Avec les scarabées cyborg conçus pour sauver des vies humaines

FYI.

This story is over 5 years old.

Tech

Avec les scarabées cyborg conçus pour sauver des vies humaines

Des scientifiques singapouriens contrôlent les mouvements de leurs coléoptères de laboratoire grâce à des impulsions électriques, et les dirigent comme de véritables robots.

Le futur rampe en notre direction, sur six pattes qui s'agitent de manière frénétique. Motherboard s'est rendu à Singapour afin de rencontrer le Dr. Hirotaka Sato, ingénieur aérospatial à la Nanyang Technological University. Lui et son équipe s'adonnent à des activités pour le moins déroutantes : ils ont transformé des coléoptères vivants en cyborgs, dont ils contrôlent les fonctions motrices grâce à des impulsions électriques.

Après avoir étudié la configuration musculaire des coléoptères, leurs réseaux neuronaux et leur système moteur, les chercheurs ont inséré des câbles dans le corps des insectes afin de les contrôler grâce à une télécommande qui permet de définir leur cadence de marche, leur vitesse et leur direction. Les coléoptères sont ainsi devenus des sortes de robots qui ne possèdent plus aucun contrôle sur leurs propres pattes. Ce sont toujours des êtres vivants, qui doivent manger pour obtenir l'énergie nécessaire à leurs déambulations : le système électrique permet seulement de déclencher le réflexe musculaire.

Les chercheurs affirment que les insectes étudiés ne ressentent aucune douleur même lorsque l'on provoque la contraction de leurs muscles de manière ininterrompue pendant des jours et des jours. On ne peut pas s'empêcher de penser, cependant, qu'il s'agit là d'une forme de torture extrêmement sophistiquée.

Si cette technologie peut sembler complètement folle, elle a pourtant des applications pratiques très concrètes. Les chercheurs envisagent de placer des détecteurs de chaleur sur le dos des coléoptères. Les capteurs seraient ainsi activés lorsque les insectes passent à proximité de personnes vivantes, qui dégagent une grande quantité de chaleur. Ce système pourrait se révéler extrêmement utile dans le cadre d'opérations de sauvetage, en détectant et localisant des personnes piégées sous des décombres. Le Dr. Hirotaka Sato envisage également que ses animaux-cyborg puissent être utilisés lors d'une enquête criminelle afin de trouver des suspects dissimulés dans l'environnement des flics.

Persuadés qu'ils œuvrent "pour le bien", les chercheurs expliquent que leurs expériences sont parfaitement éthiques. On se demande néanmoins jusqu'où elles pourraient aller : une fois que l'on a décrété que contrôler les fonctions motrices d'un animal était acceptable, cela ouvre la voie à d'autres expériences sur des animaux plus gros, mais aussi plus sensibles.