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Les mecs qui ont inventé de véritables hoverboards l'ont un peu mauvaise

Ils en ont vraiment, vraiment marre qu'on appelle "hoverboards" des sortes de Segways sans guidon qui ne volent même pas
Image : Arx Pax.

Pas besoin d'être une sorte de nazi imbuvable pour déplorer que tout le monde nomme aujourd'hui sans vergogne « hoverboards » des sortes de Segway sans guidon parfaitement ridicules. Mais bon, après tout, ce n'est pas vraiment notre problème. Rien de très personnel dans cette affaire.

Les inventeurs d'un véritable hoverboard, qui vole vraiment comme un hoverboard, ne peuvent pas en dire autant.

« À chaque fois que l'un de ces putains de "hoverboards" explose, je reçois plein de mails, notamment de mes amis qui se foutent de moi : "alors, qu'est-ce que tu fous ?", ce genre de trucs », me raconte Scott Santandrea, en charge du développement chez Arx Pax, la société qui commercialise le Hendo Hoverboard – celui qui vole vraiment. « Je dois à chaque fois bien préciser que ce n'est pas nous qui construisons ces choses. Nous n'avons rien à voir avec ça. Nous avons développé une technologie qui génère des champs électromagnétiques, capables de soulever jusqu'à 350 kilos, et peut-être même plusieurs tonnes dans un futur proche. »

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« Ça nous rend fous, vraiment », ajoute-t-il. Les Segways sans guidon « sont intéressants d'un point de vue technologique et il faut être vraiment doué pour s'en servir, mais ils n'ont rien à voir avec ce que nous produisons. Nous tentons de résoudre un problème qui a des implications importantes au plan industriel et un impact majeur sur la manière dont nous fabriquons les choses. Ces trucs sont des jouets plutôt amusants, mais pas question de les comparer à ce que nous proposons. »

Arx Pax a lancé le Hendo Hoverboard fin 2014, grâce à un Kickstarter qui avait beaucoup fait parler à l'époque, et travaille actuellement à améliorer sa technologie pour le rendre un peu plus maniable. Mais la technologie du Hoverboard est sans doute moins destinée à un usage ludique qu'à une utilisation très pratique dans le domaine de l'infrastructure, comme le suggère Santandrea. Le Hendo Hoverboard flotte dans les airs grâce à des « moteurs de flottaison » qui utilisent des ensembles d'aimants à rotation rapide pour soulever l'appareil. Hélas, cela ne fonctionne que s'il se trouve au-dessus d'un support conducteur, tel que le cuivre. Il serait extrêmement coûteux de couvrir tous nos trottoirs et nos routes d'une couche de cuivre, mais il est en revanche possible de le faire sur une voie de chemin de fer, ou dans un tube d'hyperloop par exemple.

« Notre hoverboard fonctionne sur une demi-lune, donc par définition, il marchera dans des virages inclinés, m'assure Santandrea. Si vous fabriquez un hyperloop et que vous ne voulez pas qu'il coûte trop cher, vous devez choisir si vous traversez ou si vous contournez la montagne qui se dresse sur votre chemin. La traverser coûte extrêmement cher, il est bien moins coûteux de la contourner. Et pour ça, nous pouvons aider. »

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C'est pour faire l'étalage de ce potentiel qu'Arx Pax était présent au SpaceX Hyperloop Design Challenge le week-end dernier, où l'entreprise a fait la démonstration de sa technologie à des étudiants qui espèrent bien construire un jour le système de transport par tubes futuriste imaginé par Elon Musk.

D'ailleurs, Arx Pax s'est ouvert un nouveau marché en vendant des « kits de développement pour hyperloop » aux équipes qui tentent de résoudre le problème d'ingénierie de Musk. Le kit est composé de 4 moteurs similaires à ceux de l'hoverboard, et d'autres pièces permettant de construire un hyperloop fonctionnel à échelle réduite. Santandrea affirme que son entreprise en a vendu « des dizaines. »

Arx Pax assure que sa technologie fonctionne très bien (lors des démonstrations effectuées le week-end dernier, les employés de la compagnie contrôlaient leurs machines sans la moindre difficulté et se déplaçaient avec aisance en hoverboard). Le prochain défi : réduire les coûts de production du support conducteur.

« Aujourd'hui, le cuivre est ce qu'il y a de plus efficace, mais nous essayons de travailler sur de la peinture ou du béton. Vous pourriez alors passer un coup de peinture à la bombe sur le sol et vous balader dans les rues, annonce Santandrea. On diviserait au passage les coûts par 1000. »

Dans le futur, on verra donc peut-être des rames de métro qui circulent sur une voie « mais peuvent aller absolument n'importe où », ou des trains qui « vous amènent à destination, puis quittent la voie et circulent dans n'importe quelle rue. » On verra peut-être naître l'hyperloop. Mais surtout, on aura peut-être de vrais hoverboards.

« On essaie vraiment de réduire les coûts, assure Santandrea. On veut le rendre accessible et plus simple à utiliser. »