Beji Caïd Essebsi a été officiellement élu président de la Tunisie. Les résultats, annoncés lundi, ont confirmé que le candidat, qui se posait en rempart à l’islamisme, est le premier président démocratiquement élu depuis l’indépendance du pays en 1956. Beji Caïd Essebsi a battu Moncef Marzouki, président par intérim depuis la révolution de 2011, l’emportant avec 55,68% des voix contre 44,32%. La France a salué le bon déroulement de ces élections et aucune fraude ne semble avoir été relevée.
Une vidéo montre des foules de partisans de Beji Caïd Essebsi scandant « Beij, president » devant ses quartiers de campagne dans le centre de Tunis.
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Des tensions persistent dans le pays et font penser que cette dernière étape de la transition démocratique pourrait ne pas se traduire par une stabilité immédiate. Dimanche, un tireur a été tué et trois autres arrêtés après qu’ils ont fait feu sur un bureau de vote de la capitale.
Dimanche soir et lundi, des violences et des affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu dans le sud du pays. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants qui brûlaient des pneus et criaient « non à l’ancien régime ».
L’un des arguments de campagne de Moncef Marzouki était de dire que de voter pour son adversaire annulerait tout progrès accompli depuis la révolution de 2011. En retour, Beji Caïd Essebsi a affirmé que le président sortant était le candidat des islamistes qui avaient ramené la violence et l’insécurité dans le pays.
Si les deux candidats entendaient représenter le futur du pays, aucun d’entre eux n’était nouveau sur la scène politique tunisienne. Beji Caïd Essebsi a été le porte-parole du parlement sous le régime du dictateur déchu Ben Ali. Il a également servi sous Habib Bourguiba, le premier président de la Tunisie indépendante. Moncef Marzouki a longtemps été opposant politique au régime de Ben Ali. Il a été emprisonné forcé à l’exil en 1994, après avoir contesté l’élection de Ben Ali.
Nidaa Tounès, le parti de Beji Caïd Essebsi avait emporté les élections législatives du 26 octobre dernier, parvenant ainsi à détrôner le parti islamiste Ennahda, qui était au pouvoir depuis 2011.