LA DANSE DES IMAMS OUIGOURS
En février dernier, des extraits vidéos en provenance du Xinjiang, en Chine, ont fait surface. Ceux-ci montraient des imams ouïgours danser sur de la pop – et notamment sur le hit mandarin « Little Apple » – et scander des slogans procommunistes. Mais il a été prétendu que ces imams – techniquement, des employés de l’État – avaient été forcés par les autorités chinoises, de sorte à laïciser la culture ouïgoure.
Récemment, la Chine a lancé de nombreux programmes culturels afin d’améliorer son image au Xinjiang. Mais, selon la rumeur, cet engouement proviendrait de la crainte que les Ouïgours, peuple traditionnellement féru de musique, perdent leur passion pour la danse en raison de la recrudescence d’un islam puritain et radical. Néanmoins, de nombreux Ouïgours continuent à croire que la Chine utilise le spectre de l’islam radical pour gagner du pouvoir. Conquis en 1949, leur territoire a connu une importante migration han, transformant ainsi la majorité ouïgoure en une simple communauté. Désormais, la Chine interdit même l’accès aux mosquées aux enfants ouïgours, de sorte à les éloigner d’un islam jugé dangereux. Aujourd’hui, le peuple craint pour sa culture et son indépendance.
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Beaucoup ont vu cette danse de février comme un lavage de cerveau culturel. Si l’État chinois avait autrefois fait la promotion des danses traditionnelles ouïgoures, aujourd’hui, c’est la culture pop han qui est mise en avant.
« Toutes les danses ouïgoures ne sont pas de nature religieuse, explique Alim Seytoff, porte-parole du Congrès national ouïgour. Avoir forcé des Ouïgours à faire ce qu’on appelle la danse du singe est extrêmement offensant. »
Très sournoisement, les autorités chinoises ont utilisé une version de « Little Apple » traduite en langue ouïgoure, où les mantras amoureux avaient été transformés en slogans patriotiques. Les Chinois semblent prêts à tout pour arriver à leurs fins.
Mark Hay
LES PROLÉTAIRES NORVÉGIENS ACCROS AUX AMPHÉTAMINES
Souvent, les consommateurs de drogues dures sont considérés soit comme des criminels, soit comme des junkies. Récemment, une étude de l’université d’Oslo a pourtant dévoilé qu’ils n’étaient pas les seuls et que les membres de la classe ouvrière – notamment les charpentiers, les maçons et les pêcheurs – étaient eux aussi de grands usagers, afin de pouvoir travailler plus longtemps.
Si le phénomène n’a rien de nouveau à l’étranger – il est courant pour les ouvriers thaïlandais de prendre du yaba, ces pilules qui contiennent de la méthamphétamine –, il était encore inconnu en Scandinavie.
Les utilisateurs d’amphétamines interrogés pour l’étude – tous ouvriers – ont expliqué que la drogue leur permettait de se défaire du stress et de l’ennui provoqués par leur travail. Leur philosophie s’approcherait donc du mantra « work hard, play hard », explique Sveinung Sandberg, coauteur de l’étude avec Willy Pedersen.
« Les amphétamines ne sont pas “mal vues”, contrairement à d’autres drogues dures qui contreviennent encore plus profondément aux valeurs sociales. Au lieu de s’opposer à celles-ci, elles ne font que les confirmer », explique Sandberg.
Comme un peintre consommateur d’amphétamines l’a aussi expliqué : « J’adore travailler. Prendre des amphets ne fait qu’intensifier l’effort et permet de garder un bon rythme. Ça me permet d’être vraiment efficace. »
Aussi, selon les individus interrogés pour l’étude, les amphétamines peuvent être combinées avec le travail et une vie de famille, sans le moindre risque de se faire prendre – les conséquences physiques étant très légères lorsque le produit est ingéré à petites doses.
Hugo Anderholm
LE BAL DE PROMO COMMUNISTE
Les bals de promo ont toujours été des événements sordides où l’alcool coule à flots et où tout le monde essaie de choper son prétendant. Mais imaginez un monde dans lequel tous les participants de bals seraient élus rois ou reines. Au lycée préparatoire de Cottonwood à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, les classes de dernière année ont eu l’idée d’un gala sur le thème du communisme.
Cette école alternative a toujours permis à ses étudiants de choisir librement le thème de leur soirée de fin d’études. Ainsi, cette année, les étudiants ont choisi d’honorer certains des personnages dont ils ont entendu parler en cours d’histoire, et notamment Joseph Staline, Kim Jong-il et Fidel Castro.
VICE s’est entretenu avec Sam Obenshain, proviseur de Cottonwood. L’homme a expliqué que ce choix n’avait rien d’un fétichisme vis-à-vis desdits régimes communistes. Au lieu de ça, les étudiants ont estimé que ce thème « représentait bien ce qu’ils [avaient] étudié ».
La nouvelle a plongé dans l’embarras quelques étudiants. Obenshain et les 38 jeunes chargés de l’organisation ont ainsi décidé de reconsidérer le thème. Après délibération, ils ont décidé de ne pas s’y attacher. « Ils n’ont pas voulu que quelque chose d’aussi simple qu’un slow puisse se transformer en grande polémique », explique Obenshain. Finalement, le bal de promo n’aura pas de thème particulier. « Le punch aura un goût de punch normal, tout comme la tarte », conclut le proviseur.
Zach Sokol