Tous les mensonges que sortent les gens pour coucher

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Tous les mensonges que sortent les gens pour coucher

Quand votre personnalité ne suffit plus à attirer les gens, il ne vous reste plus qu'à vous inventer un passé de pilote de ligne ou de mannequin russe.

Toutes les illustrations sont de Luis Armand Villalba.

C'est un fait : tout le monde ment. Nous mentons sur nos diplômes, nous mentons sur nos boulots ; pour une raison quelconque, nous mentons aussi sur la quantité d'alcool que nous avons bu la veille, comme si le fait de boire huit pintes pouvait impressionner quiconque âgé de plus de 13 ans. Reste qu'il est presque scientifiquement prouvé que lorsqu'on en vient au sexe, le mensonge reste de mise pour convaincre un potentiel partenaire qu'on en vaut la peine.

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En partant de ce constat, nous avons demandé à des amis de nous raconter les pires mensonges qu'ils avaient sortis pour mettre des gens attirants dans leur lit – et surtout, comment ça s'était fini.

LE PENTHOUSE
Sur Tinder, je donne toujours l'adresse d'une amie afin que mon rencard potentiel ne sache pas où je vis vraiment. J'ai déjà eu de mauvaises expériences avec des mecs dérangés qui se pointaient chez moi tard le soir, souvent complètement bourrés – je n'ai donc pas la moindre envie de revivre ça.

À un moment, j'ai rencontré un mec qui me plaisait beaucoup et notre relation est devenue un peu plus sérieuse. Trois mois après, je faisais toujours semblant de vivre chez mon amie. Quand il proposait qu'on passe la nuit chez moi, je répondais que je préférais aller chez lui. Quand c'était inévitable, nous allions chez mon amie – je disais que je devais me lever très tôt puis je lui demandais de partir. J'attendais qu'il soit parti avant de partir à mon tour – sauf que j'habitais assez loin de chez l'amie en question.

Je sais que ça peut paraître un peu étrange, mais j'ai l'impression que le fait de laisser entrer des inconnus chez moi est une invasion de ma vie privée. Aussi, je dois avouer que mon amie habite dans un penthouse, alors que je vis dans une boîte d'allumettes. – Lidia, 27 ans

LA COPINE DE MON COLOC
Un soir, j'étais à une fête avec mon colocataire, sa copine et sa maîtresse. Bien sûr, la maîtresse ne savait pas qu'il avait une copine, et la copine ne savait pas qu'il avait une maîtresse. Après la fête, mon ami a voulu rentrer chez lui en compagnie de sa maîtresse et a provoqué une dispute avec sa copine pour qu'elle quitte la fête et qu'il puisse rester avec l'autre fille. Ce mec était vraiment un con.

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Sur le chemin du retour, dans le taxi, sa copine l'a appelé pour lui reprocher de l'avoir ignorée toute la soirée. Il me l'a passée pour que je parle à sa place pendant qu'il embrassait l'autre fille sur le siège arrière. J'ai parlé à cette pauvre fille pendant près d'une heure et demie – elle était assez bourrée pour croire que c'était son copain au téléphone. Quand j'ai raccroché, nous étions arrivés à la maison – mon pote était déjà à l'intérieur avec la fille. J'ai attendu dehors, sur le perron. « Il vaut mieux qu'on ne se voie pas ce soir, on est bien trop bourrés. On parlera demain. Je t'aime », lui ai-je envoyé par texto.

Ils ont continué à se voir pendant quelques mois, et pendant ce temps, j'ai développé de vrais sentiments pour elle. J'ai fini par lui avouer la vérité afin qu'elle le quitte et sorte avec moi. Ce qu'elle a fait pendant un temps, avant de me quitter à mon tour – je pense qu'elle était bien trop affectée par ce que j'avais fait. Je suppose que je suis censé dire que je l'ai bien mérité, mais je n'en suis pas si sûr, en fait. – Tomas, 23 ans

LE MANNEQUIN RUSSE
Il y a deux ans, j'avais 18 ans et je vivais à Gérone, en Espagne. Des amies de Russie étaient venues me rendre visite et nous sommes allées en boîte. Nous avons rencontré un groupe de mecs qui semblaient intéressants et, pour rire, nous avons décidé de leur raconter un tas de mensonges pour voir laquelle de nous choperait le plus vite.

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J'ai prétendu être un mannequin de Moscou, qui travaillait à Gérone pour le week-end. L'un des mecs, après avoir entendu que j'étais « mannequin », m'a abordée en demandant mon nom et mon âge. Nous avons discuté un moment, et il est vite devenu évident que le mec ne s'intéressait à moi que pour la simple et bonne raison que j'étais mannequin. Il m'a demandé mon numéro et je lui ai dit : « Pour quoi faire ? Je ne serais plus là demain ». Il m'a répondu que puisqu'on ne se reverrait pas, autant faire l'amour, là, tout de suite. Je sais que mon but était de coucher, mais j'ai trouvé ça tellement pathétique que j'en ai perdu ma trique métaphorique. Quand j'ai essayé de m'échapper, il m'a attrapée par le bras et a insisté pour que je termine mon verre. Évidemment, à ce moment-là, j'avais une peur bleue. Heureusement, mon amie, qui avait tout vu de loin, est intervenue. Elle a dit qu'elle était ma manager et que nous devions partir, car je devais me lever à 5 du matin le lendemain.

Aujourd'hui, je ne raconte plus de bobards pour que les hommes s'intéressent à moi ; c'est stupide et un peu dangereux. Mais je ne regrette pas ce qui s'est passé cette nuit-là ; ça fait une bonne anecdote à raconter. – Ivanna, 20 ans

LE PILOTE DE LIGNE
Plus jeune, j'ai fait des études pour devenir pilote, mais n'ai jamais exercé cette profession. Comme la plupart des gens, j'ai connu une période où je dormais à droite à gauche. Dès que je rencontrais un mec, je lui faisais croire que j'étais pilote pour une compagnie aérienne internationale et que je n'étais que de passage. De cette façon, j'avais le contrôle de la situation – je pouvais virer la personne de chez moi en prétextant un vol tôt le matin, par exemple.

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Un jour, cependant, j'ai rencontré Alex, qui me plaisait plus que n'importe qui auparavant. Les choses marchaient plutôt bien entre nous – jusqu'à ce que nous décidions de passer à l'étape suivante et d'emménager ensemble.

Je voyage beaucoup dans le cadre de mon travail, de toute façon, donc il était plutôt facile de poursuivre le mensonge pendant un temps – au début, Alex ne se doutait de rien. Quelques mois ont passé et il s'est rendu compte que mon emploi du temps était trop fixe pour être crédible. Il s'est mis à poser des questions. Au lieu de tout avouer, j'ai commencé à sortir le soir en disant à Alex que je partais au travail. Je rentrais à la maison le matin et je me rendais aussitôt à mon vrai boulot, souvent sans dormir. Pendant un moment, j'allais même jusqu'à dormir chez des potes pendant toute une semaine, en faisant croire à Alex que j'étais à Sydney.

Ce qui devait arriver arriva : un soir, nous nous sommes croisés en boîte, alors que j'étais censé être à Singapour. Il était trop tard pour que je m'explique. bien sûr, il m'a quitté – ce que j'avais amplement mérité. – Jorge, 29 ans

LA DIFFÉRENCE D'ÂGE
La femme avec qui je vivais depuis plus de dix ans m'a quitté un samedi matin. La situation a été très compliquée – nous avions passé tellement de temps ensemble que mon existence entière était bâtie autour de notre relation. Qui plus est, je venais de changer de boulot, donc autant dire que ma vie avait radicalement changé en l'espace de quelques mois.

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Afin d'oublier le fait que ma vie partait dans tous les sens, j'ai cherché refuge dans ce que je savais faire le mieux : la fête. Les mois qui ont suivi ont été assez intenses, plein d'alcool et d'autres choses – à la fois amusants et tristes. Je vous passe les détails, mais vous imaginez sans peine l'étrangeté de cette période.

Un soir – je me souviens que c'était pendant le festival Primavera Sound à Barcelone – j'ai rencontré une fille. Nous avons discuté et elle m'a vraiment plu. Je lui ai demandé son âge ; elle avait 24 ans.

« J'en ai 34 », lui ai-je répondu.

Dix ans, ça représente déjà une grande différence d'âge, mais le fait est que j'en avais 38 à l'époque. Elle ne semblait pas dérangée par la fausse différence d'âge ; ou si elle l'était, elle le cachait bien. Nous avons passé la nuit ensemble et le lendemain matin, nous avons entamé une nouvelle relation. Tout se passait très, très bien. Ma vie s'était améliorée en un rien de temps.

Mais bien sûr, ce mensonge concernant mon âge me poursuivait et me chuchotait que j'étais un connard. Je restais souvent éveillé la nuit, à penser au jour où je serais obligé d'avouer – en tout cas, il fallait que ce soit avant mon anniversaire, qui avait lieu dans quelques mois.

Un jour, j'ai décidé de lui dire, de but en blanc. « J'ai quelque chose à te dire », ai-je commencé. Je pense qu'elle s'attendait à quelque chose de plus grave – un crime, ou une autre femme –, car aussitôt ma confession terminée, elle s'est mise à sauter de partout et à me prendre dans ses bras en disant qu'elle était « tellement soulagée ! » Nous avons bien rigolé. Quelques semaines plus tard, nous avons emménagé ensemble. Nous vivons heureux depuis presque deux ans maintenant. – Óscar, 40 ans