Beaucoup étaient déjà partis ailleurs ce mercredi matin, lorsque la police a investi le bidonville. C’est le plus grand de Paris disent les militants d’associations humanitaires. Il était habité jusqu’à la semaine dernière par au moins 300 Roms et Roumains dans le nord de Paris (Porte de Clignancourt, XVIIIe).
Ils n’étaient plus que des dizaines, surtout des familles avec personnes âgées ou enfants, à sortir sous la pluie et dans le calme de la tranchée ferroviaire pour monter dans des bus. Direction des hôtels en région parisienne, pour au moins deux semaines, renouvelables. Les modalités de ce renouvellement ne sont pas encore connues.
Ce bidonville de plus de 60 baraques faites avec les moyens du bord, installé sur une voie désaffectée de la “Petite ceinture”, nous l’avions visité quelques jours avant cette évacuation que plusieurs associations dénoncent comme une solution impropre au problème des bidonvilles roms en région parisienne. De son côté la préfecture d’Île-de-France avançait des risques d’incendies et des cas de tuberculose pour motiver l’action des forces de l’ordre.
En septembre dernier, ce campement du boulevard Ney a fait l’objet d’une plainte pour occupation illégale déposée par SNCF Réseau, l’entreprise propriétaire de la ligne désaffectée. Un ordre d’évacuation du bidonville a été prononcé le 30 septembre dernier par le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Une évacuation qui a donc pris effet ce mercredi un peu après 7h15. Deux heures plus tard, l’endroit était vidé de tous ses occupants, les forces de l’ordre restaient seules pour inspecter les baraques avant une future destruction.
Toutes les photos sont d’Étienne Rouillon, suivez-le sur Twitter @rouillonetienne