Chaque année aux États-Unis, lors d’événements sportifs importants type World Series ou Playoffs NBA, les maires et les gouverneurs des villes et des Etats concernés font souvent des paris ridicules. En 2016 par exemple, le sénateur de l’Ohio, John Kasich, a envoyé au gouverneur de l’Illinois, Bruce Rauner, un échantillon des meilleures bières et de la meilleure moutarde de Cleveland après la victoire des Cubs sur les Indians.
Un peu comme si Jean-François Copé envoyait 3 kilos de brie à Robert Ménard après une défaite du CS Meaux face à l’AS Béziers.
Videos by VICE
Plutôt inspiré par ces échanges, Cuba aimerait utiliser un des produits les plus réputés de son patrimoine pour rembourser une vieille dette qui traîne. En gros, l’île des Caraïbes espère effacer une partie des 276 millions de dollars (environ 265 millions d’euros) qu’elle doit à la République tchèque en échange de rhum.
Ce chèque à neuf chiffres est un héritage du passé communiste commun aux deux pays, quand la République tchèque faisait encore partie du bloc soviétique et s’appelait la Tchécoslovaquie. « La dette actuelle de Cuba est composée de plusieurs choses, différents types de biens, d’investissements ainsi que des prêts financiers », précise Kateřina Vaidišová, porte-parole du ministère des Finances tchèque à CNBC.
Si la République tchèque accepte d’éponger la dette cubaine avec de l’alcool, elle aura assez de bouteilles de rhum pour tenir 130 ans.
« Tout date de l’époque du Conseil d’assistance économique mutuelle », ajoute-t-elle. L’organisme, imaginé par Staline, avait pour but de planifier au mieux les industries nationales des pays communistes. Là, Cuba ressemble surtout à n’importe quel pote un peu fauché qui essaye de « rendre la pareille » en vous filant des écouteurs après avoir bousillé vos enceintes.
Pour aller un peu plus loin, Cuba proposerait aussi de filer des médicaments. Difficile de savoir si cette initiative fera définitivement pencher la balance. Les représentants du gouvernement tchèque ne se sont pas encore exprimés. Si l’idée peu orthodoxe de Cuba n’est pas écartée, Kateřina Vaidišová soulignait la volonté de son cabinet de « recevoir au moins une partie de la dette en cash ».
En attendant de recevoir de l’argent sonnant et trébuchant, la République tchèque peut se frotter les mains. Le Guardian rapporte qu’en 2015, le pays a importé 892 tonnes de rhum cubain – des dépenses atteignant 2 millions de dollars. Si la République tchèque accepte d’éponger la dette cubaine dans les effluves d’alcool, elle aura assez de bouteilles d’Havana Club pour tenir 130 ans. Deal ?