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Crime

En photos : Pas grand-chose à fêter pour le 4ème anniversaire du Soudan du Sud

Depuis décembre 2013, le pays est plongé dans une guerre civile qui a tué des milliers de personnes et déplacé plus 730 000 de Soudanais du Sud.
Photo par Alessandro Rota

La République du Soudan du Sud est le plus jeune État du monde. Ce jeudi elle fêtait le quatrième anniversaire de son indépendance. Mais le pays n'a pas de quoi se réjouir.

Pendant plus d'un an et demi, à partir de décembre 2013, le pays a été plongé dans une guerre civile qui a tué des dizaines de milliers de personnes. 730 000 Soudanais du Sud sont devenus des réfugiés.

Il y a eu au moins sept tentatives d'accords de cessez-le-feu depuis la fin janvier, à chaque fois elles ont été déçues par l'armée du président Salva Kiir et par les forces rebelles menées par Riek Machar, son ancien vice-président. Les deux hommes, qui ont combattu ensemble pendant la guerre du Sud avec Khartoum (capitale du Soudan), viennent de deux communautés ethniques différentes. Kiir est un Dinka, Machar un Nuer. Le sang a coulé le long de cette frontière ethnique.

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Les forces rebelles comme celles du gouvernement ont été accusées de crimes de guerre, Fin avril, les forces de l'opposition ont attaqué la ville de Bentiu, capitale de l'État d'Unité. Elles ont exécuté des centaines de civils. Les rebelles ont réquisitionné une radio pour demander à leurs camarades de violer des femmes de certains groupes ethniques. Une église voisine a été utilisée comme base de viol pendant plusieurs mois.

La mission de l'ONU au Soudan du Sud, l'UNMISS, est désormais chargée d'offrir un abri à plus de 150 000 Soudanais du Sud. Un dixième seulement de ceux qui sont déplacés à l'intérieur du pays. Ils n'ont nulle part où aller. Les casques bleus de la mission sont débordés.

L'ONU estime que 4,6 millions de personnes font face à une grave crise alimentaire. Ces derniers mois, les accès pour les humanitaires ont été fermés dans certaines régions du pays, celles où se sont produits les pires massacres.

Toutes les photos sont d'Alessandro Rota

La région de Mingkaman dans l'État des Lacs. Les éleveurs de bovins sont un peuple de semi-nomades. La guerre les empêche de se déplacer librement dans le bush. Leurs vaches sont des cibles faciles pour les soldats qui recherchent de la viande fraîche. Ils se couvrent de cendres comme signe de beauté extérieure. Plus de 100 000 personnes ont fui la zone pour échapper à la guerre civile. La majorité d'entre eux ont quitté Bor, la capitale de l'État de Jonglei. 

Bentiu, la capitale de l'État d'Unité — sur la ligne de front du conflit. Environ 60 000 personnes ont fui pour trouver refuge dans les "sites de protection des civils" à l'intérieur d'une base de l'ONU. 

Des passagers voyageant avec la MINUSS (la Mission de l'ONU au Soudan du Sud) quittent Bentiu pour l'aéroport de Malakal. Ils regardent le paysage à travers le carreau de l'hélicoptère. 

La vue aérienne de la base de l'ONU de Bentiu. 

La vie quotidienne sur un marché du Site de protection des civils Numéro 2, à l'intérieur de la base de l'ONU de Bentiu. Les prix ont plus que doublé par rapport à ceux pratiqués dans la ville de Juba avant la guerre. 

L'entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU à Juba. Plus de 60 camions, qui peuvent embarquer chacun 45 tonnes de vivres, passent tous les jours les portes du centre de Juba. Le réseau routier n'est pas en bon état, ce qui nécessite de trouver d'autres moyens pour délivrer la nourriture. Le transport fluvial est aussi utilisé, mais est considéré comme dangereux. Les largages et les livraisons par voie aérienne sont les seules options envisageables lorsqu'il faut faire parvenir des vivres sur la ligne de front. Ces largages sont en revanche 7 fois plus chers que les livraisons par camions. 

Région de Mingkaman dans l'État des Lacs. Distribution de nourriture au centre du Programme alimentaire mondial. Chaque personne reçoit 15 kilos de céréales, 1,5 kilo de pois cassés jaunes, 1 litre d'huile et 150 grammes de sel. 

Région de Mingkaman. Achiek Ayuen Nhial reçoit sa ration mensuelle de nourriture de la part du PAM. C'est son fils aîné qui la lui ramène. 

Région de Mingkaman. Nyanwut Awet Aboric a quatre enfants. Son mari a été tué en janvier dernier, alors qu'il essayait de quitter Bor. Elle éprouve les plus grandes difficultés pour payer l'école à ses enfants. Elle a le sentiment que le refuge doit être amélioré.

Ameaguor Naomi vient de Bor et veut y retourner dès la fin des combats. Elle se sent en sécurité dans le Mingkaman, mais elle a tout laissé derrière elle quand elle s'est enfuie. 

Akuei Angung Nyok a trois enfants. Son mari a été tué en janvier dernier en quittant Bor. Elle peut manquer parfois de nourriture pour nourrir sa famille. Elle espère que le frère de son mari, qui est soldat, va prendre soin d'elle et des enfants une fois de retour de la guerre.

Achiek ayuen Nhial vient de Bor et est arrivée à Mingkaman en décembre 2013. Elle a 7 enfants et toute sa famille vit ensemble dans un refuge trop petit. Elle souffre de maux de têtes chroniques. 

La vie quotidienne au site de protection des civils numéro 4, à l'intérieur de la base de l'ONU de Bentiu. 

Région de Bentiu. Le fuselage d'un avion en ruines gît à côté d'une piste d'atterrissage de l'ONU. Un mirador trône en arrière-plan. 

Région de Bentiu. Le corps d'un soldat sur le bas-côté d'une des rues principales de ce qui était autrefois le centre-ville. 

Scène de vie quotidienne au site de protection des civils numéro 4, à l'intérieur de la base de l'ONU de Bentiu. 

Le site de protection des civils, à l'intérieur de la base de l'ONU de Bentiu. 

Des éleveurs de bovins dans la Région de Mingkaman.

Vue aérienne de campements abandonnés de l'autre côte de la rivière près de Malakal, capitale de l'État du haut Nil. 

Toutes les photos sont d'Alessandro Rota.