Untitled (Beach), 2012, © Whitney Hubbs, Courtesy M+B Gallery, Los Angeles.
Le matin approchait. Margaret et Mel étaient assis, seuls, sur le canapé.
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« Le week-end le plus reposant de ma vie est sans doute celui où il y a eu une coupure de courant au Bel Air, dit Mel. En vieillissant, certaines choses s’estompent. Je trouve que l’appétit augmente ; mais j’imagine que ça me place dans l’un des deux camps.
– Quel est l’autre ? demanda Margaret.
– Ceux qui maigrissent en vieillissant, dit Mel. Mais je crois que les deux connaissent une baisse de libido. Peut-être moins les maigres, ceci dit. Moi, je n’en sais rien. Tu devrais le savoir… Comment tu pourrais le savoir, tu es deux fois plus jeune que moi.
– Pas vraiment, dit Margaret.
– Eh bien…
– J’ai dix mois de moins que toi.
– Cet hiver-là, poursuivit-il, il pleuvait. Comme il pleut dans le Sud de la Californie : avec la même obstination idiote que tout ce qui se fait ici. J’étais au Bel Air. J’avais un plan. Ça devait commencer au dîner ce soir-là, et je me détendais devant la télévision. Ils signalaient des crues éclair ; la 405 était hors-service, la 10 était hors-service et Sunset Boulevard était fermé, puis le courant a sauté. Dans toute la ville. Tout est devenu sombre et silencieux. J’ai décroché le téléphone. Les téléphones étaient hors-service. Et voilà qu’apparaît un calme étrange. Il m’a submergé, comme ça, à tel point que quand j’y repense, je ne me suis même jamais dit : “Je vais manquer de…”
Je me suis assis sur le lit. J’ai fumé une cigarette. J’étais comme excité, si tu veux, par ce silence. J’imagine que le bon mot est “envahi”, par un sentiment que j’ai par la suite qualifié de “paix”.
– Je devine qui devait te rejoindre, dit Margaret.
– Ça m’étonnerait.
– C’était Molly Brammel.
– Oui, c’est ça, répondit Mel.
– Parce qu’elle… Je vais te dire comment je le sais – parce que Sammy et Kay Stern faisaient construire sur… C’était où ?
– Tigertail. »
Elle acquiesça. « Et la maison s’est effondrée. Les… Les…
– Fondations.
– … et ils se sont retrouvés au tribunal avec le maître d’œuvre. Je vais te dire comment je le sais : parce que Slick Kelley, qui… »
Il hocha la tête.
« Tu t’en souviens, dit-elle.
– Effectivement, je m’en souviens, répondit-il.
– … qui le défendait, ou quel que soit le terme quand on fait un procès au maître d’œuvre… Slick Kelley, et on se fout de ce qui lui est arrivé, est mort d’un cancer…
– Je sais, dit Mel.
– C’était affreux, reprit-elle. J’avais toujours voulu voir quelqu’un mourir de cette façon. Quand je mourrai, Moogey…
– Quoi ? dit Mel.
– “Quand je mourrai”, tu te rappelleras que j’ai commencé à prononcer cette phrase lugubre… ?
– Je t’écoutais, objecta Mel.
– C’est pas vrai, dit-elle. Tu étais perdu quelque part dans le passé. Tu pensais à une de ces pépées que tu t’es tapées, une de celles que tu as roulées, une gentille poule que tu n’aimais pas : “Toutes des vieilles peaux maintenant, et qu’est-ce que ça t’a apporté ?”, tu repensais à l’un des rares instants, pathétiques mais réels, qu’il te reste. »
Il resta assis un moment.
« Ce qu’il faut bien comprendre, dit-il, c’est… c’est que c’est la vérité – et ce n’est pas le souvenir, si je puis me permettre, mais la recherche de ce souvenir – qui te tue. »
Elle écoutait en silence.
« Parce que… » Elle s’approcha de lui, sur le canapé, prit son visage dans ses mains, fit pivoter sa tête et l’embrassa tendrement sur la joue.
« Eh bien, pensa-t-il, quelle est la différence entre ceci et cela ? Quatre moments, peut-être, dans une vie. Ou ne font-ils surface que pour nous apaiser lorsque le désir faiblit ? Prends, tue, élève et après… » se dit-il.
« Mais tu sais, dit-il, c’est de ça qu’on fait les films.
– Et il y a toujours un jeune plein d’espoir venu de l’Arkansas pour appeler la fille, qui te léchera partout, et te fourrera sa langue dans le cul.
– Oui, mais elle ne le saura pas, dit-il, et même pas ce à quoi je fais référence, même si je présente le truc d’une façon moderne.
– À l’époque, les filles, de leur temps, dit Margaret, ne savaient foutrement rien. Elles se contentaient d’acquiescer à intervalle régulier et de bien s’habiller. Et n’importe quel type avec un beau costume pouvait les avoir. »
La domestique entra et remplit la pipe de marijuana de Margaret.
« Et elles baisaient comme des lapines, dit-elle. Mais qu’est-ce que c’est triste. Qu’elles aient non seulement perdu leur ventre plat et ces jolis seins hauts, mais qu’elles aient dépéri et se soient laissées mourir, comme le paillis hors de prix que mon jardinier, et on se fout de son nom, étale sur la terre. Celles qui ne l’avaient pas fait auraient aimé le faire. Voilà la vérité.
À part les héros, exceptionnels, stoïques et philosophes, j’utilise ce terme volontairement, et je m’inclus dedans, qui ont fixé le fond de la piscine assez longtemps pour discerner…
– Leur vrai visage ? » suggéra Mel.
Elle hocha la tête.
« Leur vrai visage, dit-elle, et, au-delà, le ciel. Et derrière le ciel : rien. Ah putain, qu’est-ce que c’est triste. »
Elle finit de tasser sa pipe et fit signe à la domestique. Celle-ci alluma la pipe, Margaret en inspira une bouffée, une autre, puis la congédia d’un geste.
« Et je vais te dire qui a acheté la nouvelle maison sur Tigertail…
– Les Stern, interrompit Mel.
– Ouais. » Elle tira à nouveau sur la pipe. « Quand ils l’ont reconstruite. Dix, quinze ans plus tard ? Quand il est parti au Mexique ? Et qu’elle a emménagé sur la plage ? Ce qui était une putain d’erreur monumentale. De la vendre. Parce qu’elle s’est pris une volée, et quand elle est revenue ? Elle a essayé de vendre la maison en bord de mer… ? » Elle lui fit comprendre d’un geste de la main qu’il connaissait l’histoire.
« Mais celui qui a chopé la maison de Tigertail – et ça, tu ne le sais pas – c’est Charlie Kohnstamm. »
Ils se redressèrent dans le canapé tandis que la domestique apportait du café.
« Tous les gros noms de cette époque, dit-elle, de la Grande époque des studios. L’époque où tout le monde se faisait sucer. Comme tu le sais, ils avaient tous ces petites villas à baise dans Rustic Canyon. Et les fêtes qu’ils y faisaient…
– Je suis allé à certaines, dit Mel. »
Untitled (Hair), 2012, © Whitney Hubbs, Courtesy M+B Gallery, Los Angeles
Elle agita son index. « Dans les années 1930. Avant que les lois et la douane s’en mêlent, et avant la guerre. Et Kohnstamm, là-dedans ? Il était assistant. Il a dit, ou nous a laissés supposer, qu’il était une sorte d’homme de main, ou qu’il fournissait de la drogue, quelque chose comme ça.
– Ce qui était le cas », dit Mel.
Elle rejeta l’idée. « Il se rendait, ou était envoyé de temps à autre, au sud de la frontière, dans leur maison, là-bas, où la gouvernante lui remettait une “boîte de café spécial” pour Monsieur Untel.
– … mais toujours réglo.
– … franchement, dit Margaret. Mais voilà. C’est arrivé. Un soir, tard. Dans Rustic Canyon. Un soir, tard. Il me semble qu’il prenait l’air dans l’une des chambres d’amis. En fin de soirée. Il cherche les portefeuilles pleins à craquer que ces sommités, dans leur torpeur, ont laissés dans leurs pantalons pour se balader du côté de la piscine. Et voilà le jeune Kohnstamm. Dans le noir. Il tombe sur son employeur…
– … accompagné d’un petit garçon, dit Mel.
– Non.
– Avec une mineure.
– Non. Avec sa fille. »
Margaret savoura la stupéfaction de Mel et aperçut un sourire au coin de sa bouche.
« Et elle n’a jamais rien dit ? demanda Mel
– Eh bien, non, répondit Margaret. Il semblerait qu’elle était convenablement droguée. Un acte de bienveillance inhabituel chez son père. Mais tu vois, Kohnstamm. Il a vu plus loin que cette histoire de licence parentale. »
Mel fixa la table basse.
« Il y a vu un nouveau monde », dit-elle.
Elle tira une autre bouffée de sa pipe à marijuana. Elle se mit à tousser et Mel se rapprocha d’elle. Elle l’éloigna d’un geste de la main. Il garda les yeux baissés jusqu’à ce qu’elle arrête de tousser.
De petites larmes s’étaient formées au coin de son œil. Elle prit une serviette sur le plateau à café et les essuya. Une fois calmée, elle reprit son récit.
« Tous les gros noms à l’époque avaient leurs baisodromes, dit-elle. Certains dans Rustic Canyon, d’autres à Malibu.
Et Kohnstamm ? Pour lui, c’était le summum du luxe. La garçonnière de plage, comme ils disaient, ou, à cette époque où l’ironie n’existait pas, “la maison avec vue sur la mer”. Et il bavait devant ce genre de maisons comme devant de la chair fraîche. C’était quelque chose, pour lui, de se retrouver dans ces endroits, parmi les grands. Parce qu’il était très sensible.
– Ça, c’est vrai.
– Ce qui est peu dire, ajouta Margaret. Et le manoir, à Hancock Park, la maison de Bel Air ; Rustic Canyon, Palm Springs ? Pour lui, ce n’était rien – rien de plus qu’un ring pour un boxeur : c’était une arène.
Il escortait Marcus, sa femme, les enfants, une starlette… Il organisait des anniversaires, cherchait des cadeaux de dernière minute, transportait des drogues ou des entraîneuses…
– Et en même temps… dit Mel.
– Bien entendu, répondit Margaret. De nombreuses montres et babioles en platine, des billets de 50 dollars, une fille facile et quelques caisses de champagne ont disparu de ces demeures majestueuses. Et le bruit courait, même si je me garde bien de le dire, qu’il prenait part à tel ou tel saccage pas vraiment amateur. Parce qu’il détestait ces merdeux. De cette haine virginale qu’on trouve si rarement et qui tranche avec le naturel clément des gens de notre rang.
– Il les enviait, dit Mel.
– Je pense. Mais, au-delà de ça, comme on le sait, il pouvait vraiment, vraiment haïr. C’est pour ça que je l’admirais. Ça n’a jamais troublé son incroyable lucidité. »
Elle tourna la tête très légèrement, et la domestique vint remplir les petites tasses de café.
« Tu veux boire ? demanda-t-elle.
– D’accord, répondit Mel.
– Mais Malibu, reprit Margaret, ça l’a toujours travaillé. Pour lui, c’était le dernier endroit qui valait le coup. Rappelle-toi. Il n’y avait rien, là-bas. En 1938 ? En 1940 ? Juste avant la guerre ? Rien. Des dunes. Une maison ? Ç’aurait été la seule à 60 kilomètres à la ronde. La plage. La mer.
Le youpin, Moogey, le youpin, il se croyait né pour ça : la perfection. On oublie. J’ai rencontré sa mère. Et en définitive ? Il m’a virée. Quand elle était mourante. Et il m’a blessée. On rejoignait Rivington Street, et je n’avais jamais vu ce regard dans ses yeux, je veux dire, glacial. Quand il parlait de cette bâtisse. Et son amour pour cette vieille femme ? On y est allés. Il lui a parlé. En yiddish. Elle ne savait pas où elle était, elle se croyait de retour en Pologne. À l’hôpital Roosevelt. Elle mourait. Et il la serrait. »
Elle se racla la gorge.
« Et c’est à moi qu’il a demandé de l’accompagner. J’étais honorée. C’était une confession, bien entendu. Il voulait montrer ça à quelqu’un. Qui comprendrait. Avant que ce ne soit plus qu’un souvenir.
– Mais tu l’as toujours compris, dit Mel.
– Bien sûr que oui, dit Margaret. C’est pour ça qu’il m’a demandé. Mais aussi parce qu’il me désirait même si… » – elle se passa les mains sur le corps – « je suis abîmée aujourd’hui, j’étais, comme tu t’en souviens… » Il acquiesça
« Quel type », dit-elle.
La bonne apporta une bouteille de brandy et un petit verre.
« Laissez ça là, Mercedes, dit-elle. Ce sera tout. »
Mel remplit le verre, le but d’un trait et le remplit à nouveau. Margaret le regardait.
« Ça nous ruine. C’est ruineux, dit-elle. Tout ce qu’on fait. Charlie ? Il l’a toujours connu, son destin. C’était d’être un voleur. Parce que les goys ne lui donnaient pas de travail, même s’il l’avait voulu ; et les Juifs ? Comment allait-il se hisser au sommet, en partant de rien ? Tout ce qu’il voulait, c’était 300 dollars dans le portefeuille, un costume neuf et une poule pour la nuit.
– C’était simple, dit Mel..
– Exactement, dit Margaret. Les luftmensch pensent comme ça. Et c’est ce qu’il était. Et là, poursuivit-elle, il lui a suffi de deux choses. Premièrement, l’avarice et deuxièmement… deuxièmement, un coup de génie, Moogey. Il a donné naissance à quelque chose de nouveau en un instant
Il tombe sur Marcus. Le chef du Studio. Qui baise sa propre fille bourrée de sédatifs. D’accord ? Marcus. Il le regarde. Il n’y a pas d’armes. Marcus ne peut pas le buter, Kohnstamm peut quitter la pièce. Sachant ce qu’il a vu.
Marcus lève les yeux vers lui. Abattu. Il supplie. “Qu’est-ce que tu veux ?
Kohnstamm, lui, n’hésite pas. “Je veux la maison de Malibu.” Marcus se met à hocher la tête. Il dit : “Mais comment je vais expliquer ça ?”
Et voilà le truc. Voilà ce que dit Kohnstamm : “Vous dites que ça va avec le nouveau boulot.” Marcus demande : “Quel boulot ?” Et Kohnstamm : “Vous me nommez responsable du Studio.” »
***
La domestique ferma la porte derrière Mel. Il descendit les trois marches de pierre et s’arrêta dans l’allée.
« Où serais-je, maintenant ? se demanda-t-il. Chez une fille, c’est sûr. Ou pas. J’en aurais emmené une chez Margaret. » Elle se serait endormie sur le canapé. Dans le bureau. « Elle aurait attendu au début, bien sûr, pendant qu’on parlait. Puis elle serait partie. Aurait-elle été possessive ? Nerveuse, ou jalouse ? Non. Pas une jeune, qui n’a rien à perdre. » Puis il l’aurait réveillée pour qu’elle rentre avec lui. Ou serait parti avec une autre, rencontrée le même soir.
Il se dirigea vers sa voiture. « Deux cent mille dollars de métal finement agencé, poli et chouchouté. Qu’est-ce que ça peut bien faire ? pensa-t-il. Si ce n’était pas cette décapotable, ce serait un cabriolet Porsche, ou la voiture d’une fille. »
Il demeura dans l’obscurité précédant le lever du soleil. Il sentait le déclin de la nuit de plus en plus rapide et l’approche d’une chaude journée, ce qui, dans le désert où il se trouvait, était l’heure de la mort. Il chercha la cause tangible de sa soudaine nostalgie et décréta que c’était à cause de Molly Brammel, et une soirée en particulier, quarante ans plus tôt, chez Margaret.
Elle avait été la jeune fille endormie sur le canapé en cuir de ce que le mari de Margaret à l’époque appelait la bibliothèque.
Il se souvint d’abord de la courbe de ses reins, quand elle dormait sur le côté, la bouche légèrement entrouverte.
Il l’avait observée dans l’embrasure de la porte. La courbe de ses hanches. Sa bouche à moitié ouverte, désireux de découvrir la douceur de son souffle.
Réveillée par son regard, elle s’était tournée pour s’asseoir sur le canapé, face à lui. Il ne savait pas qui elle était, et il doutait qu’elle le connaisse. Il ne savait pas avec qui elle était venue, ni qui était assez cinglé pour laisser une fille comme ça toute seule – parce que la fête était finie et que, comme d’habitude, il était le dernier à partir.
Le mari de Margaret avait disparu comme il le faisait toujours, tôt dans la soirée, pour faire ce qu’il avait à faire, la laissant avec ses amis. Kohnstamm était-il là ? Non, il était en Europe ; il était sur le yacht de quelqu’un, à Rome en train de tourner ce péplum, il avait une aventure avec l’actrice principale, une comtesse, ou la maîtresse d’un autre, à Paris, au Ritz, ou dans un bouge du Marais avec la fille qu’il avait rencontrée à la guerre ; il était peut-être en Israël, avait hasardé Margaret en levant un sourcil pour dire que rien de plus ne serait dit sur le sujet, et c’est ainsi qu’ils s’étaient intéressés aux affaires de leur entourage : des histoires de sexe et d’argent.
C’était son époque préférée. Ces nuits blanches autour du feu de camp où, comme l’avait dit Margaret, « le peu de sagesse de la tribu est répété, ses totems érigés et les chansons habituelles sont chantées ». C’est ce qu’elle avait dit cette nuit-là, quarante ans plus tôt. Et quarante ans plus tôt, il s’en souvenait, il avait vu la fille sur le canapé, elle s’était réveillée et l’avait regardé. Ça avait duré une éternité. Au cours de laquelle il n’avait pensé à rien.
Puis il s’était entendu dire sans préméditation : « Prends ton manteau. »
« C’était il y a si longtemps », pensa-t-il.
« Les chansons habituelles sont chantées », avait dit Margaret, se hasardant, comme à son habitude, vers les sentiments. Il l’avait fait inscrire sur un étui à cigarettes chez Tiffany’s. « Ça, c’est une idée, se dit-il. Volé lors d’un cambriolage. Un étui à cigarettes. Les années passent. Celui qui l’a offert tombe dessus dans un autre pays. Chez un prêteur sur gages. Comment est-il arrivé là ? » Il ouvrit la porte de la voiture noire et s’assit, les pieds dans l’allée. « Et ça aussi, c’est une idée, pensa-t-il : qu’est-ce que ça peut bien faire ? »
David Mamet a écrit les scénarios d’American Buffalo, Glengarry Glen Ross, Les Incorruptibles, Le Facteur sonne toujours deux fois et Des hommes d’influence, parmi de nombreux autres.