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Culture

L'Encyclopédie du style

Un guide des meilleurs looks et cultures de l'histoire du rock'n'roll.
Harrow Road, Londres, 1982. Un punk en train de sniffer de la colle près d'une benne à ordures. Photo : Mick Mercer.

Cet article est extrait du numéro du Sceptre et de la Couronne Adolescent, j'ai été tour à tour mod, skinhead, goth fan des Cramps, clone de Morrissey, indie-kid, avant de redevenir mod en école d'art – mais avec les cheveux longs ce coup-ci. Je n'ai jamais été un skinhead très convaincant, mais j'aimais cette idée de me raser le crâne. Ça me semblait « radical ». De même, je dirais que je suis de nature trop bordélique pour avoir été un mod de première catégorie ; c'est pourquoi l'indie a toujours été le genre qui me correspondait le mieux.

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Ça faisait des années que je voulais faire The Bag I'm In. Il était temps que quelqu'un analyse les différences entre chaque sous-culture sur le plan historique. Au final, j'ai choisi 36 mouvements. Mais avec un peu plus de place, j'aurais pu en rajouter une dizaine.

Le livre se concentre sur l'évolution des mouvances contre-culturelles le long du xxe siècle, en mettant en avant leurs liens, leurs prolongements, leurs racines – et leurs inévitables disparitions. J'ai collecté environ 2 000 photos, prises entre le début des années 1960 et la fin des années 1980. Elles m'ont toutes été données par des gens qui faisaient partie de ces mouvances, ou des membres de groupes. Elles sont toutes géniales et n'ont jamais été publiées auparavant.

Avec le recul, je dirais que mon look préféré demeure celui des beatniks du début des sixties. J'aime cette époque : tellement sous-estimée, visionnaire et idéaliste. Les années 1960 furent monochromes jusqu'à ce que le

groovy ostentatoire du reste de la décennie fasse son apparition. J'ai toujours préféré le noir et blanc. L'aspect fondamentalement exhibitionniste de la monomanie vestimentaire, c'est ce qui fait le charme des sous-cultures de Grande-Bretagne. Ces mouvements auxquels tu prêtais allégeance devenaient tout ce qui comptait pour toi. Point.

_CND/Beatniks, 1960-–1966 _Arboré par des étudiants politisés fans de jazz, le look CND fut un authentique phénomène autonome partout au Royaume-Uni. C'était un mélange entre une version britannique de la mouvance beatnik et le jazz traditionnel, le tout dans un climat de crainte d'une possible annihilation nucléaire. Pendant les marches pour la paix qui ont eu lieu partout dans le pays et qui ont représenté l'épicentre du mouvement, on pouvait voir une marée de duffle-coats, de bottines et de symboles de paix. À part ça, ces jeunes se rassemblaient dans des pubs pour fumer et des salles de fac pour boire des bières. Photo : Leigh Darnton.__

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_Hard Mods, 19661967 _Le règne des hard mods s'étend sur un an et fait le lien entre la fin du premier mouvement mod et le début des skinheads. Souvent issus d'un milieu ouvrier, les kids de ce mouvement rejetaient le Londres bourgeois et les looks hippie et dandy – truc typique des classes moyennes, pour eux. Le genre s'est répandu partout dans les quartiers ouvriers de la capitale, la banlieue et les grandes villes anglaises du Sud-Est. Ils écoutaient de la soul, du R&B et du reggae ; rien à voir avec le rock pompeux des cols blancs.__ Photo : Derek Smiley.

_Suedeheads, 1970–1972 _Prolongement du mouvement prolétaire skinhead, la sous-culture suede a repensé le style original et l'a recraché en moins brut. Les suedeheads se retrouvaient dans des rues désertes, des clubs de soul ou de reggae. C'était l'alternative logique à la scène rock progressif de la même période. Photo : Olly Pearson.__

Soulboys, 1974–1977 La sous-culture soulboy n'était présente que dans le Sud du pays, à Londres notamment. Ils portaient des Americana des années 1950, des pantalons à bretelles et des chemises de bowling comme dans American Graffiti. Ils avaient un style à la Bowie, période « Plastic soul ». Cette scène était profondément underground : ses membres écoutaient de la soul et du jazz-funk. Leur idée, c'était que les trucs les moins connus étaient les meilleurs. Les soulboys fréquentaient des boîtes de la capitale et de l'Essex genre le Crackers, le Lacey Lady et le Goldmine. Photo : Deborah Driscol.