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L'agence spatiale européenne donne son feu vert à un satellite chasseur d'ondes gravitationnelles

Après des décennies de contretemps et de restrictions budgétaires, la Laser Interferometer Space Antenna, ou LISA, va finalement prendre son envol.

Dans un communiqué diffusé mardi 20 juin, l'Agence spatiale européenne (ESA) annonce qu'elle a donné son accord au développement de ce trio de satellites conçus pour détecter les ondes gravitationnelles.

Le lancement de la Laser Interferometer Space Antenna (LISA) est prévu pour 2034. Si les délais sont tenus, elle deviendra le tout premier détecteur d'ondes gravitationnelles basé dans l'espace.

Les ondes gravitationnelles sont des déformations de l'espace-temps causées par certaines perturbations stellaires, comme la collision de deux trous noirs ou l'explosion d'une étoile massive. Elles ont été décrites comme un moyen "d'entendre" l'univers, de la même manière que la lumière nous permet de voir les phénomènes cosmiques.

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Comme le Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory (LIGO) de Livingston, en Louisiane, qui a annoncé la première détection d'ondes gravitationnelles de l'histoire en 2016, LISA accomplira sa mission grâce à un système de lasers conçu pour détecter de subtiles déformations dans l'espace-temps. Les trois satellites suivront la terre sur son orbite héliocentrique, environ 50 millions de kilomètre derrière nous.

Cependant, alors que les bras du LIGO mesurent quatre kilomètres de long, les trois satellites de LISA seront séparés par quelques 2,5 millions de kilomètres. Cette distance colossale permettra à l'antenne spatiale d'être plusieurs milliers de fois plus sensible que son ancêtre terrienne.

Cette sensibilité extrême est le grand avantage des observatoires d'ondes gravitationnelles spatiaux. C'est elle qui a poussé les scientifiques à soutenir les missions de type LISA depuis des décennies. Les trois satellites ont été proposés à l'ESA pour la première fois au début des années 1990. La NASA est devenue partenaire du projet en 1997, mais elle a battu en retraite pour des raisons budgétaires en 2011. Depuis, l'ESA est la responsable officielle de LISA. L'agence spatiale américaine semble tout de même décidée à jouer un rôle dans le projet.

La mission LISA Pathfinder, lancée par l'ESA en 2015, a déjà testé avec succès certaines des technologies qui seront employées par LISA pour détecter les ondes gravitationnelles. Maintenant que l'antenne a été désignée comme la priorité officielle de l'agence spatiale européenne, elle n'a jamais semblé plus proche.