Depuis le début de cette semaine, le canal Saint-Martin, une voie fluviale qui traverse le nord-est de Paris, est entré en période de “chômage”. C’est-à-dire qu’on le met à sec pour trois mois, le temps pour les différents services d’entretien de refaire le lit du cours d’eau et entretenir les écluses. La dernière fois que le canal a été mis en chômage c’était en 2001. À chaque fois la mise à sec révèle quelques surprises.
Ce mardi en fin d’après-midi, des Parisiens se sont penchés le long des quais du canal — le lieu est habituellement prisé par la jeunesse branchée de la capitale les soirs où il fait bon, pour pique-niquer ou faire la fête. Les curieux cherchaient à identifier les épaves apparues entre deux eaux, pour la plupart des restes de soirées mouvementées où le canal touristique fait office de poubelle. Un problème de pollution qui a motivé une campagne de sensibilisation via affichage publicitaire ces deux dernières années, de la part de la mairie.
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Les badauds peuvent donc ces jours-ci découvrir les premiers trésors révélés par la baisse du niveau de l’eau : carcasses de Vélib’ (service public de mise à disposition de vélos à Paris), monticules de bouteilles de bière, motos et scooters noyés. Une journaliste a même mentionné un pistolet repêché par la police ce lundi. 40 tonnes de déchets avaient été récupérées lors des travaux de 2001-2002.
Les travaux tout juste commencés vont se dérouler en plusieurs temps. Si le canal est en train de se vider, c’est parce que l’on a posé un barrage en amont, au niveau du bassin de la Villette. L’eau restante s’écoule jusque dans la Seine. Il faut alors repêcher les poissons qui se trouvent dans le canal, pour les relâcher en amont. Une dizaine de personnes est affectée à ce travail. On estime qu’il y a environ 4,5 tonnes de poissons vivants à repêcher entre le 5 et le 7 janvier. À partir du 8 janvier, les services techniques vont évacuer les monceaux de déchets, enlever la vase accumulée, pour réparer ce qui a été dégradé avant de remettre en eau, a priori début avril.
Toutes les photos sont d’Étienne Rouillon, suivez le sur Twitter : @rouillonetienne