Color TV, No Vacancy : c’est ce qu’on peut lire à l’entrée des motels américains, aux abords des autoroutes, pur attirer le chaland à coups de jacuzzi et abonnement à HBO tout compris. C’est aussi le titre du beau court-métrage de Daniel Brown. Ce film surréaliste de 11 minutes se déploie autour d’une galerie de personnages qui sont presque autant d’histoires différentes, reliés seulement par leur présence dans le motel décrépi où prennent place les scènes.
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Une sirène fume une cigarette dans son bain ; une reine de bal s’apprête à avoir sa première fois avec son chevalier servant ; une prostituée concocte un plan pour se débarrasser de son mac ; un mec se prend pour Dexter. En l’absence de dialogues, le réalisateur utilise, avec talent, pour toute narration les lumières, les couleurs, les textures et les allégories.
Brown, nominé aux Emmy Awards, a bossé sur des clips pour le compte d’Odesza ou Portugal the Man ainsi que sur des spots publicitaires de Microsoft ou Beats by Dre. Brown est aussi le directeur créatif exécutif de World Famous Inc., l’agence de création qui a produit ce court.Color TV, No Vacancy c’est un peu comme si Disney rencontrait David Lynch sui rencontrait Nicolas Winding Refn. Le film de Brown alterne entre l’ordinaire et l’extraordinaire jusqu’au surnaturel, dans un montage de désillusions fantastiques qui finissent par brouiller les frontières entre ce qui est réel et ce qui relève du rêve.
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