Depuis la sortie de Pokémon GO, les articles concernant ce jeu mobile et ses étonnantes conséquences dans la vie réelle remplissent les colonnes des sites d’actualité du monde entier.
Conscient de la folie médiatique qui entoure l’application, l’organe de communication des forces révolutionnaires de Syrie (RFS) — opposées aux troupes de Bachar Al-Assad — essaie de s’appuyer sur le phénomène pour alerter sur la situation dramatique des enfants syriens.
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Dans une série de photos diffusées ce jeudi sur le compte Twitter des RFS, des enfants syriens tiennent des dessins de Pikachu ou de Carapuce accompagnés d’un message en arabe : « Je suis en Syrie, viens me sauver ».
Ces photos rebondissent sur le principe même du jeu mobile, qui est d’attraper des Pokémon en allant les chercher dans les moindres recoins du globe.
« Je suis à Kafr Nabl dans la province d’Idlib. Venez me chercher, » peut-on lire en arabe sous le dessin de Pikachu.
Les habitants de la ville de Kafr Nabl, où ont été prises les photos des enfants syriens, sont connus pour se mobiliser de manière originale afin d’alerter l’opinion sur la situation en Syrie.
Dès 2013, les habitants de la ville avaient pris pour habitude de poser devant les bâtiments bombardés par les troupes d’Assad avec des banderoles en anglais, avant de diffuser les photos sur Facebook.
En 2014, des graffeurs de la ville peignaient des passages du Coran, véhiculant des messages de paix, sur les murs de la ville afin d’aller à l’encontre de l’interprétation du Coran faite par l’organisation État islamique.
Les graffeurs de Kafr Nabl (via Al Monitor)
En début de semaine, Pokémon GO et la situation syrienne avaient déjà convergé. Un jeune designer syrien, Saif Aldeen Tahhan, réfugié au Danemark, a inventé « Syria GO ». Dans sa version du jeu, on ne cherche pas de mignonnes petites créatures, mais des livres ou des maisons au beau milieu de l’enfer syrien.
La guerre en Syrie dure depuis 5 longues années. Le conflit a fait au moins 280 000 morts et des millions de déplacés.
Pour l’UNICEF, les enfants sont « les premières victimes de ce conflit ». D’après un rapport de l’organisation onusienne publié en mars, 3,7 millions d’enfants syriens – soit 1 enfant sur 3 – sont nés depuis le début du conflit il y a 5 ans.
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