L’histoire pourrait être trop belle pour être vraie. Pourtant, c’est un authentique chef-d’œuvre d’Auguste Rodin que des commissaires-priseurs ont eu la grande surprise de découvrir au fond d’un carton, dans une maison à Biarritz. Tout a commencé en 2013, lorsqu’a lieu un inventaire dans une maison de retraite du Pays Basque. Une statuette en plâtre de l’illustre sculpteur est alors découverte tout à fait fortuitement, dans la chambre d’une vieille dame originaire de Pau. Elle n’est alors pas expertisée et disparaît à nouveau des radars.
Cette version préparatoire de la sculpture Je suis belle refait surface en avril 2016, à la mort de la retraitée. C’est en vidant un garde-meuble, à Biarritz, que les commissaires-priseurs la retrouvent, dormant dans un carton. Et ne cachent pas leur surprise et leur émoi, comme le rapporte à France Info Patrice Carrère, directeur de l’hôtel des ventes de Pau où a été exposé le petit trésor, estimé à 700 000 euros et classé « trésor national » par le ministère de la Culture en janvier dernier. « Les premières secondes, c’est : “non ce n’est pas vrai ce n’est pas possible !” Les plâtres ont les traces des empreintes digitales du maître, les traces de ses ongles dans le façonnage. »
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Datant des années 1880, ce plâtre de 72 cm de haut est considéré comme la première version connue de Je suis belle, une sculpture en bronze de Rodin inspirée du premier vers d’un poème de Charles Baudelaire, La Beauté, tiré des Fleurs du mal : « Je suis belle, ô mortels comme un rêve de pierre. » Si l’histoire de cette découverte fait rêver, un expert du Comité Auguste Rodin tempère : « Ici au Comité Rodin, nous découvrons chaque année deux ou trois pièces. »
Vous pouvez profiter de l’exposition du centenaire de Rodin au Grand Palais, à Paris, pour voir un tas d’autres plâtres, bronzes, marbres mais aussi dessins ou photographies du maître sculpteur. Toutes les infos ici.