Le naloxone pourrait bientôt être disponible dans les bars du Québec. Selon un reportage de la Presse Canadienne, la Corporation des bars, brasseries et tavernes du Québec étudie présentement une proposition qui élargirait l’accès à l’antidote aux surdoses d’opioïdes. Une décision serait attendue d’ici « quelques semaines ».
Des bars et salles de spectacles un peu partout au pays ont déjà décidé de s’équiper de trousses de naloxone. Cette substance agit comme antidote temporaire aux effets d’une surdose aigüe aux opioïdes, comme le fentanyl. Certains bars de la province, comme le Casa del Popolo sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal, sont déjà équipés de trousses de naloxone. Des trousses sont disponibles gratuitement dans plusieurs pharmacies au Québec, et quelques associations offrent des formations d’administration du naloxone. De plus, la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose assure que des utilisateurs qui administrent le naloxone à quelqu’un en détresse sont exemptés d’accusations criminelles de possession simple et d’accusations connexes.
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En 2016, 2800 personnes sont décédées après avoir consommé du fentanyl au Canada, donnant le coup d’envoi à ce que l’on appelle aujourd’hui la crise des opioïdes. Le fentanyl serait près de 100 fois plus puissant que la morphine. À l’origine prescrit en timbre afin de traiter les douleurs chroniques, il serait aujourd’hui utilisé comme additif dans des drogues récréatives. Sa disponibilité et sa puissance en font un moyen attrayant pour certains revendeurs moins scrupuleux de « couper » les drogues qu’ils vendent. À Vancouver, le fentanyl a presque complètement remplacé l’héroïne. Le Bureau de la santé publique du Canada estime que cette drogue fera plus 3000 morts d’ici la fin de l’année. Elle a déjà été détectée dans 81% des analyses de sang des morts reliées aux surdoses.
Au Québec, les surdoses liées au fentanyl ont fait plus de 90 morts dans les huit premiers mois de 2017. En comparaison, 29 personnes sont mortes des suites de surdoses de fentanyl entre 2001 et 2010 dans la province.
Pour répondre à la demande grandissante d’analyses de sang afin de déterminer si les surdoses étaient reliées au fentanyl, le gouvernement du Québec a embauché 25 nouveaux coroners. Le but est de réduire les délais de traitement des dossiers, qui sont présentement à plus de huit mois, à six mois. Avec le centre de toxicologie du Québec, qui traite les analyses de sang soumis par le Bureau du coroner, la coroner en chef Catherine Rudel-Tessier s’engage à rendre publics en quatre semaines les résultats des analyses.