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politique

Ce qu’on l’on sait de l’enquête de l’UPAC qui vise Jean Charest et Marc Bibeau

L’ex-premier ministre et l’ex-argentier du Parti libéral auraient été surveillés par l’UPAC jusqu’en 2016.
Crédit photo: Presse canadienne

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a déclenché mardi une enquête interne sur la fuite de documents confidentiels concernant l'enquête Mâchurer sur le financement politique et l'octroi de contrats publics . Des médias de Québecor révélaient lundi que l'ancien premier ministre du Québec Jean Charest et l'ex-argentier du Parti libéral Marc Bibeau auraient été surveillés par l'UPAC jusqu'en 2016.

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L'enquête vise à faire la lumière sur des allégations de financement illégal au Parti libéral. Des firmes de génie et de construction auraient largement contribué en échange de contrats et subventions.

Dans les informations dévoilées par le Journal de Montréal et TVA, on apprend notamment que l'UPAC s'est intéressée aux voyages à l'international des hommes depuis 2003 afin d'établir la relation de proximité entre eux. On y retrouve aussi des informations familiales et bancaires. Les policiers auraient même voulu intercepter leurs communications privées.

L'UPAC cherche à identifier la source qui a permis que des éléments d'une enquête confidentielle en cours soient diffusés publiquement. « Cette divulgation pourrait être lourde de conséquences alors que les enquêteurs de l'UPAC sont maintenant soumis à des pressions inutiles qui pourraient entraver leur travail », a déclaré le commissaire à la lutte contre la corruption, Robert Lafrenière, dans un communiqué.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s'est dit inquiet des risques que cette fuite peut causer. « Ça peut contaminer une preuve éventuelle et ça peut faire en sorte qu'on ne puisse pas ultimement aller jusqu'au bout d'une affaire en justice. Ça me préoccupe comme ministre de la Sécurité publique indépendamment de la personne qui serait visée et peu importe si cette personne a été en politique et peu importe le parti », a-t-il dit lors d'une mêlée de presse mardi.

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L'enquête Mâchurer est toujours en cours

L'enquête qui, selon le Journal de Montréal, devait se terminer en décembre 2016, est toujours en cours.

« L'enquête Mâchurer se poursuit et elle sera soumise au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) lorsque tous les éléments de preuves seront amassés et analysés, et que l'enquête sera entièrement complétée », a aussi précisé le commissaire Lafrenière.

Le DPCP a de son côté indiqué à Radio-Canada n'avoir reçu aucun dossier concernant Jean Charest ou Marc Bibeau.

Réactions de Jean Charest et de Marc Bibeau

Jean Charest a transmis mardi, par l'entremise de Me Gregory Larroque, du cabinet McCarthy Tétreault, une courte déclaration écrite : « Je prends acte de la déclaration du Directeur des poursuites criminelles et pénales à l'effet qu'"aucun dossier ne lui a été transmis". Je ne ferai aucun autre commentaire, si ce n'est pour réaffirmer mon innocence face aux allégations qui circulent. »

Marc Bibeau a lui aussi réagi par l'entremise de son avocat, William Brock : « Notre client est outré par le fait que de l'information obtenue en cours d'enquête pourtant confidentielle y compris des renseignements personnels soit délibérément coulée dans les médias dans le seul but de porter atteinte à sa réputation sur la foi de conjectures. »

Émilie est sur Twitter.