Cet article vient de Motherboard, notre site dédié à la technologie. Image : Flickr/David Brossard
L’année dernière, on vous parlait déjà du trafic de pangolins, ces adorables petites créatures qui ressemblent à des pommes de pin. Ça nous brise le cœur de le constater, mais leur mauvais traitement est toujours aussi peu médiatisé en comparaison de celui des rhinocéros et des éléphants.
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Mais ce petit fourmilier écailleux est encore plus menacé par le trafic illégal que ses camarades. Chaque année, le nombre de pangolins capturés augmente à une vitesse alarmante — en conséquence, la survie de leur espèce est toujours en péril.
Un rapport récemment publié par des chercheurs anglais et chinois traite des mammifères protégés par la CITES (Convention collective sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction) qui font partie des espèces les plus trafiquées au monde.
Les pangolins sont chassés pour leurs écailles, très prisées des médecins chinois. Selon le rapport, le nombre de pangolins saisis augmente de 10 000 chaque année, bien que ces chiffres « ne représentent qu’une fraction de ce qu’on peut trouver sur le marché ». Ces prises impliquent aussi bien des écailles par milliers que des animaux entiers, morts ou vifs – comme ces 11 tonnes de viande de pangolin découvertes sur un bateau l’année dernière.
Mais en plus d’être incroyablement mignons, les pangolins sont également victimes de traitements particulièrement scandaleux. Le rapport précise que leur mécanisme de défense – similaire à celui de Sonic le hérisson – les rend plus faciles à capturer. « Quand ils se sentent en danger, ils se roulent en boule, et deviennent faciles à dissimuler dans un sac ; ainsi, la contrebande de pangolin passe inaperçue » expliquent les auteurs de l’article.
Contrairement aux éléphants et aux rhinocéros, ils sont parfois livrés entiers et encore vivants. Lorsqu’ils parviennent à s’échapper des mains crasseuses des trafiquants, ils finissent souvent par se retrouver dans un environnement peu adapté à leurs besoins et par être euthanasiés.
Malheureusement, leur demande ne fait qu’augmenter. Un pangolin entier coûte environ 145 euros sur le marché noir – soit une augmentation de 87 euros depuis 2008. Comme ils n’enfantent qu’un seul bébé par an, il est très difficile pour les pangolins de se remettre d’une telle destruction.
Si une régulation très stricte constitue la solution la plus évidente pour freiner tout trafic animal, un des auteurs rappelle qu’une autre mesure pourrait endiguer cette crise : « Les acheteurs d’écailles de pangolin ne sont pas intrinsèquement corrompus : ce sont souvent des citoyens ordinaires, bien que mal informés. Ce sont des personnes âgées et malades à la recherche d’un remède traditionnel. »
À l’image de ce surprenant face-à-face entre Jackie Chan et ses amis les rhinos, les campagnes de sensibilisation contre le trafic d’ivoire participent à faire baisser la demande d’animaux protégés. Mais jusqu’ici, le pangolin ne bénéficie pas encore du soutien d’une star internationale ou d’une campagne de haute envergure. De nombreux consommateurs ignorent encore les tristes conséquences de ce trafic. Aujourd’hui, on ignore toujours si les écailles de pangolin ont des vertus médicinales. Selon les estimations des chercheurs, « revenir à la médecine moderne permettrait de sauver les pangolins, mais aussi la race humaine. »