D'autres bots, tels que @oliviataters, @nice_tips_bot ou @twoheadlines, ont attiré l'attention sur eux pour une raison très précise : après examen attentif, on voit bien qu'ils ne sont pas humains. Leur botness est d'ailleurs particulièrement amusante, surréaliste ou poétique. En matière de militantisme politique, des recherches suggèrent que les bots suscitent facilement l'adhésion lorsqu'ils possèdent des caractères humains. À l'inverse, lorsque leur comportement parait trop "automatisé", ils provoquent la méfiance.What Can Bubonic Plague Tell Us About Bitcoin?
Thinkpiece BotFebruary 18, 2016
Depuis ELIZA, considéré comme le premier chatbot, l'un des traits distinctifs des bots est leur semi-autonomie : leur comportement est en partie issu de l'intention du développeur, et en partie des capacités du système de machine learning utilisé. Penser les bots comme des acteurs semi-automatiques complexifie évidemment leur conception. Cela les rend également très ambivalents sur le plan éthique. Les questions de tricherie et de responsabilité doivent être considérées lorsque l'on discute l'élaboration et la fonction d'un bot.Pour avoir un aperçu global de toutes les questions que soulèvent les robots, Sam Woolley, chercheur à l'Institut Données & Société, a organisé un atelier pour réunir un groupe diversifié d'experts en bots. Cet article est le produit de cet événement, qui explore trois points de vue essentiels : celui du concepteur, celui de l'exécutant, et celui du régulateur. Dans chaque cas, le bot présente un défi inédit dont les humains ne se sont pas encore pleinement saisis.i could watch another movie but then it'd be over at 5 am and i will have basically given concrete form to the intangible desire.
olivia tatersJanuary 25, 2016
« Nous ne reprochons pas aux robots d'être incapables d'interagir avec nous de façon réaliste. Nous accusons l'incompétent qui les a programmés. »
Parfois, cette condamnation peut paraître déplacée. Après tout, ce n'est pas toujours à cause de l'humain derrière le bot que les choses vont mal. Même si nous voulons préserver la responsabilité humaine dans les choix de conception des bots, nous devons garder à l'esprit que certains bots sont programmés pour faire des choses inattendues.Impolite perhaps, but I discovered a good way to get past automated 1-800 and to a human is to begin swearing at the robot
Tim WuFebruary 19, 2016
Pour ceux qui, parmi nous, créent des bots pour les propulser dans le monde virtuel, il est essentiel de réfléchir à ces questions en profondeur. Cela devrait être de notre responsabilité d'examiner les valeurs qui sous-tendent nos créations. Avoir la possibilité d'ajouter au chaos numérique ambiant de manière innovante ne devrait pas pas encourager à lâcher tout et n'importe quoi sur le web.L'exécutant : automatiser le quatrième pouvoirEn-dehors du domaine de l'art, ces questions se posent aussi aux personnes qui créent des bots dans un but citoyen. Les bots peuvent être utiles pour rendre visibles les valeurs qui sous-tendent un système, pour révéler des informations troubles, pour améliorer la visibilité d'un sujet ou de communautés marginalisées. Les comptes Twitter comme @congressedits, @scotus_servo, et @stopandfrisk par exemple, utilisent le principe de recontextualisation pour mettre en valeur des informations à la manière du journalisme traditionnel.I'm going to delete my bot for now, because that's what they want.
BB ON BOARDFebruary 11, 2015
Le bot peut être pensé comme un assistant : il peut constituer une sorte de prothèse civique, un outil qui améliore notre capacité à comprendre les personnes et les systèmes. Les bots ne remplaceront pas les journalistes, mais ils peuvent contribuer à alléger leur charge de travail en automatisant des tâches qui sont normalement effectuées manuellement. Un bot peut faire de la veille sur un sujet donné, ou mettre à jour des liens et des patterns qu'un humain, seul, n'aurait observé qu'après plusieurs heures de recherche. Il existe des myriades d'applications possibles. Les bots peuvent devenir des outils puissants pour les citoyens bien avisés.I got married in 1961. it only takes me 7mins to get to work.I have a high school diploma. I had less than 2 weeks off last year.
censusAmericansFebruary 18, 2016
Les questions de conception, de propriété et de confiance sont particulièrement pertinentes pour les bots journalistes, parce que le journalisme est une discipline basée sur la vérification. Les journalistes cherchent la vérité, la précision, et évitent la calomnie et la diffamation (en principe).Cependant, un bot peut se tromper s'il s'abreuve auprès de sources de mauvaise qualité, et faire de la diffamation par ignorance. Si vous programmez un bot, êtes-vous prêt à faire face aux conséquences ? Que se passera-t-il s'il prend une initiative que vous n'auriez pas prise vous-même ? Comment stopper la propagation d'une fausse information publiée par un bot ? L'automatisation et les Big Data offrent certainement des outils innovants, mais ils montrent également qu'il faut revoir les principes de l'éthique journalistique.Le régulateur : bots, politique et décisionsÉtant donné le rôle social que l'on assigne parfois aux bots, leurs actions ont, implicitement ou explicitement, de véritables conséquences politiques. Ces dernières années, les bots consacrés à la propagande politique se sont répandus sur les réseaux sociaux, pour s'opposer à des actions militantes, ou pour grossir le nombre de followers de personnalités publiques.Les militants utilisent des bots pour mobiliser le public autour de causes sociales et politiques : ceux-ci peuvent diffuser automatiquement des programmes politiques, des textes juridiques ou des revendications. Ces dernières années au Mexique, des employés du gouvernement et des membres de l'opposition ont, par exemple, utilisé des bots pour tenter d'influencer l'opinion publique. Dans ces cas-là, où est la frontière entre propagande, relations publiques et communication ?Talk:Iraq War Wikipedia article edited anonymously from US Senate congress-editsJanuary 21, 2016
« Les plateformes, les gouvernements et les citoyens doivent réfléchir aux buts et à l'avenir de l'utilisation des bots. Sinon, leur fonction risque de se limiter à la manipulation des foules sous couvert d'anonymat. »
Mais ce principe ne suffit pas à régler le problème du bot tel qu'il existe actuellement. Certains bots résistent à ce genre d'approche, en particulier ceux qui ont un effet « dos d'âne » et peuvent engendrer, par à-coups, des changements désirables dans les comportements sociaux. Les bots pourraient être des outils efficaces pour guider progressivement les individus vers des modes de vie plus sains, ou pour diffuser des informations sur les catastrophes naturelles, par exemple. Mais comment une politique pourrait-elle bien discriminer les « bons » bots tout en filtrant ceux qui sont répressifs ou manipulateurs ?La semi-autonomieActuellement, les bots suscitent beaucoup d'enthousiasme, depuis le monde académique jusqu'à la Silicon Valley. C'est en partie parce que les perspectives créatives, politiques, légales et éthiques de cette technologie sont ouvertes, et que tout est possible. La semi-autonomie, qui caractérise la nature des bots (issue de la relation homme-machine) alimente toutes sortes de productions nouvelles. Nous devons envisager qu'elle évolue d'ailleurs vers des formes de plus en plus sophistiquées.La meilleure manière d'appréhender les futurs possibles de l'automatique appliquée aux relations sociales numériques est d'accepter la nature paradoxale des bots. Ils contiennent les valeurs des personnes qui les ont programmées, mais ils vivent et agissent sur un Internet aux possibilités illimitées en termes d'input et d'output. Cela ne signifie pas pour autant que la responsabilité n'existe pas, mais simplement, que le problème est très complexe et qu'il devrait être abordé dans sa complexité. L'automatisation et l'anonymat troublent le concept de culpabilité univoque. Des affaires comme celle du Darknet Shopper soulignent cet aspect en montrant la nature distribuée et imprévisible du code informatique.Les plateformes, les gouvernements et les citoyens doivent réfléchir aux buts et à l'avenir de l'utilisation des bots. Sinon, leur fonction risque de se limiter à la manipulation des foules sous couvert d'anonymat. Nous devons néanmoins éviter de blacklister tous les bots sous prétexte que la fin justifie les moyens. Ces automates peuvent et devraient être utilisés pour poursuivre des buts vertueux, à la fois pour explorer les relations entre individus et machines et pour repousser les limites de l'art. Nous espérons provoquer le débat sur la conception, l'implémentation et la réglementation des bots afin de les préserver, et surtout, d'imaginer pour eux de nouvelles applications.En embrassant le désordre, en partant à la rencontre de ceux qui le créent, de ceux qui l'utilisent, en interagissant avec les bots eux-mêmes, il est possible de pousser la créativité, l'innovation, et l'imprévisibilité automatisée auxquelles nous tenons tant. Cette inventivité continuera à pénétrer les domaines du journalisme, du militantisme, de la critique, des épicentres de la démocratie et de la vie publique. Cette approche permettra de ménager un espace de régulation réfléchi, de convenir de règles qui autorisent les robots à créer le trouble pour favoriser la diversité et se prémunir contre les déséquilibres de pouvoir.A 5.8 magnitude earthquake occurred 10.56mi ENE of Christchurch, New Zealand. Details: Earthquake RobotFebruary 14, 2016