Le gouvernement égyptien a comparé sa guerre contre les terroristes à la guerre du Mexique contre la drogue, dans une lettre ouverte qui déplore la mort de touristes mexicains qui ont été confondus avec des éléments rebelles et tués par l'armée égyptienne il y a plusieurs jours.
La lettre est signée par le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, qui a écrit jeudi que l'Égypte n'a jamais voulu mettre en péril sa relation avec le Mexique.
Le texte fait également référence à la guerre contre les cartels de la drogue au Mexique, qui a alimenté une vague de violence ayant causé la mort de 164 000 personnes entre 2007 et 2014, selon Frontline.
"Un océan agité"
« La guerre du Mexique contre la drogue a tué des dizaines de milliers de personnes innocentes, dont une grande partie était des fonctionnaires responsables de l'application de la loi, » a écrit Shoukry. « Cela montre que l'Égypte et le Mexique font face à des défis similaires. Nous sommes tous dans le même bateau, naviguant sur un océan agité. »
La ministre mexicaine des Affaires étrangères Claudia Ruiz Massieu s'est rendue au Caire mercredi, auprès des victimes qui sont toujours dans un hôpital de banlieue, blessées après avec l'incident de dimanche dernier.
Un groupe de touristes s'était arrêté pour un pique-nique dans le désert occidental de l'Égypte, les forces égyptiennes ont alors ouvert le feu à bord d'un hélicoptère Apache construit par les États-Unis. Quatre autres personnes, y compris un guide égyptien et un chauffeur sont mortes.
« Cela serait insensé de penser que les autorités policières égyptiennes puissent blesser délibérément des touristes innocents, » dit la lettre. « En réalité, la prospérité de l'Égypte et la vie de ses citoyens dépendent énormément du secteur touristique, qui concerne 12 pour cent de nos emplois et contribue pour plus de 10 pour cent à notre PIB. […] Nous n'avons rien à gagner de cet incident tragique du 13 septembre, et tout à perdre. »
Une enquête ouverte
Sameth Shoukry a rencontré son homologue mexicaine Ruiz Massieu au Caire mercredi.
Les autorités égyptiennes ont déclaré qu'elles mèneraient une enquête complète sur ce qui s'est produit. Dans une déclaration précédente, le ministre égyptien des Affaires étrangères avait dit que le groupe était dans une zone « interdite d'accès », où l'armée égyptienne traque des forces armées.
Mais un proche de l'une des victimes en Égypte a confié à VICE News jeudi que le groupe avait la protection armée de la police et la permission de s'arrêter sur sa route.
« Il y a eu des rapports, dont beaucoup sont contradictoires, sur le fait que le convoi de touristes avait ou non les permis nécessaires, avait ou non fait un détour vers une zone restreinte, » dit la lettre.
Il n'y a pas eu de réponse immédiate de la part du gouvernement mexicain.
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