FYI.

This story is over 5 years old.

Drogue

La Fabuleuse histoire de l'homme qui s'appelle « Légalisez le Cannabis »

Rob était un fumeur de joints sans histoire jusqu'au jour où il a décidé de changer de prénom.
Légalisez le Cannabis. Toutes les photos ont été fournies par Légalisez le Cannabis.

Ce truc autour du cannabis et de son illégalité devient chiant à la longue, non ? Alors que certains pays expérimentent et dépénalisent sa consommation, d'autres demeurent ancrés dans une vision sécuritaire de la question – comme la France ou la Grande-Bretagne.

Le problème, c'est qu'il n'y a pas que les gouvernements qui font preuve d'agressivité à l'encontre des fumeurs de weed. Parfois, ces contempteurs se transforment en véritables ayatollahs, à l'image du père de famille s'étant plaint des « relents » de cannabis lors d'un festival de musique « cosmique ». Sinon, on pourrait aussi citer le mec dont la plainte a été à l'origine de la destruction de nombreux plants de cannabis à Glastonbury.

Publicité

La main verte derrière ces plants n'est autre que Rob, qui souhaite qu'on le nomme désormais « Légalisez le Cannabis ». Ce dernier possède un magasin intégralement dévolu au cannabis. C'est d'ailleurs là qu'il faisait pousser ses plants. On a décidé de lui passer un coup de fil pour en savoir plus sur sa passion sans limite pour la weed.

VICE : Salut à toi, Légalisez le Cannabis. Quand as-tu commencé à planter du cannabis par chez toi ?
Légalisez le Cannabis : Vers 1998, je crois.

Tu en as planté discrètement ?
Non, pas spécialement. Il y a quelques années, je me souviens avoir déambulé dans Glastonbury avec de la terre sur mes mains et ma gueule. Avec près de 20 personnes, on avait planté du cannabis près d'un monument. Au final, personne n'a trouvé quoi que ce soit à redire, et la weed s'est avérée de très bonne qualité.

Que s'est-il passé pour avec tes plants ?
Quelqu'un s'est plaint aux flics. La police et la municipalité n'en avaient pourtant rien à faire. Pour eux, lutter contre le cannabis est une perte de temps. Malheureusement, il y a encore des gens qui ne supportent pas que d'autres gens fument de la weed.

De ton côté, tu ne sembles pas vouloir être en relation avec les pouvoirs publics.
Je n'ai aucune confiance dans le système judiciaire ou dans notre gouvernement. Le cannabis est une plante comme les autres. Ses effets positifs sont nombreux. J'ai été arrêté six fois entre 1997 et 2001 – et j'ai été incarné à trois reprises. Aujourd'hui, on me laisse tranquille, sans doute parce que les autorités ont compris que j'en sais beaucoup trop.

Publicité

De quoi parles-tu ?
Ils ne veulent pas que l'on ébruite le fait qu'un ancêtre de David Cameron était le chef de la Compagnie britannique des Indes orientales [en fait, celui-ci était un fonctionnaire haut placé dans la Compagnie, NDLR]. De plus, personne n'ose parler de l'implication de la CIA dans le trafic de cocaïne [une allégation répandue à l'encontre de l'organisation, NDLR]. Ils préfèrent ne pas faire de vagues.

OK. Sinon, pour en revenir au cannabis, pourquoi en consommes-tu ?
Pour faire simple, nous avons tous un système de récepteurs endocannabinoïdes. Notre organisme fonctionne de manière efficiente lorsqu'il reçoit du cannabis en quantité appropriée. Le mieux est d'en avoir dans son jardin, afin d'extraire un jus frais par exemple. Le chanvre est une nourriture, un médicament, etc. Ses bénéfices sont nombreux. Les graines contiennent les nutriments dont nous avons besoin tandis que la fleur est pleine de cannabinoïdes – elle contribue donc à améliorer les fonctions cellulaires. De plus, le papier issu du chanvre est bien plus résistant que celui que nous fabriquons à partir des arbres.

Sur ton site Internet, on constate que ta promotion du cannabis est aujourd'hui bien plus « spirituelle ». Pourquoi ?
Après mes multiples arrestations, j'ai passé de plus en plus de temps en Espagne. En 2008 et 2009, j'ai vécu en autarcie dans les montagnes, sans argent ni nourriture. Ça a été une révélation pour moi.

Une révélation liée à la prise de drogues ?
Non, pas du tout. J'ai déjà pris des champignons et de l'acide dans ma vie, mais c'est du passé. Je ne promeus pas leur interdiction non plus, hein. L'acte de prohiber est criminel. Selon moi, les pouvoirs publics devraient surtout veiller à ce que les gens ne consomment pas des drogues coupées avec des produits dangereux.

Qu'as-tu prévu dans les mois à venir ?
Le 28 septembre prochain, ce sera le 88e anniversaire de l'interdiction du cannabis en Grande-Bretagne. Je fêterai l'évènement en distribuant du cannabis légalement par l'intermédiaire de petites truffes au chocolat et à la weed.

J'espère que les gens seront heureux ! Merci mec.