Les Alouettes de Montréal ont invité VICE à passer la saison 2018 au sein de l’équipe. Notre dossier spécial sur la culture du football est disponible ici.
Julie et Léa* ont 22 et 24 ans. Elles sont amies, toutes les deux étudiantes à la même université. Depuis deux ans, elles datent exclusivement des athlètes professionnels. Quand elles parlent des joueurs, elles ne donnent pas leurs noms, elles préfèrent donner leurs numéros de maillot. Julie et Léa nous racontent les coulisses de leurs aventures avec des sportifs professionnels.
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Comment est-ce que vous avez commencé à vous intéresser aux athlètes?
Léa : C’est tout arrivé en même temps, pendant l’été. On était invitées à une game de football, c’était notre toute première game. Sur le terrain, les gars nous spottaient dans les estrades. Donc, à la fin de la game, on s’est approchées vers les sièges derrière les joueurs. Il y en a un qui a dit : « Lance-moi ton téléphone, je mets mon numéro dedans. » Alors j’ai lancé mon téléphone et on s’est retrouvés plus tard dans un bar.
Qu’est-ce qui vous attire chez eux?
Julie : Déjà, ils ont un corps de rêve. Ça a pas de bon sens comme ils sont beaux.
Léa : Et je fais 5 pieds 11, donc j’ai besoin d’un grand gars, et j’aime l’anglais. Et puis c’est sûr que, sexuellement, un joueur, c’est quand même une très bonne affaire.
Pourquoi une bonne affaire?
Léa : Ils sont en contrôle et ils connaissent très bien leur corps. On dirait que chaque mouvement est bien fait, toutes les transitions entre les positions sont fluides.
Julie : Et l’endurance aussi! J’ai jamais vu une endurance de même avec d’autres gars.
Léa : Comme avec le gars de la NFL, c’était le plus haut niveau d’endurance que j’ai vu. On a fait 12 rounds non-stop, pendant cinq heures. Normalement, après un round ou deux j’ai mal, je suis fatiguée, mais avec lui non.
Julie : Avant la game, y en a pas mal qui veulent garder leur testostérone pour jouer, ils sont sore souvent après la game…
Léa : Sauf avec le 54**, il veut toujours juste avant la game, il aime ça se faire vider pour être concentré.
Julie : Le problème avec les athlètes, c’est que tu peux jamais prévoir s’ils vont être complètement démolis physiquement. Tu sais pas si son corps va être magané. Après une game, parfois ils sont blessés, mais ils assurent quand même au lit. Les joueurs de foot, ils sont vraiment forts pour surmonter la douleur. No matter what, c’est tout pour le sexe! Les joueurs de hockey aussi, mais au soccer, ils font plus attention.
Quel effet ça vous fait de les voir jouer au stade?
Léa : Oh, des papillons! On va à toutes les games. Et quand je vois jouer mon gars du moment, je me dit : « Oh my God, that’s my man! », et après tu vois un autre qui rentre sur le terrain et tu dis : « Lui aussi, that’s my man! » Ça fait un rush de papillons dans le ventre.
Julie : C’est mon moment préféré. C’est comme une récompense. T’as envie de le dire à tout le monde et en même temps c’est excitant parce que c’est ton secret.
Léa : On est même allées en déplacement une fois, ça nous a fait un road trip ben l’fun. Mais après les coachs sont pas contents. Ils sont tannés de nous voir à toutes les games, ils nous connaissent. Ils rappellent les gars dans le vestiaire. Ils leur disent : « Viens, je dois te montrer quelque chose », pour pas qu’ils nous parlent avant la game. Le coach, pendant le déplacement, il nous a dit de repartir quand il nous a vues dans le stade pendant l’entraînement. Mais on fait ce qu’on veut.
Vous connaissez les règles du football?
Léa : Oui. J’ai appris les règles. J’aimais vraiment ça, aller voir les games, j’ai appris comment ça fonctionnait.
Julie : Et ça aide à comprendre qui a la meilleure position sur le field aussi.
Ça compte la position du joueur?
Léa : C’est sûr que coucher avec un quart-arrière, c’est pas la même chose que coucher avec un defenser remplaçant, mettons.
Est-ce qu’ils vous connaissent tous?
Léa : Quand ils nous voient arriver, ils savent qui on est. Un soir, un joueur m’a ramenée en soirée et m’a présenté ses trois potes de l’équipe, et les trois m’ont demandé mon numéro devant lui.
Julie : Une fois, y en a un que je voyais un peu plus sérieusement, j’ai couché avec son teammate, et il était fâché. Il m’a dit : « C’est mon teammate, je travaille avec lui à chaque jour, maintenant j’ai envie de lui casser la gueule! » Je le vois encore, ce joueur. Il m’a demandé en mariage. Il commence à être plus âgé, il veut se poser.
Est-ce qu’il y a d’autres filles qui ont le même genre de relations avec les joueurs?
Léa : Oui. Il y en a beaucoup. Mais j’ai jamais eu de chicane avec les filles.
Y avait juste une des blondes d’un des gars que je voyais qui faisait exprès de poster des photos dans le lit avec lui. Pour certaines filles, c’est une compétition, mais nous, ça nous fait pas peur.
Est-ce que vous avez parfois envie que ça se transforme en vraie relation?
Léa : Non, jamais. D’ailleurs, je suis tombée enceinte deux fois de joueurs connus et j’ai avorté les deux fois. J’en connais une qui était amoureuse d’un joueur de la NFL, elle est tombée enceinte et elle l’a gardé juste parce que c’est un joueur de la NFL. Moi, je ferais jamais ça.
Tu leur as dit que tu étais enceinte?
Léa : Oui. Ils ont été très cool tous les deux. Celui de la NFL, il m’a dit : « OMG tu veux-tu que je vienne à Montréal t’aider? Tu veux-tu que je vienne t’assister pour l’avortement? » Il n’a pas eu à me dire : « Je veux pas que tu le gardes. » C’est sûr que je voulais pas. Il venait d’avoir un bébé, en plus, une petite fille, alors c’est sûr qu’il était content de ma décision. Alors, je lui ai dit : « Non, ne viens pas, c’est chill » et j’ai fait ça toute seule comme une grande. C’est pour ça qu’on garde de bonnes relations avec tous ces gars-là. C’est juste chill, fun only.
Il y en a beaucoup qui sont mariés ou en couple?
Léa : Oui, plein, c’est sûr. Mais ils en parlent pas. On le sait parce que ça se voit sur leur Insta ou leur Wikipédia. C’est sûr, les gars mariés, ils sont rassurés parce qu’ils savent qu’on voit d’autres joueurs aussi, donc ils ont moins peur qu’on s’accroche.
Julie : Souvent, ils ont des enfants avec leur blonde d’enfance et y a la distance et ils deviennent connus. Ça foire toutes leurs relations.
Est-ce que vous parlez de ces relations autour de vous?
Léa : Pas trop. Entre nous, toutes les deux, oui, mais pas à des gens qui sont pas dans ces groupes-là. J’ai des histoires avec des athlètes très connus qui vaudraient des millions de dollars, mais je les raconterai jamais. [Un joueur] par exemple qui avait ramené un autre gars pour le fouetter pendant qu’on faisait du sexe. Il le frappait fort avec sa ceinture. C’était weird. Et puis je pense qu’il a réalisé que je pouvais snitch parce qu’il a arrêté et il a dit bye au gars. Ça aurait fait tellement de views sur Youtube si j’avais filmé ça. Mais je l’aurais pas sorti quand même. Je suis pas comme ça.
Et le fait qu’ils soient célèbres, ça rentre quand même en compte ?
Julie : Oui, moi, c’est sûr que je trouve ça quand même important, je vais pas te mentir. L’argent un peu aussi. Il y en a un qui a pas payé le bill au restaurant une fois. Je suis rentrée chez moi, j’ai trouvé son salaire annuel sur Google et, la fois d’après, je lui ai montré sur mon téléphone la capture d’écran que j’avais faite. Je lui ai dit : « Maintenant, c’est toi qui payes le resto. »
Léa : Moi, ça me fait rien l’argent. C’est sûr, c’est quand même cool d’aller dans des restaurants fancy. C’est pas les gars de l’université qui vont nous emmener là-bas. Mais le côté jet-set, c’est sympa, les maisons avec piscine, les bodyguards…
Est-ce que vous datez les mêmes joueurs?
Léa : On les partage pas dans la même chambre, si c’est ça que tu veux dire! Mais on se donne leur numéro, par exemple. Julie, tu m’avais pas donné le numéro du 41, parce qu’il était bon.
Julie : Oui, on a comme un classement des meilleurs. Meilleurs au lit, mais aussi les plus chill et les plus fun. Ils ont comme des classements partout dans leur vie, en sport et au lit!
Léa : On connaît le numéro un.
Julie : Tu parles du 16?
Léa : [Elle rit] Oui! le 16, crisse qu’il est bon. Je le vois cette fin de semaine.
Est-ce que vous datez des hommes qui ne sont pas des athlètes pros?
Julie : Non. Je veux rien savoir des gars normaux. Des petits minces, je veux rien savoir. Et c’est devenu comme notre milieu, on voit que des athlètes, donc c’est normal de dater que des athlètes.
Léa : Ben non, pourquoi tu voudrais qu’on se mette avec un gars normal? Mais moi, j’ai toujours vu ça à long terme. Je veux être une femme d’affaires plus tard. Ces gars-là, s’ils me respectent, je peux avoir des contrats avec eux, les utiliser pour faire de la pub à mon entreprise. Un jour, j’ai dit à un joueur : « You’re such a player », parce que je l’ai vu cruiser une fille dans un bar, et il m’a dit : « If I’m a player, you’re a trick. C’est pas moi qui ai couché avec 10 gars dans l’ team. » Je lui ai répondu : « Ben ouais, on profite de la vie. » Et il me respectent pour ça, parce que j’assume. J’ai toujours eu une vision à long terme. C’est toujours mieux que d’être juste une groupie.
Julie : Oui, on n’est pas des groupies.
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C’est quoi, être une groupie?
Julie : Elles sont toutes là à être collantes ou à les traiter comme des stars.
Léa : Oui, moi, je fais pas ma groupie, je les traite comme des gens normaux. Puis les groupies, les athlètes, ça leur fait peur, ils ont peur qu’elles tombent amoureuses. Alors il vaut mieux pas être groupie avec eux.
Qu’est ce que ça vous apporte toutes ces aventures?
Julie : Ben déjà, je suis d’accord avec Léa, on est là just for fun. Je les vois pour mon plaisir, je me fais pas de mal avec ça. Puis j’ai l’impression de vivre des aventures plus exciting que mes amies d’université, par exemple.
Léa : Oui, on a de la chance, ils ont quand même des vies incroyables et on est dedans. Pour le moment, on est jeunes, puis on s’amuse. Au moins, on profite de notre vie et de notre beauté complètement, no regrets, c’est l’fun.
* Les noms des personnes citées ont été changés pour préserver leur anonymat.
** Les numéros des joueurs ont été changés pour préserver leur anonymat.