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Tunisie

Une fusillade dans une caserne militaire près du musée du Bardo à Tunis aurait fait au moins 7 morts

À la mi-journée, un bilan provisoire fait état de 4 morts, dont l’assaillant, et d’une quinzaine de blessés. La caserne visée accueille le fleuron des forces de sécuritaires tunisiennes, rassemblées dans un quartier touché en mars dernier par un...
Pierre Longeray
Paris, FR
Image via Wikimedia Commons / Josiehen

Un militaire tunisien a ouvert le feu, ce lundi matin, dans une caserne de la capitale tunisienne, située à proximité du musée du Bardo, cible d'un attentat en mars dernier. Un bilan provisoire à la mi-journée fait état de sept morts, dont l'assaillant, et dune quinzaine de blessés.

Belhassen Oueslati, le porte-parole du ministère de la Défense, a expliqué que le soldat responsable de la tuerie était « interdit de port d'arme ». Vers 8h45 (heure locale), ce caporal aurait commencé par poignarder un autre soldat pour lui prendre son arme, selon Moez Sinaoui, le porte-parole de la présidence tunisienne, contacté par le journal Le Monde. Une fois armé, le militaire aurait ouvert le feu sur ses collègues présents dans la caserne, avant d'être finalement abattu. Selon Reuters, un colonel ferait partie des victimes

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The Enemy Within? Three soldiers gunned down in shootout moments from — Tunisia Live (@Tunisia_Live)25 Mai 2015

L'incident ayant eu lieu entre les murs de la caserne, Sinaoui avance qu'il est dû à « un problème de comportement, » précisant que le soldat n'avait pas « de motivations terroristes ». La caserne est le point central du nouveau dispositif sécuritaire mis en place dans la capitale tunisienne, depuis l'attaque du musée du Bardo de mars dernier. Les forces spéciales de l'armée et la Brigade antiterroriste (BAT) sont les deux principaux escadrons du pays installés sur place, à quelques mètres du Parlement, situé dans un bâtiment voisin du Bardo.

À lire : L'organisation État islamique revendique l'attaque du musée du Bardo de Tunis

Rapidement après les faits, la BAT tunisienne s'est massivement déployée sur les lieux. Deux hélicoptères militaires survolaient aussi la zone, alors que les forces armées procédaient aux vérifications des mosquées et bâtiments alentour. Les véhicules stationnés dans les environs ont aussi été inspectés, craignant une attaque à la bombe différée. Une école primaire du quartier a été évacuée pour des raisons de sécurité. En milieu de matinée, l'opération était sous contrôle selon le ministère de la Défense.

— Amichai Stein (@AmichaiStein1)25 Mai 2015

La zone visée ce lundi est sous importante protection policière depuis plus de 2 mois. Le 18 mars dernier, le quartier du Bardo avait été la cible d'un attentat revendiqué par l'organisation État islamique (EI). 23 personnes avaient été tuées et une cinquantaine avait été blessée dans cette attaque perpétrée à l'intérieur du musée. 18 touristes étrangers avaient trouvé la mort. Il s'agit de l'attaque la plus sanglante qu'a connue le pays depuis la révolution de 2011, qui a renversé le dictateur Ben Ali.

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En mars dernier, l'intervention rapide de la BAT avait permis de faire évacuer des centaines de touristes et de repousser les deux assaillants tunisiens au dernier étage du musée, avant de les abattre.

Une semaine après l'attentat, le Premier ministre tunisien, Habib Essid, avait limogé le chef de la police de Tunis et celui du Bardo après avoir constaté des « lacunes » dans la protection du quartier du musée. Dans les médias tunisiens on a notamment expliqué que deux des gardes du Parlement tunisien étaient « au café » au moment de l'attaque.

Depuis la chute de Ben Ali, en 2011 et les révolutions arabes, la Tunisie est en proie avec de graves défis sécuritaires, notamment à cause des groupes terroristes présents dans la région. Le pays est frontalier d'une Libye sans véritable pouvoir central et tenue par divers groupes dont certains djihadistes, et l'Algérie dont des zones servent de base arrière à AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique) dans la région. « La réussite de la Tunisie est l'échec de la mouvance djihadiste, » nous expliquait en mars Hasni Abidi, politologue et spécialiste du monde arabe — ce qui en fait une cible de choix. Pour l'heure la piste terroriste est écartée dans cette fusillade.

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Image via [Wikimedia Commons / Josiehen](http://Image via Wikimedia Commons / Josiehen)