En 2011, lassé de devoir pratiquer, booker des shows, d’en faire aussi – tout de ce qui n’était pas la composition, au final –, Miguel Despaties mettait un terme à son band shoegaze Vicious/Delicious. L’idée de travailler en ermite sur des chansons avec des moyens synthétiques à la maison, ça lui plaisait, et c’est comme ça que s’est entamé Drug Train avec sa copine, Julie Rainville. Puis Laurence Lauzon-Bouchard, qui se tenait tout le temps avec eux et dont le quatuor garage The Peelies venait aussi de foirer, s’est jointe au projet. Puis Hubert Lamarre était tout le temps là itou, fait que tant qu’à faire.
Drug Train est devenu leur façon de se tenir ensemble, leur club social, et ça leur permettait de diffuser nonchalamment leurs morceaux sur Soundcloud. Des petits labels – nommément le montréalais Electric Voice et le français beko – s’y sont intéressés, et, au fil des EPs et 7″, le groupe a commencé à affirmer sa qualité sur le web, sans pour autant trop bâdrer avec les concerts, qu’il compte au nombre de 2 en 5 ans. À l’orée de la parution de son premier album complet Petite nature, sous beko rencontre avec la meilleure formation pop montréalaise dont personne ne parle (et c’est un peu de leur faute).
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VICE : Qu’est-ce qui vous a mené des avenues rock de The Peelies et Vicious/Delicious à la bedroom-electro de Drug Train?
Miguel Despaties : C’est plus facile de faire de la musique à temps partiel quand c’est électro. C’est une façon de se tenir ensemble; c’est un vrai Club Social, d’où le nom d’un de nos EPs.
Laurence Lauzon-Bouchard : On s’ennuie quand on se voit pas pendant une semaine.
Hubert Lamarre : …
L.L.-B. : Hubert se dissocie de cette remarque!
Est-ce qu’il y a une tension entre le désir de faire des chansons et celui de ne pas vraiment donner de shows? Vous sentez quand même le besoin de diffuser votre musique, non?
M.D. : On est contents que notre musique soit appréciée, on veut juste pas avoir à la promouvoir. Ça a adonné que des labels ont voulu la sortir – Electric Voice a entendu des pièces qu’on avait mises en ligne, et par la suite beko a entendu ce qu’on avait fait paraître sous Electric Voice – mais si personne l’avait sorti, on serait en paix avec ça. En gros, tout le temps qu’on passerait à pratiquer, à booker des shows, à aller faire des shows, on préfère le passer à faire de la musique.
L.L.-B. : Pis boire du thé.
M.D. : On reçoit des offres de shows à l’occasion, mais on doit souvent les refuser.
H.L. : Vu qu’on pratique jamais tout le monde ensemble, préparer nos chansons pour du live, c’est un autre processus, c’est long.
M.D. : Ce qui fait que le temps entre le moment où on nous contacte et le moment du show, c’est généralement trop court pour qu’on puisse préparer quelque chose.
Qu’est-ce que vous faites quand vous vous voyez, d’abord?
H.L. : On a des discussions sur ce qu’on va faire, sur ce qu’on a fait.
M.D. : On passe beaucoup de temps à se montrer des affaires qu’on a faites chacun de notre bord. Puis on écoute des kicks, on choisit des sons… On a des skills complémentaires.
L.L.-B. : Moi c’est la bonne humeur.
M.D. : Les mélodies, aussi. Moi c’est…
H.L. : Toi, t’es bon en organisation.
M.D. : Ça c’est vrai! [rires] On fait juste parler du fait que nos affaires se passent pas, mais je suis quand même bon en organisation. C’est souvent moi qui fais le premier loop des tounes, aussi. Hubert, c’est plus le côté technique. Il a produit tout ce qu’on a fait depuis l’EP Club Social en 2014. Pis Julie, elle pense souvent aux lignes de basse, et elle s’occupe de tout l’aspect visuel.
Vous avez quelques EPs en téléchargement libre – est-ce que le travail sur l’album a été abordé différemment?
M.D. : On se rappelle pas pourquoi on s’est mis à faire un album. C’est pas mal plus simple de faire des EPs gratuits. Mais on a hâte que ça sorte, c’est prêt depuis juin! Présentement, ça nous motive à nous préparer pour du live. Je m’occupe du drum pis de la basse à partir d’un sampler, Hubert gère des séquences avec un mixer, Laurence chante et joue du synth, pis Julie va faire les projections.
L.L.-B. : Ça devient intéressant parce que c’est comme un autre projet.
H.L. : Les pièces deviennent aussi des remix, dans certains cas.
Vous avez pas prévu de lancement en tant que tel, mais ce prochain concert suite à la sortie de Petite nature, ce sera votre troisième en cinq ans.
M.D. : Ouin, on n’a pas une super bonne fiche à date – à un des deux autres shows qu’on a faits, on a oublié le gear à la salle pis on est partis avant d’être payés!
Petite nature est paru en version numérique le 27 octobre; le vinyle est disponible en précommande.
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