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Allemagne

La justice allemande estime que les hommes qui louent un appart peuvent faire pipi debout sans perdre leur caution

Un homme a perdu une caution de 2 000 euros après que le sol en marbre de sa salle de bains a dû être changé, abîmé par les éclaboussures de pipi autour des toilettes.
Image via yasmapaz & ace_heart

Les hommes allemands adeptes du « pipi debout » peuvent souffler : ils n'auront pas à payer pour les éventuels dégâts causés par leurs éclaboussures d'urine sur le sol autour des toilettes. C'est ce qu'a décidé le tribunal régional de grande instance de Düsseldorf ce jeudi, dans un procès opposant une propriétaire à son locataire. Elle réclamait 2 000 euros pour le remplacement du sol en marbre de sa salle de bains.

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Selon le communiqué du jugement « il ne peut être réclamé une indemnisation au locataire pour le remplacement d'un sol en marbre dans la zone consacrée aux toilettes que lorsque le propriétaire a par avance prévenu le locataire de la vulnérabilité du sol. »

Après le départ du locataire, la propriétaire avait en effet constaté que cette zone du sol avait « changé de couleur, et était devenue rugueuse et mate », selon le communiqué du tribunal. Un expert a établi que ces dommages n'avaient pu être causés que par les éclaboussures dues à la position verticale du locataire lorsqu'il se soulageait. La propriétaire a fait remplacer le sol pour un montant de 1 935 euros, et souhaitait retenir cette somme sur la caution de 3000 euros du locataire. Ce dernier, ne considérant pas qu'il devait payer, avait porté plainte.

« Il ne peut pas être considéré comme de notoriété générale, selon le tribunal, que le fait d'uriner debout risque d'abîmer durablement un sol en marbre à cause d'inévitables petites éclaboussures », estime-t-on dans le communiqué.

Selon le média allemand Westdeutsche Rundfunk, le locataire était un courtier qui louait cet appartement de 106 mètres carrés situé à Düsseldorf.

Un plaidoyer pour le pipi debout

Ce jugement en appel confirme celui rendu lors d'un premier procès au tribunal cantonal d'instance de Düsseldorf, le 22 janvier dernier. Le jugement du magistrat Stefan Hank s'était alors transformé en une sorte de plaidoyer défendant la pratique du « pipi debout » : « Malgré la domestication grandissante […] de l'homme, uriner debout est encore très répandu. Quelqu'un qui pratique encore cet usage par le passé dominant est certes obligé de faire de temps à autre avec d'importantes altercations avec ses colocataires — en particulier féminines —, mais pas avec la corrosion du marbre recouvrant le sol de la salle de bains ou des toilettes. »

Le jugement de ce jeudi se montre lui plus prudent. Quant au fait de savoir « si uriner debout en général constitue la violation objective d'une obligation ou bien un besoin conforme au contrat de location » la chambre a déclaré laisser cette question « ouverte ».

Si les Allemands ne peuvent donc en principe pas être tenus responsables des dommages causés par le fait d'uriner debout, leurs voisins eux en revanche, peuvent réclamer une indemnisation si le bruit causé par cette pratique est trop perceptible depuis chez eux. En effet, en 2009, un tribunal berlinois avait accordé une réduction de loyer de 10 pour cent à des locataires qui se plaignaient d'entendre leurs voisins faire pipi debout — expertise d'un expert en pollution sonore à l'appui.

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Image via yasmapaz & ace_heart