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Paris

[En photos] La Seine déborde à Paris

De fortes pluies ont provoqué des inondations dans plusieurs départements en France et l’évacuation de 5 000 personnes depuis dimanche. La région d’Île-de-France est particulièrement touchée et le niveau de la Seine reste sous surveillance.
Une voiture entourée par les eaux de la Seine dans le XVIe arrondissement de Paris, le 2 juin. Etienne Rouillon / VICE News

Alors que plusieurs départements restent en alerte inondations ce jeudi matin, de nouvelles pluies sont annoncées aujourd'hui par Météo France. Elles pourraient aggraver les crues qui touchent la France depuis plusieurs jours. Dans la capitale, le niveau de la Seine reste sous haute surveillance alors que des débordements sont déjà observés et qu'un pic de crue est attendu pour ce week-end.

Les pluies tombées ces derniers jours en France sont un « épisode tout à fait exceptionnel » se produisant « en moyenne tous les 100 ans », a indiqué à l'AFP François Jobard, prévisionniste à Météo-France.

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À Paris, une partie des voies sur berges est fermée depuis hier. Ce jeudi matin, le niveau de la Seine approchait les 5 mètres. Le RER C ne s'arrêtait plus à la station Saint Michel à la mi-journée. On est encore loin du niveau atteint lors de la crue de 1910 lors de laquelle l'eau était montée jusqu'à 8,62 mètres, inondant la ville. Mais la Seine va cependant continuer à monter et pourrait atteindre un pic le week-end prochain entre 5,10 et 5,70 mètres.

Toutes les photos sont d'Étienne Rouillon pour VICE News.

Les voies sur berge au coeur de la capitale sont noyées. On aperçoit à fleur d'eau le haut des glissières de sécurité. Ce sont les artères routières les plus importantes au coeur de la ville.

Des parcs de la ville qui surplombent habituellement la Seine sont désormais sous l'eau. Des canards en profitent pour piocher dans les poubelles bientôt recouvertes par les eaux qui devraient monter jusqu'à ce week-end.

À certains endroits dans le XVIe arrondissement de Paris, l'eau a atteint le pied des immeubles ce jeudi matin.

Des pompiers fouillent un chantier submergé,à la recherche d'éléments dangereux qui pourraient être emportés par le courant, ou de personnes piégées par la montée des eaux.

Des policiers prennent en photo le Zouave du Pont de l'Alma qui a de l'eau jusqu'aux genoux. Il sert de repère habituellement aux Parisiens pour mesurer la montée des eaux de la Seine.

D'après le dernier bulletin de vigilance de Météo France diffusé ce matin, le département de Seine-et-Marne est toujours en alerte rouge inondations et six autres départements d'Île-de-France et du Centre sont en vigilance orange (Essonne, Loiret, Indre-et-Loire, Cher, Loir-et-Cher, Indre).

Selon l'AFP, depuis dimanche, 5 000 personnes ont été évacuées dans le pays. Enedis (anciennement ERDF) a indiqué que 10 000 foyers sont privés d'électricité.

Ce jeudi matin, au Centre opérationnel de gestion interministériel des crises (Cogic), Manuel Valls a assuré que « la situation reste tendue, difficile dans plusieurs secteurs », citant notamment l'Île-de-France, la Seine-et-Marne et l'Essonne. Le Premier ministre a mis en garde contre une « situation aiguë et à venir à Longjumeau, avec sans doute près de deux mille personnes qui devraient être évacuées et aussi dans une moindre mesure, heureusement, à Corbeil-Essonnes ».

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À Longjumeau, dans l'Essonne, le centre-ville était totalement inondé jeudi matin, d'après l'AFP. « L'eau atteint par endroits plus de 1,30 mètre, voire 1,50 mètre ", a expliqué la maire Sandrine Gelot. Plus de 2 500 foyers ont été privés d'électricité et environ 200 personnes ont été évacuées dans la soirée de mercredi. La mairie a aussi été provisoirement délocalisée dans un parc de la ville situé plus en hauteur. À Corbeil-Essonnes, une commune située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris où la rivière Essonne se jette dans la Seine, le maire a déclaré à l'AFP que la ville « se prépare au choc » pour la nuit de jeudi à vendredi, car « la vague qui est en bas de l'Essonne remonte ».

Pompiers et policiers ont aidé les nombreuses personnes habitant dans des péniches à Paris à sécuriser leurs embarcations qui ne peuvent plus passer sous les ponts.

Des pompiers spécialisés font une reconnaissance là où habituellement les touristes se pressent pour embarquer sur les vedettes naviguant sur la Seine.

Ici, la route empruntée par les voitures en plein centre de Paris a complètement disparu. Toute navigation maritime a également été interdite, le niveau de l'eau est trop haut sous les ponts.

La présidente du conseil régional d'Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé qu'elle proposerait un fonds d'urgence d'un million d'euros pour les communes franciliennes sinistrées. Le Premier ministre a aussi informé de la mise en place d'« un fonds exceptionnel de soutien » pour les collectivités territoriales touchées par les inondations et a promis une mise en oeuvre rapide des procédures de catastrophe naturelle.

Dans la matinée, Manuel Valls s'est rendu à Nemours, une ville située en Seine-et-Marne et particulièrement touchée par les inondations. Privée d'électricité et d'eau potable, elle a été coupée en deux par les eaux, provoquant l'évacuation d'environ 2 000 personnes dans la nuit vers des centres d'hébergement, a rapporté l'AFP. À l'endroit le plus inondé, l'eau a dépassé le niveau atteint dans cette ville lors de la crue historique de 1910, fixé à 4,25 mètres. Ce jeudi matin, néanmoins, la décrue s'est lentement amorcée dans le centre-ville.

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Le département du Loiret est l'un des plus touchés par les intempéries. Il y est tombé l'équivalent d'un mois et demi de précipitations en trois jours et des crues ont eu lieu dans près des deux tiers des communes. Plus de 2 000 interventions ont été menées depuis le début des intempéries par environ 300 pompiers mobilisés.

Les intempéries ont aussi touché l'Autriche et l'Allemagne, où quatre personnes ont été retrouvées mortes hier, selon l'AFP.


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