Sports

De Chamonix jusqu’à Paris, le grand défi de Benoît Fontaine

Le 17 mars, comme 99 autres athlètes, Benoît Fontaine sera au pied de la Tour Eiffel pour participer à la 2e édition de la Verticale de la Tour Eiffel, une course ascensionnelle chronométrée. Le but est simple : gravir les 1165 marches de l’édifice, avec un dénivelé de 279 mètres, le plus rapidement possible.

Quarante coureurs spécialistes de la course (course d’escalier, trail, kilomètre verticale, course sur route, course sur piste) ont été sélectionnés, 50 autres tirés au sort et 10 ont bénéficié d’une wild card. Benoît Fontaine fait partie de ceux qui ont reçu un carton d’invitation. « J’ai cherché un projet attractif et intéressant pour avoir la wild card », précise-t-il. Attractif on ne sait pas trop, mais complètement dingue c’est certain. Car avant de s’attaquer à la Dame de fer, Benoît Fontaine va tenter de réaliser l’ascension intégrale du Mont-Blanc. Le tout dans la même journée, malgré les nombreux kilomètres qui séparent les deux monuments.

Videos by VICE

Deux environnements distincts aux spécificités elles aussi bien différentes : le plus haut massif alpin et son effort long et éreintant et la Tour Eiffel et son effort court et violent. Rassurez-vous, notre homme n’est pas un newbie dans l’univers du sport outdoor. En période hivernale, il pratique le ski de randonnée et le reste de l’année le trail-running :« Mon activité et mon équilibre se partagent principalement entre les courses endurantes et les courses verticales ». A chaque fois, la montagne est son terrain de jeu. Un symbole de liberté qui permet au Haut-Savoyard de mieux connaître ses limites et de mieux les repousser parfois.

Benoît Fontaine, au premier plan.

Le grand défi perso que s’est fixé Benoît Fontaine débutera le 16 mars au pied du Mont-Blanc, en compagnie de David Garnier, du Groupe Montagne Sapeurs-Pompiers, son habituel compagnon de cordée lors de ses sorties en montagne. Les deux compères ont prévu trois itinéraires en fonction des conditions climatiques et d’enneigement. « La montagne est un milieu dur, exigeant où les conditions naturelles sont changeantes. Si elles sont trop difficiles et ne permettent pas de s’engager sur l’ascension du Mont-Blanc, un plan de recul sera alors privilégié ».

Lors de leur ascension, Benoît et David feront face à des températures négatives et ils devront redoubler de vigilance car le manteau neigeux est instable, en raison des récentes chutes de neige qui ont d’ailleurs empêché Benoît de s’astreindre un vrai programme d’entraînement en sorties longues, même si les courses de ski alpinisme auxquelles il participe peuvent s’inscrire dans une préparation. « Je me suis entraîné pour la montée car je car je fais beaucoup d’ultra-trail, précise l’intéressé. Mais ce qui peut me faire mal aussi, c’est l’effort à haute altitude et la descente car elle est très longue avec 3 800 mètres de dénivelé négatif. Ça va piquer dans les cuisses. » Là encore, les conditions météorologiques décideront de sa descente : si les conditions sont idéales, ils rejoindront Chamonix en parapente. Si les conditions sont juste bonnes, avec un faible risque d’avalanche, ils descendront en ski, ou à pied si elles sont très moyennes.

Ça va clairement être une course contre la montre puisque Benoît Fontaine doit rejoindre Genève depuis Chamonix, soit près de 82 km, le plus rapidement possible. « Il est déterminant de rejoindre la vallée de Chamonix vers 13 heures le 17 mars car j’ai prévu de monter dans le TGV de Genève à 14h42 ». Et c’est dans le train qu’il pourra reposer son corps et le préparer à la Verticale de la Tour Eiffel : « Il me faudra éliminer l’acide lactique en buvant beaucoup et en aménageant des séances d’électrostimulation pour éliminer les crampes et les douleurs musculaires. Sans oublier l’alimentation à base de protéines et de glucides. » Le moindre retard dans la montagne pourrait mettre à mal le défi qu’il s’est fixé.

Un fois arrivé à Paris, il se rendra dans le chic 7e arrondissement de Paris et attendra patiemment son tour au pied de la Tour Eiffel – il y a un départ toutes les 30 secondes, à l’image du contre la montre en cyclisme, en espérant que ses jambes trouveront un second souffle.