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Si au regard de ses problèmes de santé, Sophie peut bénéficier d'une certaine indulgence, Harmonie, elle, aura beaucoup plus de difficultés à trouver un gynécologue compréhensif. À l'heure actuelle, ses démarches sont en stand-by suite au dernier rendez-vous chaotique qu'elle a vécu. « Il s'agissait du troisième gynécologue que je rencontrais et c'était aussi le troisième qui exprimait un "non" suite à ma requête », explique Harmonie. « Il m'a dit de revenir quand j'aurais 40 ans. Lorsque j'ai répondu qu'à ce compte-là il valait mieux attendre la ménopause, il m'a rétorqué de revenir quand j'aurai une vie stable – comprenez : une vie de famille. »Certains gynécologues français émettent donc parfois des jugements purement subjectifs et d'ordre moral à leurs patients. En revanche selon Harmonie, aucun d'eux n'a jamais cherché à savoir pourquoi elle souhaitait se faire stériliser. « Quand j'ai demandé à l'un d'eux de me conseiller un confrère – chose que les médecins sont censés faire lorsqu'ils font valoir leur clause de conscience pour refuser un acte médical –, il m'a dit qu'il ne connaissait "aucun professionnel prêt à faire cela" et que si c'était le cas, il s'agissait d'un "mauvais médecin". » Devant un tel éventail de réponses négatives, Harmonie s'est sentie rabaissée, voire humiliée. « J'avais l'impression d'être perçue comme une ado en crise qui dirait "je ne veux pas d'enfant parce que le caca sent mauvais" – alors que ma démarche n'a rien à voir. »Dans les pays anglo-saxons en revanche, la stérilisation est une forme de contraception à part entière. Selon les estimations, elle représenterait même la deuxième méthode de contraception aux États-Unis après la pilule.
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Pour les femmes qui souhaitent se lancer dans cette démarche, il conseille de se référer à la liste des médecins pratiquant la stérilisation et de se rendre à son rendez-vous chez le gynécologue accompagné d'une tierce personne. Il m'a dit : « Le médecin fera toujours plus attention à ce qu'il dit s'il y a deux interlocuteurs devant lui. Si le médecin a un mauvais comportement, qu'il ne donne pas accès à toutes les informations, c'est à la patiente d'aller porter plainte au commissariat pour violation du code de la santé publique. » Durant le délai de quatre mois de réflexion imposé, il conseille aux patientes de choisir la méthode de stérilisation qui sera la plus appropriée.À l'image du débat sur la pose du stérilet aux femmes qui n'ont pas encore eu d'enfant, cette question de la stérilisation évoluera sans doute ces prochaines années. Mais d'ici là, il faudra des femmes comme Sophie et Harmonie afin d'ouvrir la voie pour la défense de leurs droits.Valérie est sur Twitter.