Avec les mères hantées par le meurtre non élucidé de leur fils
Rashawnda Townsend montre une photo de son défunt fils, Desean Parker. Photo de Nick Schnelle pour The Trace

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Crime

Avec les mères hantées par le meurtre non élucidé de leur fils

Quand les flics ne parviennent pas à résoudre un homicide, les familles prennent souvent le relais.

Cet article a été publié en collaboration avec The Trace.

Dans ses moments les plus sombres, Rashawnda Townsend sangle un pistolet autour de sa taille, grimpe au volant de son Impala grise et fait le trajet de trois minutes qui mène jusqu'à la maison de l'homme qui a, selon elle, assassiné son fils.

Garée de l'autre côté de la rue, il lui arrive de rester des heures à observer les allées et venues depuis sa vitre teintée, à combattre son envie de sortir son arme, avant de rentrer, tomber à genoux et prier Dieu de lui offrir la résolution, la clarté – ou simplement la force d'éluder une colère qu'elle ressent chaque jour depuis la mort de son fils.

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Desean Parker sortait d'un rade du centre-ville quand il est devenu l'une des six personnes à être visées par un tireur en l'espace de 10 minutes lors d'une soirée sanglante à Kansas City, Missouri, en 2016. Un autre homme et une femme ont également été touchés par balle devant le bar. Parker, atteint à plusieurs reprises, est le seul à avoir perdu la vie. Il avait 23 ans.

La police n'a procédé à aucune arrestation dans le cadre de cette affaire. Pourtant, Townsend et d'autres habitants du coin affirment connaître l'identité des coupables. « Ça me rend malade de savoir qu'ils ne les ont pas arrêtés, déplore-t-elle. Je veux seulement que justice soit faite. »

Or, il y a moins de justice qu'il n'y en avait autrefois à Kansas City. Le nombre d'affaires « élucidées » par la police est en déclin. Résoudre une affaire, d'ordinaire, veut dire procéder à une arrestation. En dépit d'une métrique imparfaite – les différentes forces de l'ordre possèdent chacune leurs propres standards – le taux d'élucidation d'un département est généralement considéré comme étant le meilleur baromètre de sa réussite.

En 2011, la police de Kansas City a résolu 73,9 pour cent des affaires d'homicides, plus que la moyenne nationale, selon les données fournies par ce département. En 2016, ce taux a chuté considérablement pour atteindre les 49 pour cent. Sur le plan humain, la différence entre ces deux taux équivaut à 19 homicides sans arrestation.

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La situation de Kansas City révèle un problème plus vaste qui, selon les criminologues et les experts en matière de répression, pourrait entraîner des conséquences désastreuses sur la sécurité publique. La police résout moins de meurtres qu'il y a cinq ans, c'est un fait.

Sur le plan national, le taux d'élucidation des homicides est passé de 64,8 pour cent en 2011 à 61,5 pour cent en 2015. Dans beaucoup de grandes zones urbaines, cette baisse est encore plus prononcée. À Baltimore, qui compte le second plus gros taux d'homicide aux États-Unis, 36,7 pour cent des meurtres étaient élucidés en 2016, contre 46,4 pour cent en 2011, selon le service de police de la ville. À Chicago, qui a enregistré plus d'homicides l'année dernière qu'aucune autre ville, la police a résolu une seule affaire de meurtre sur six en 2016.

Les homicides non élucidés s'accumulent. Au 1er janvier 2016, on dénombrait pas moins de 25 000 homicides non élucidés parmi ceux perpétrés au cours des cinq dernières années à travers le pays, selon les données du FBI recueillies par le Murder Accountability Project. Chaque homicide se traduit généralement par au moins quatre membres de la famille survivants, selon les recherches – ce qui équivaut à 100 000 mères, pères, frères ou sœurs en quête de réponses.

L'élucidation d'un homicide ne garantit pas que le procureur obtiendra une condamnation dans un procès, et ne défait pas, bien sûr, une mort tragique. Mais selon les criminologues et les conseillers travaillant avec les victimes, les arrestations peuvent transmettre un message : la police s'intéresse à la sécurité publique, et ceux qui commettent des actes de violence seront reconnus coupables. Seulement, lorsque les taux d'élucidation diminuent, ils entraînent dans leur chute la confiance des citoyens. Si la famille ou les amis des victimes estiment qu'ils ne peuvent pas se fier aux forces de l'ordre afin d'obtenir justice, ils vont tenter de l'obtenir par eux-mêmes.

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« De faibles taux d'élucidation vont de pair avec une faible confiance en la police, ce qui entraîne une réticence à coopérer et, par conséquent, de faibles taux d'élucidation », déclare David Kennedy, directeur du National Network for Safe Communities au John Jay College of Criminal Justice. « En même temps, de faibles taux d'élucidation poussent les gens à prendre les choses en main et entraînent des niveaux élevés de violence – et de faibles taux d'élucidation. C'est un cercle vicieux. »

Kansas City, dont la population s'élève à 470 000 personnes, abrite un centre-ville dynamique et le siège principal de plusieurs grandes entreprises comme Hallmark Cards ou Applebee's. On y trouve de nombreux quartiers attrayants, verdoyants et sécurisés, et certains des meilleurs barbecues d'Amérique – mais comme n'importe quelle ville de n'importe quelle taille, une partie est gangrenée de manière disproportionnée par la violence.

La plupart des 65 homicides non élucidés en 2016 se sont produits dans les quartiers à l'est de la ville, où la plupart des résidents vivent dans une profonde misère, sont au chômage, ont des niveaux d'éducation inférieurs, et/ou sont noirs.

Les leaders de la communauté noire affirment que les gens qui habitent dans ces quartiers à forte criminalité ont peur de témoigner. Ils considèrent la police comme un adversaire, ou ne voient tout simplement pas l'intérêt d'une coopération, compte tenu du peu de chances qu'elle aboutisse à quelque chose.

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La police de Kansas City n'a pas souhaité discuter avec nous de son taux d'élucidation des homicides, ni des cas individuels. Mais Jennifer Miller, défenseur des droits des victimes, affirme que les policiers sont conscients des conséquences des crimes non élucidés. « Il n'y a jamais qu'une seule victime impliquée – c'est un effet de ricochet, comme quand vous jetez un caillou dans l'eau, déclare Miller. Il y a la victime, mais aussi la famille, les amis, et ainsi de suite. »

Le quartier d'Oak Park Northwest, à l'est de Kansas City, est hautement affecté par la violence armée.

Un beau soleil de printemps brille sur Kansas City. Sur le parking de la bibliothèque municipale, au sud du centre-ville, Monique Willis gare son SUV bleu. Sur sa plaque d'immatriculation est écrit « IV Zoe ». Le IV est un hommage à son fils, Alonzo Thomas IV, qui était âgé de 20 ans lorsqu'il a été abattu le 5 avril 2014. Zoe est un hommage à Zoey, la fille que son fils a laissée derrière lui. Thomas était père d'un autre enfant – un petit garçon qui porte son nom.

Monique Willis ouvre la portière arrière et aide Zoey, maintenant âgée de 5 ans, à sortir de la voiture. Elles entrent dans la bibliothèque et se rendent dans une salle de conférences où Monique doit accueillir trois autres femmes qui, comme elle, ont perdu un fils dans un homicide par balle jamais résolu.

Âgée de 43 ans, aux cheveux courts et frisés, Monique est affublée d'un sourire sincère. En 2014, cinq mois après le décès de Thomas, elle a fondé Momma On a Mission (M.O.M.), une association venant en aide aux familles des victimes d'homicides non élucidés.

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Momma On a Mission est la seule association de la ville à être spécifiquement dédiée aux meurtres non résolus. L'organisation aide les familles à prendre contact avec des spécialistes en santé mentale, lève des fonds pour financer les funérailles et offre des récompenses en échange de toute information pouvant mener à une arrestation.

Monique Willis explique que sa mission est de rendre justice aux jeunes dont les visages sont imprimés sur ses nombreux flyers. Elle installe des panneaux d'affichage, organise des levées de fonds, des marches. Elle passe le quartier au peigne fin à la recherche de témoins.

Monique Willis et sa petite-fille de 5 ans, Zoey Gines-Thomas

« Bizarrement, la tragédie de mon fils profite à d'autres familles, déclare Monique. Si mon fils était en vie, les gens ne sauraient rien de ces homicides non élucidés. »

Monique Willis et trois autres mères en deuil – Rashawnda Townsend, Jenny Donaldson et Iris Yancey – décrivent tour à tour leur frustration et leur angoisse face à la stagnation des enquêtes policières. Les femmes évoquent le même genre d'émotions, mais celle qui semble être la plus prévalante diffère chez chacune.

Rashawnda est emplie d'une fureur qu'elle a de la peine à contenir. Elle raconte cette fameuse nuit où son fils a été tué, les yeux embués et la voix enrouée ; les bras croisés sur son t-shirt à l'effigie de son fils. Sur la photo, Desean Parker porte un maillot de foot floqué du numéro 27 et arbore des ailes sur les épaules. Il flotte dans un beau ciel bleu. « Repose dans l'amour, mon fils », peut-on lire.

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Le matin qui a précédé sa mort, Desean avait été victime d'un vol. Une femme a appelé plus tard dans la journée et lui a donné rendez-vous afin qu'il récupère ses affaires le soir même. Il n'est jamais revenu. Sa mère croit fermement que la personne au bout du fil savait qu'elle menait son fils tout droit vers une mort certaine. Les policiers lui ont conseillé d'être patiente pendant qu'ils montaient le dossier. « Ça me rend malade de savoir que ces gens sont toujours dehors, quelque part, et qu'ils continuent à nous enlever nos enfants, déclare-t-elle. Que va-t-il falloir faire pour les arrêter ? »

Lorsque son fils, Chad, est mort par balle le 22 décembre 2014, la première chose que Jenny Donaldson a ressentie a été une sorte d'apathie généralisée, avant que celle-ci ne se transforme en rage. Elle s'est engueulée avec les policiers qui enquêtaient sur la mort de son fils. Elle s'est énervée contre Dieu qui l'avait abandonnée. « La frustration de ne pas savoir – c'est ce qu'il y a de pire », déclare-t-elle.

La colère initiale s'est dissipée, laissant place au chagrin et à la dépression. « J'étais sous le choc, explique-t-elle. Je pensais que ce n'était qu'un cauchemar, que j'allais me réveiller et que rien de tout ça ne se serait passé. »

Jenny Donaldson tient une photo de son fils Chad Donaldson

Jenny Donaldson, 62 ans, souffre d'une grave dépression depuis plusieurs décennies, qui n'a fait qu'empirer après la mort de son fils, au point qu'elle était presque incapable de s'occuper d'elle-même. Après avoir suivi traitement sur traitement, elle a opté, en septembre dernier, pour une thérapie électroconvulsive – qui a presque effacé son fils de sa mémoire. « Ça ne m'a pas aidée à revenir à la normale – je ne reviendrai jamais à la normale, déclare-t-elle. Mais ça m'a aidée à retrouver quelques capacités. »

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Petit à petit, Jenny regagne de l'intérêt pour les choses qu'elle aimait autrefois. Elle s'implique désormais dans le soutien aux proches des victimes. Parfois, grâce à ce travail, elle parle à des parents de victimes dont l'assaillant a été attrapé. « Ça me donne de l'espoir, mais ça me rend aussi jalouse, déclare-t-elle. Pourquoi pas moi ? Pourquoi pas Chad ? »

Iris Yancey, 55 ans, arrive à la bibliothèque vêtue de gants noirs – elle en a besoin pour combattre le froid qu'elle ressent à l'intérieur de son corps. Il faisait tout aussi froid le matin du 14 décembre 2016, quand elle s'est réveillée en apprenant qu'un jeune homme avait été tué la veille dans les rues de Kansas City. Elle a prié pour lui et sa famille, puis elle a vaqué à ses occupations quotidiennes, jusqu'à ce qu'elle reçoive un appel de deux policiers l'exhortant à les rencontrer. Elle les a invités chez elle, quand elle a ouvert la porte, elle a compris que le jeune homme en question était son propre fils, Quanté.

Iris entame désormais chaque journée accoudée à la table de sa cuisine, scrutant la porte d'entrée dans l'espoir que celle-ci s'ouvre sur Quanté. Alors elle prie, pleure, puis rassemble ses forces pour préparer le petit-déjeuner. La foi est son ultime source d'énergie. Elle ne doute pas une seule seconde que le meurtrier de son fils va être identifié, arrêté et emprisonné. « J'ai confiance en Dieu et je suis persuadée qu'il va révéler qui a assassiné mon Quanté, déclare-t-elle. Et le meurtrier sera traduit en justice. »

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À chaque fois qu'elle cuisine, elle pense inévitablement à son fils, qui s'agitait toujours autour d'elle pendant qu'elle préparait le repas. Elle repense aux blagues, aux câlins, aux baisers. Elle repense à toutes les fois où elle lui a demandé de ranger après lui, de nettoyer le miroir après s'être lavé les dents.

Iris Yancey tient une photo de son fils, Quanté

« Il me manque. Ce sont surtout les petites choses du quotidien qui me manquent, poursuit-elle. J'espère être encore de ce monde quand le meurtrier ira au tribunal. J'espère pouvoir le regarder dans les yeux et lui demander : "Pourquoi avez-vous tué mon bébé ?" »

Elle en sait très peu sur la mort de son fils, d'une part parce que les policiers n'ont pas été en mesure de divulguer beaucoup d'informations, d'autre part parce qu'elle n'a pas eu la force de leur en demander plus. Mais dans cette pièce, en compagnie de toutes ces autres mères partageant leur douleur et se déchargeant de leur fardeau, elle s'est rendu compte qu'elle voulait bel et bien des réponses.

« Je ne m'arrêterai pas tant que cette affaire ne sera pas élucidée, déclare-t-elle. Si je dois pour cela appeler et laisser des messages aux policiers tous les jours, alors je le ferai. J'ai besoin de savoir. Parce que la personne qui a fait ça est toujours là, mais mon bébé, lui, ne l'est plus. »

Monique Willis, qui, en silence, a écouté les femmes prendre la parole, offre son aide. « Nous pouvons aller sonder le quartier, si tu veux », propose-t-elle.

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En 2008, Ashley Wellman a commencé à travailler comme consultante au sein de l'Unité des affaires non élucidées du comté d'Alachua, en Floride, dans le département du shérif. Elle était encore à la fac à l'époque – dans le cadre d'un doctorat en criminologie à l'université de Floride. Elle a passé la majorité de ses heures de travail assise derrière un bureau, à faire le tri parmi les affaires et organiser les dossiers, essayant de comprendre comment ils étaient traités.

Puis un après-midi, une femme est entrée dans le bureau du shérif, en pleurs. Elle voulait qu'on lui dise qui avait tué sa fille, de peur que son affaire ne soit tombée dans l'oubli. Les policiers ont redirigé la femme vers Ashley, qui n'était pas bien sûre de ce qu'elle devait dire.

Le FBI estime qu'une affaire est élucidée dans deux cas : par une arrestation, ou via des « circonstances exceptionnelles ». Le premier s'applique quand une affaire est envoyée devant un procureur. Le deuxième s'applique quand la police détient les preuves nécessaires pour condamner un suspect, mais ne peut pas procéder à son arrestation – parce que celui-ci est mort ou en fuite.

Il n'est pas obligatoire de rendre des comptes au FBI, et toutes les forces de l'ordre du pays ne transmettent pas leurs données de manière constante. En outre, les taux d'élucidation peuvent ne pas prendre en compte les crimes survenus au cours d'une année civile, mais au cours des années suivantes. Par exemple, si un homicide a lieu le 31 décembre 2015, mais qu'il est élucidé le 1er janvier 2016, son élucidation sera intégrée au rapport de 2016. C'est pourquoi, dans certaines villes, les taux d'élucidation peuvent dépasser les 100 pour cent.

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Ashley Wellman a discuté avec cette femme pendant plus de quatre heures. « Cette maman avait seulement besoin d'une oreille attentive », déclare-t-elle. En arrivant chez elle ce soir-là, elle a fait des recherches en ligne sur les répercussions des affaires non élucidées sur les familles des victimes. Il n'y avait pas grand-chose. « Je suis tombée sur plusieurs articles portant sur les survivants des homicides élucidés, mais rien sur les personnes qui n'ont pas eu cette opportunité, déplore-t-elle. Il y avait un besoin, et surtout, il y avait un élément humain plus important que n'importe quel chiffre. »

Désormais professeure à l'University of Central Missouri, Wellman fait partie des rares intellectuels à s'intéresser aux effets des homicides non élucidés sur les personnes officiellement désignées comme « co-victimes » – soit quiconque a été affecté par une mort violente.

L'une de ses découvertes les plus importantes, explique-t-elle, concerne l'importance capitale de la relation entre la famille de la victime et la police. Quand les policiers travaillent sur une affaire, ils se retrouvent souvent à faire office de soutien émotionnel pour les personnes endeuillées. Mais ils ne sont généralement pas formés pour gérer cela, et les problèmes de santé mentale auxquels ils sont confrontés.

Les survivants rapportent des sentiments de frustration et de colère, renforcés par ce qu'ils perçoivent comme étant des interactions peu concluantes avec la police. Mais ces interactions ne sont pas chose facile. Certaines victimes préfèrent ne pas être contactées à moins qu'il y ait une nouvelle évolution dans l'affaire. D'autres trouvent du réconfort en communiquant régulièrement avec les forces de l'ordre, car cela signifie que leur affaire n'a pas été oubliée.

« Les forces de l'ordre doivent établir avec chaque famille la mesure dans laquelle elles peuvent les contacter », précise Ashley Wellman. Plus une affaire reste non élucidée pendant longtemps, plus la relation entre la police et les familles de victimes devient tendue. Résultat : les survivants sont susceptibles de ne plus faire confiance au système judiciaire.

« Habituellement, quand un acte est commis à votre encontre, il y a quelqu'un à qui vous pouvez dire : "Vous êtes à l'origine de ma peine, de ma douleur et de ma colère. C'est vous qui avez causé tout cela ", ajoute Mme Wellman. Eh bien, ces personnes n'ont pas cette chance. » Sans surprise, les symptômes de trouble de stress post-traumatique sont monnaie courante au sein de ces familles.

Les proches des victimes commencent à éviter certains endroits, certaines activités et personnes qui leur rappellent la mort violente de leur être cher ; ils peuvent avoir du mal à dormir, à se concentrer ; ils peuvent rencontrer des difficultés au travail ; ils peuvent ne pas se sentir en sécurité. Il se peut qu'ils vivent dans le même quartier que le meurtrier présumé, ce qui représente une chance élevée de le croiser. « Il est difficile de penser qu'il peut être derrière vous au supermarché, ou attablé avec vous lors d'un diner de famille », ajoute Ashley Wellman.

En mars dernier, Rashawnda Townsend s'est installée de l'autre côté de Kansas City, dans une tentative de mettre de la distance entre elle et les personnes qu'elle soupçonne d'avoir tué son fils. Désormais, son objectif est de veiller sur ses autres enfants et ceux que son fils a laissés derrière lui. Quant aux meurtriers, « quelqu'un doit les attraper, mais ce n'est pas à moi de le faire », déclare-t-elle. Elle ne s'est pas rendue chez le principal suspect depuis.

Elle essaie d'aider les policiers autant qu'elle le peut : elle leur présente des personnes susceptibles de fournir des informations utiles, leur envoie des captures d'écran de profils sur les réseaux sociaux, et leur donne les noms des principaux suspects.

Entre-temps, elle continue de prier pour que quelqu'un arrête les hommes qui ont tué son fils, de crainte qu'ils ne recommencent – si ce n'est pas déjà fait.

Une version de cet article a été initialement publiée par The Trace, une association couvrant l'usage des armes en Amérique. Abonnez-vous à la newsletter ou suivez The Trace sur Facebook ou Twitter.