Les trucs relous du quotidien peuvent toujours continuer à vous tomber dessus les uns après les autres, un seul constat : à compter du moment où vous enfilez un tablier et que vous vous mettez à cuisiner un petit plat rien que pour vous en rentrant du boulot, ils s’envolent tous en fumée.
À en croire les adeptes de la cuisine thérapie, cuisiner un bout serait une activité relaxante qui stimule la créativité et permet de soigner le vague à l’âme. Prendre le temps de se préparer à bouffer agirait comme une béquille psychologique au quotidien, un passe-temps vertueux qui nous aiderait à tenir le coup face au tumulte de la vie active.
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Prenons le cas des célibataires qui habitent seuls et qui, force est de constater, sont probablement ceux qui ont le plus de « chances » de ne pas faire l’effort de se préparer un bon petit plat en rentrant : est-ce que manger un plat-préparé (à moitié décongelé) au micro-ondes, dans une triste barquette en plastique, permet aussi de faire remonter le capital bonheur de celui qui le mange ? Pour la faire courte : est-ce que le mangeur-flemmard ressort lui aussi plus heureux de son expérience gustative ?
Pour répondre à ces (ô combien importantes) questions, des chercheurs ont étudié les réactions d’un panel de 120 femmes face au moment de la dégustation de nourriture. Les résultats de ces tests ont été publiés par le magazine Health Psychology dans l’article : « Le fait maison a-t-il meilleur goût ? Faire la cuisine et ses conséquences sur l’appréciation du plat ». La mission des cobayes ? Divisées en deux groupes, certaines d’entre elles devaient déguster un smoothie à la framboise concocté par leurs soins tandis que les autres devaient déguster un smoothie prêt à boire. À « smoothie égal », il se trouve que les participantes qui avaient préparé elles-mêmes leur mixture l’appréciaient plus. Cette conclusion tend à montrer que ce qu’on produit à la sueur de son front a meilleur goût.
Tout le monde sait que les plats qu’on prépare chez soi sont globalement meilleurs pour la santé et pour le porte-monnaie – la nourriture préparée ou industrielle étant souvent constituée de quantités plus importantes de sel, d’huile et de calories vides.
Par contre, lors du test suivant – quand il a été question les participantes se prépare volontairement un goûter décadent et mauvais pour leur ligne, ici : un milk-shake au chocolat – la globalité des participantes ont préféré la version toute prête. De fait, quand il s’agit de s’offrir un petit plaisir coupable, les gens semblent préférer se faire plaisir sans avoir à songer aux calories qu’ils s’apprêtent à ingérer.
Attendez : Est-ce que l’on peut vraiment se fier à cette étude et en tirer des conclusions ? Si le panel avait été constitué uniquement d’hommes, auraient-ils réagi de la même manière ? Est-ce que l’âge n’est pas aussi un facteur à prendre en compte ?
Des questions auxquelles les auteurs de l’étude ne répondent pas. À la place, ils expliquent que le fait de préparer soi-même le smoothie provoquerait une appréciation plus positive de ce dernier : « Cela augmente l’aspect de boisson saine que l’on associe au smoothie. Quand les gens préparent leur nourriture, ils accordent plus d’attentions aux ingrédients qui rentrent dans al composition de leurs plats. »
Tout le monde sait que les plats qu’on prépare chez soi sont globalement meilleurs pour la santé et pour le porte-monnaie – la nourriture préparée ou industrielle étant souvent constituée de quantités plus importantes de sel, d’huile et de calories vides. En plus, si vous avez déjà réussi une recette un peu sophistiquée, vous savez à quel point ce succès est gratifiant.
Car dans les schémas de consommation occidentaux, manger sainement et cuisiner soi-même sont des tendances populaires que certaines sociétés de services ont la bonne idée d’exploiter. Aux États-Unis, Le site Blue Apron permet par exemple de se faire livrer chez soi les ingrédients frais (et déjà pesés) nécessaires à la réalisation d’une recette en particulier. En France, le site de livraison de plats préparés Frichti.co propose quant à lui des kits « clés en main » pour préparer son burger ou sa tartiflette soi-même. Une fois le colis arrivé, il ne reste qu’à se mettre derrière les fourneaux. Finies les courses et la préparation des ingrédients.
« Mais pourquoi se faire chier à cuisiner ? », s’exclament encore quelques-uns, un peu trop sûrs d’eux, la barquette en plastique à la main et le doigt sur le minuteur du micro-ondes. À ceux-là, une seule mise en garde : quand vous serez déprimés et fauchés, à force de mal manger, vous ne pourrez pas vous dire qu’on ne vous avait pas prévenu.
Et si vous commenciez par un truc assez facile à concocter – genre, disons, un petit smoothie à la framboise ?