Une étude prépubliée le 2 novembre dernier sur arXiv indique que des astronomes ont découvert deux nouvelles planètes vagabondes.
L’auteur principal de l’étude, Przemek Mróz, est doctorant à l’observatoire astronomique de l’université de Varsovie. Son travail — et celui d’une trentaine d’autre scientifique — a mené à la découverte des deux « objets libres de masse planétaire ». Ils ont été baptisés en l’honneur de l’Optical Gravitational Lensing Experiment (OGLE), un projet d’astronomie polonais qui traque les planètes vagabondes depuis l’observatoire chilien de Las Campanas.
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OGLE-2017-BLG-0560 a été détectée le 16 avril 2017. Son existence a ensuite été confirmée par plusieurs observatoires. Sa masse reste mystérieuse car nous ne savons pas quelle distance la sépare de la Terre : OGLE-2017-BLG-0560 peut peser entre une et vingt fois la masse de Jupiter.
Encouragée par cette découverte, l’équipe de Przemek Mróz a revu les données produites par OGLE au cours des années précédentes. C’est ainsi qu’ils ont découvert OGLE-2012-BLG-1323, remarquée pour la première fois le 21 août 2012 et néanmoins ignorée. Côté taille, le Polonais et ses collègues estiment qu’elle se situe entre le Terre et Neptune. C’est l’une des plus petites planètes vagabondes connues.
Une planète acquiert le titre de « vagabonde », « orpheline » ou « interstellaire » lorsqu’elle est éjectée de son système stellaire d’origine par une rencontre gravitationnelle. Abandonnées à leur triste sort, elles ne sont éclairées par aucune étoile — ce qui complique considérablement leur découverte. Ainsi, si nous connaissons désormais des milliers d’exoplanètes encore membres de systèmes stellaires, nous n’avons découvert qu’une dizaine de planète vagabondes.
La grande majorité des exoplanètes se trahissent lorsqu’elles passent devant leur étoile-hôte, ce qui cause une baisse de luminosité détectable par les astronomes.
Les planètes vagabondes n’ont aucune étoile devant laquelle passer. Cependant, elles peuvent émettre une signature lumineuse à la faveur d’un phénomène appelé microlentille gravitationnelle. Lorsqu’un corps céleste passe devant une source lumineuse éloignée, son champ gravitationnel peut altérer cette lumière. Cela permet aux astronomes de détecter la signature lumineuse de l’objet mystérieux, et même d’estimer sa masse et sa taille.
Le projet OGLE recherche activement les effets de microlentille gravitationnelle pour découvrir de nouveaux mondes. L’équipe de Mróz affirme que la Voie lactée contient peut-être plus de planètes vagabondes que d’étoiles. Si tel est le cas, des milliards d’objets orphelins flottent dans l’espace interstellaire. Certains sont peut-être d’anciens membres de notre système solaire.