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Music

Maps On The Palms, un EP signé Aléatoire et Alina Libkind

Entre Montréal et Toronto, entre l’électro et le dreampop

Aléatoire lancera le 8 juin prochain son EP Maps On The Palms en collaboration avec Alina Libkind.

Aléatoire, c'est le projet électronique du Montréalais Charles-Alain Roy, qui a lancé son premier album, Failles Dorsales, en 2012, puis Pavillon, en 2014. Cette fois-ci, il a décidé de s'allier avec l'auteure-compositrice Alina Libkind pour produire un EP qui ne passera pas inaperçu. Libkind est une jeune artiste russe qui a décidé de s'exiler à Toronto à l'âge de 17 ans pour se consacrer à son art. Les deux artistes ont en commun leur amour pour la musique et les collaborations qu'ils accumulent avec différents musiciens, tant au Canada qu'ailleurs dans le monde.

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Il émane de cette collaboration électro-dreampop quelque chose de bien senti, comme une mélancolie légère et vaporeuse, mais avec des sons organiques bien assumés, puisqu'aucun n'est créé numériquement. La présence des synthétiseurs ajoute quelque chose de festif et pesant en même temps, genre James Blake meet Katy Perry, comme le dit si bien Charles-Alain. Les hooks sont accrocheurs et la voix d'Alina Libkind s'agence à la musique d'Aléatoire pour créer quelque chose de chaud et de parfaitement homogène.

Aléatoire a des influences musicales particulièrement diversifiées, chose qui s'entend sur Maps On The Palms. Il défie naturellement les barrières entre les genres et prouve que la ligne est plus mince qu'on peut le penser.

En 2016, Aléatoire et Alina Libkind avaient collaboré pour la première fois et sorti la chanson Immune, qui compte plusieurs centaines de milliers d'écoutes sur les plateformes de streaming. Les choses semblent aujourd'hui bien aller pour lui : il commence tranquillement à réaliser qu'il pourrait peut-être faire de sa musique une carrière, lui qui l'a pourtant toujours fait sans prétention.

On l'a rencontré pour qu'il nous explique l'inspiration et la démarche derrière son œuvre.

VICE: De quoi t'es-tu inspiré pour ce EP?
J'écoute vraiment de tout dans la vie. Que ce soit du métal, du punk, du jazz, du rap, de la grosse pop à la Katy Perry, peu importe. Chaque style musical peut finalement en influencer un autre et mener à quelque chose de complètement différent. La musique électronique m'intéresse beaucoup parce qu'il n'existe pas vraiment de limite à ce que tu peux faire.

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Il y a certains styles musicaux où c'est très difficile d'innover, contrairement à la musique électronique, où il y a encore tellement de possibilités.

En quoi est-ce Maps On The Palms se distingue de tes précédents albums?
J'ai essayé de trouver un son plus expérimental, mais de l'arranger dans une formule très pop. Je veux que ta mère puisse l'écouter.

C'est difficile de se trouver un son distinctif et c'est drôle, mais je n'ai pas l'impression que ce soit particulièrement encouragé dans l'industrie musicale. On préfère que tu sois versatile et que tu puisses suivre les trends.

Je pense quand même que j'ai trouvé mon son, qui est assez organique. Je dirais que 98 % de la musique électronique qu'on entend est faite à partir d'un ordi alors que moi, je fais tout avec du hardware. Dans mon studio, j'ai des synths, un drum, etc. Les sons sont plus chauds. Il a du soul et des petites imperfections qui donnent une âme à la musique. Ça paraît qu'il y a un humain derrière le son et que ce n'est pas un ordinateur qui régularise tout. Ça me gosse quand c'est trop parfait. Ça ne vient pas me chercher.

Comment un producer de Montréal en vient à collaborer avec une chanteuse russe vivant à Toronto?
On s'est connu sur Soundcloud il y a deux ans. Quand on a fait la première chanson, on ne s'était jamais vu en vrai. En tombant sur sa musique, j'ai tout de suite aimé ça et, comme elle n'était pas très connue, je me suis dit que j'avais peut-être une chance. Je lui ai envoyé un message. Elle a senti la vibe tout de suite et ça a cliqué. On a sorti Immune en mai 2016 et on a décidé de l'inclure dans le EP avec trois autres chansons qu'on a composées après s'être rencontrés en décembre dernier.

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Comment est-ce que vous vous complétez?
Je n'aime pas trop être under the spotlight. J'aime mieux être le gars low-profile qui s'occupe de la musique. Elle, c'est une performer. Elle a l'habitude. C'est elle qui s'est occupée de tous les lyrics aussi. J'ai tellement eu de misère à écrire des lyrics dans le passé que je suis bien content de laisser ça à d'autres qui ont de la facilité à le faire.

Qu'est-ce qui a changé dans la dernière année?
Ça fait environ deux ans que je prends la musique plus au sérieux, mais je dirais que depuis un an, j'ai fait plus d'entrevues et j'ai environ 600 000 écoutes sur Spotify. Je suis encore loin d'être connu, mais c'est encourageant quand même.

À 29 ans, c'est le moment ou jamais de me lancer, même si ça risque d'être difficile. J'ai toujours eu des jobs full time jusqu'à il y a deux semaines où j'ai lâché ma job pour me consacrer à ma musique. Quand je travaillais, je trouvais quand même le moyen de faire de la musique chaque soir juste parce que j'aime vraiment ça, mais maintenant ça va être encore plus facile de le faire.

Et pour la suite?
Mon but au-delà du EP serait de collaborer avec différents artistes. J'aime vraiment travailler avec les autres et prendre part à leurs projets. C'est ce qui fait en sorte que je m'améliore. Je vais laisser les choses se placer et je veux attendre un peu avant de sortir un troisième album pour que ça ne passe pas dans le beurre.

La soirée de lancement aura lieu à l'Espace des mêmes (6464 Boulevard Saint-Laurent, Montréal) à partir de 20 h avec Alina Libkind, Matthew Chaim, Wasiu, Claire Ridgely et Mike Clay.