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Crime

Une adolescente allemande meurt au combat face à l’organisation État islamique

Ivana Hoffman, 19 ans, a été tuée alors qu’elle se battait au sein des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes. Sa mort survient après une bavure des peshmergas qui ont tué un soldat canadien allié.
Image via YouTube

Une ressortissante allemande de 19 ans qui avait rejoint les combattants kurdes qui s'opposent en Syrie aux djihadistes de l'organisation État islamique (EI) a été tuée selon un organisme qui tient un décompte des morts sur le territoire syrien.

L'Observatoire syrien pour les Droits de l'Homme (SOHR) a déclaré ce lundi que la jeune femme, qui est connue sous le nom d'Ivana Hoffman, est décédée dans des affrontements dans la région de Tal Tamr de la province d'Hasakah du nord-est syrien.

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Hoffman, qui était membre du parti communiste marxiste-léniniste turc (MLKP) et combattait sous les couleurs des Unités de protection du peuple (YPG), avait emprunté le nom de guerre Avasin Tekosin Gunes. Elle était basée dans la province d'Hasakah depuis six mois, selon un communiqué du MLKP, cité par les médias allemands. La déclaration ajoute que la ressortissante allemande s'est battue « jusqu'à la dernière balle » défendant une position cible d'attaques finalement infructueuses de l'EI.

Le MKLP, a annoncé des célébrations à la mémoire de la combattante allemande. Elle a été élevée au rang d' « étoile polaire » immortelle, explique qu'il envoie des volontaires pour se battre aux côtés du YPG depuis déjà quelque temps.

Deux autres occidentaux ont déjà été tués alors qu'ils étaient engagés au sein de l'YPG, l'ancien soldat anglais Konstandinos Erik Scurfield, et l'Australien Ashley Johnston ont été respectivement tués le 4 mars et le 25 février à Hasakah, dans l'Est de la Syrie.

Hoffman serait la première femme occidentale à avoir été tuée, mais sa présence au sein de l'YPG était loin d'être surprenante — près d'un tiers des combattants de l'YPG sont des femmes. Elles sont massivement présentes sur le front aux côtés des hommes.

Dans une vidéo qui mettrait en scène Hoffman quelques jours après son arrivée en Syrie, elle s'exprime en allemand brandissant un fusil d'assault, le visage masqué par une longue écharpe.

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Pendant ce temps-là, le cas litigieux de la mort d'un soldat de l'armée canadienne, tué par un tir ami au Kurdistan irakien continue d'agiter les esprits.

Le Sergent Andrew Joseph Doiron est mort et trois autres militaires ont été blessés ce vendredi, après que des combattants kurdes peshmergas ont fait feu sur eux alors qu'ils approchaient d'un check point. Il s'agit des premières victimes canadiennes de la coalition internationale qui est engagée depuis septembre 2014 contre l'EI.

Les officiels kurdes déclarent que les peshmergas ont tiré sur un groupe de soldats canadiens quand ils sont apparus — sans prévenir — sur une des lignes de front pour guider des frappes ariennes. Le général Halgurd Hikmet est porte-parole des peshmergas. Il a expliqué que les Canadiens sont arrivés dans le village de Bashiq dans la province de Nineveh sans avoir prévu quiconque de leur venue. « Quand ils sont revenus, les peshmergas leur ont demandé de déclarer leur identité. Les Canadiens ont répondu en arabe, c'est à ce moment-là que les peshmergas ont commencé à tirer. C'était leur faute, » a déclaré Hekmat à The Associated Press (AP). « Je considère cela comme une procédure inadéquate des Canadiens, et illogique, » il a ajouté.

En revanche, un officiel canadien de l'armée qui a souhaité rester anonyme, expliquait à AP que les soldats étaient retournés à un point d'observation où ils étaient stationnés plus tôt dans la journée et avaient précédemment établi une procédure d'approche avec les peshmergas. Ils avaient aussi passé deux check points avant d'arriver sur le lieu du drame. « Ils se sont fait allumer par un type pour des raisons qui nous sont inconnues, » a déclaré l'officiel canadien. « Une fois qu'il a commencé à tirer, d'autres Kurdes ont fait de même et c'est à ce moment-là qu'on a eu des blessés. »

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Le Canada a envoyé 69 membres de ses forces spéciales au Kurdistan irakien l'année passée. Ils avaient été originellement déployés comme une force non combattante. Ils travaillent désormais avec les peshmergas pour fournir de l'assistance et de l'aide selon les termes des autorités. Cela consiste à diriger les frappes aériennes depuis les lignes de fronts mais a aussi conduit à un affrontement au sol entre djihadistes de l'EI et Canadiens — qui n'ont fait que répondre aux tirs de l'EI.

Le week-end a été rythmé par de nombreuses frappes aériennes de la coalition contre des positions de l'EI, notamment sur une raffinerie proche de la frontière turco syrienne dans la ville frontalière de Tel Abyad. La vidéo montrerait les conséquences immédiates de cette attaque où une grande boule de feu s'évanouit dans la nuit syrienne.

Le SOHR a déclaré qu'environ 30 personnes seraient mortes dans l'attaque.

D'autres activistes locaux, du groupe Raqqa is Being Slaughtered Silently, donnait un bilan de 14 combattants tués.

— ????? ???? ???…? (@Raqqa_Sl)March 9, 2015

L'EI se finance notamment avec les ventes de pétrole au marché noir. Cibler les infrastructures pétrolières et autres sources de revenus de l'EI est devenu une priorité pour la coalition.

D'après des informations de RFI révélées ce lundi matin, le plus jeune combattant français de l'EI, Abu Bakr al-Faransi, âgé de 13 ans, aurait été tué il y a deux mois en Syrie, près de la ville de Homs, alors qu'il défendait un poste frontière.

Suivez John Beck sur Twitter : @JM_Beck