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Des élèves nous parlent de leurs pires professeurs

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Beaucoup de personnes ont des souvenirs douloureux de l’école. Ces souvenirs peuvent être liés à du harcèlement scolaire ou sexuel, à de la violence ou du racisme. Si la grande majorité des enseignants sont là pour aider leurs élèves à apprendre et à se développer, il arrive qu’il y en ait un qui crée un climat de peur dans sa classe, harcèle les élèves et abuse de son pouvoir. Et souvent, rien n’est fait à ce sujet. Les élèves, de leur côté, craignent souvent de ne pas être entendus ou d’aggraver les choses. Pour certains, changer d’école est la seule solution.

Cinq élèves nous ont parlé des abus dont ils ont été victimes à l’école en Allemagne et de la manière dont cela les a affectés.

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Felicia*, 19 ans

J’ai toujours eu une relation normale avec mes professeurs. J’étais appliquée et je n’ai jamais eu d’ennuis. La seule chose que l’on pouvait me reprocher, c’est que j’étais souvent absente parce que je souffrais de dépression et d’insomnie. Ma mère a appelé mon professeur pour lui en parler. Au lieu de le garder pour lui, il m’a embarrassée devant toute la classe, disant que j’étais « juste paresseuse ».

Je n’étais pas là et c’est une amie qui m’a raconté. J’ai eu tellement honte. J’ai culpabilisé. Au lieu d’en vouloir au professeur, je me suis convaincue que ma dépression n’était pas si grave et que j’étais faible. L’année suivante, j’ai changé d’école. Mon nouveau professeur s’est montré incroyablement compréhensif, m’a aidée à rattraper les cours et a même appelé à la maison pour prendre de mes nouvelles. Si je n’avais pas changé d’école, je n’aurais jamais pu surmonter ma haine de moi-même.

Jana*, 18 ans

Mon professeur de maths harcelait les filles. Il nous regardait de haut en bas pendant les cours, nous touchait l’épaule et nous caressait les cuisses. Quand j’avais 16 ans, nous avons dû monter à l’étage en courant pour une expérience. Quelqu’un a trébuché et je me suis mise à rire. Quand mon tour est venu, le professeur m’a dit que je devrais porter une minijupe, pour que « tout le monde ait de quoi rire ».

Il commentait tout le temps mes tenues, à tel point que j’ai commencé à porter des pantalons larges pour ne pas attirer son attention. Mais il trouvait toujours quelque chose à redire. Lors d’un examen, nous avons dû lui confier nos portables et, quand je lui ai tendu le mien, il a dit : « J’aimerais bien voir quel genre de photos il y a dessus. » Avec d’autres filles, nous avons dénoncé ses comportements à la direction de l’école plusieurs fois, sans succès. Chaque fois que nous nous sommes plaintes, nous avons été punies.

Sama*, 17 ans

Un de mes professeurs saisissait toutes les occasions pour m’humilier. J’étais la seule personne noire de ma classe et je subissais de l’intimidation de la part de mes camarades. Chaque fois que quelqu’un disait quelque chose de raciste, je me plaignais à l’enseignant. Mais il n’a jamais rien fait parce qu’il était lui-même raciste.

Il me criait tout le temps dessus, me traitait de « demandeuse d’asile » et disait que je devrais m’estimer heureuse qu’il paie des impôts pour moi et ma famille. Quand nous étions en cours d’anglais, il disait devant tout le monde : « Tu es noire et tu ne sais même pas parler anglais ? » Ces années ont été difficiles pour moi, mais je n’ai jamais rien dit à mes parents. Je ne voulais pas les ennuyer avec ça.

Lina*, 18 ans

J’ai eu un professeur qui faisait toujours des allusions sexuelles. Par exemple, s’il voyait une fille en train de mâcher un chewing-gum, il lui demandait : « Tu craches ou tu avales ? »

Une fois, il a montré une statue de Vénus aux garçons de la classe et leur a demandé : « Alors, vous pensez quoi de ses nichons ? » Quand nous avons parlé d’une affaire de viol qui était parue dans le journal, il a dit à un garçon : « Sois honnête, si tu le pouvais, tu violerais une femme toi aussi. » J’ai déposé une plainte à ce sujet auprès de l’administration de l’école, mais je n’ai jamais eu de réponse.

Sandra*, 18 ans

Je vais dans une école très religieuse où les filles n’ont pas le droit de porter des shorts ou des jupes. C’est assez embêtant, surtout en été, quand il fait chaud dehors. Un jour, quand j’avais 14 ans, j’ai enfreint la règle et je suis arrivée à la cafétéria avec un pantacourt. Une professeure m’a attrapé le bras, m’a traînée hors de la table et m’a enfermée dans un placard à balais jusqu’à la fin du déjeuner.

J’ai pleuré pendant tout le long. Mes amis étaient choqués, mais nous ne voulions pas signaler l’incident parce que c’était une enseignante populaire et que nous avions peur de voir nos notes chuter. Avec le recul, j’aurais aimé faire quelque chose.

*Les noms ont été modifiés.

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