houtryve a marié les deux dans une série intitulée Blue Sky Days, exposée à à la galerie Anastasia Photo, à New York.
L’exposition présente des images de scènes familières : un mariage, une cour de récréation, une séance de yoga en plein air… Si elles peuvent avoir l’air innocentes au premier abord, elles n’en sont rien. Van Houtryve a en réalité immortalisé des rassemblements qui peuvent être visés par les drones américains, au Moyen-Orient par exemple. Seulement, ici, toutes les photos ont été prises sur le sol américain.
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Van Houtryve a réalisé cette série pour faire prendre conscience de la réalité de cette guerre lointaine et des questions éthiques et humaines qu’elle soulève. Elle a débuté en 2013 : le photographe venait d’entendre Zubair Rehman, une enfant pakistanaise en dont la grand-mère avait été tuée dans une attaque de drone près de sa maison. Elle disait : « Je n’aime plus le ciel bleu. En fait, je préfère maintenant le ciel gris. Les drones ne volent pas quand le ciel est gris. » Bouleversé, van Houtryve commence Blue Sky Days quelque temps plus tard, se déplaçant un peu partout aux États-Unis pour les besoins du projet.
« En tant que gros lecteur de journaux, je trouve extrêmement troublant qu’il y ait si peu d’images de frappes de drones. Ce que je trouve particulièrement étrange, c’est que nous vivons à une époque où il y a plus d’appareils photo que jamais, et pourtant les témoignages visuels de cette guerre des drones sont très rares », explique van Houtryve à The Creators Project. « J’espère que mes images vont combler ce manque, et qu’elles vont aider les gens à comprendre ce qui est un concept très abstrait — une guerre contrôlée à distance. »
Vous pouvez aller voir « Blue Sky Days » à la galerie Anastasia Photo, à New York, jusqu’au 31 décembre 2016. Pour en savoir plus, cliquez ici. Pour retrouver le travail de Thomas van Houtryve, c’est par là.