Bienvenue dans La Vie des autres, notre nouvelle colonne photo dans laquelle, en gros, on prête des appareils jetables à de parfaits inconnus afin qu’ils documentent leur quotidien. La plupart des personnes en question ne sont pas des photographes confirmés, et on se contrefiche du fait que leurs photos soient « jolies » ou non. On veut juste que ces contributeurs ponctuels nous montrent ce qui les intéressent, ce qu’ils ont tenu à immortaliser et comment ils vivent.
Dans ce nouvel épisode, on a filé un appareil photo jetable à Van, un type qui a détesté son dernier job d’été. Van a nettoyé des piscines pour se faire du blé. Il est tombé sur l’offre sur Craiglist alors qu’il cherchait un boulot dans l’espoir d’économiser pour un voyage au Mexique. Ainsi, il a passé ses journées à se balader entre les manoirs de Los Angeles afin d’y ramasser les algues et autres dépôts qui jonchaient leurs piscines, fontaines et autres trous béants destinés à accueillir de l’eau. « Le fond d’un étang drainé dégage une odeur épouvantable », explique-t-il aujourd’hui.
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Van raconte que, peu après avoir achevé sa série photo, il a appelé son boss pour démissionner. On espère que son voyage au Mexique lui a depuis permis d’oublier la merde qu’il a eu à nettoyer. Avant qu’il parte, on a quand même eu le temps de poser quelques questions à ce désormais ancien nettoyeur de piscines.
VICE : Pendant combien de temps as-tu nettoyé des piscines ?
Pendant seulement deux mois. C’était les deux pires mois de ma vie. J’ai d’abord été intéressé par l’intitulé du job sur Craiglist, qui était « nettoyeur de boue à Echo Park ». J’ai appelé l’employeur et j’ai commencé le lendemain.
Vous n’avez fait que nettoyer des piscines ?
On lavait en effet surtout des bassins, mais le boss n’hésitait pas à accepter des contrats foireux et à nous mettre dessus. Par exemple, pendant deux semaines, je me suis retrouvé à poser des ardoises sur le toit d’un vieux. C’était un ami du patron.
Quelle est la chose la plus étrange que vous ayez trouvée dans un bassin ?
On s’habitue vite à retrouver des trucs comme des capotes, des seringues et des bouteilles de bière. Retrouver un vélo dans l’Echo Park Lake a été le plus marquant.
Les piscines que vous avez nettoyées se trouvaient généralement dans de grandes demeures ?
Oui. Ces entreprises se trouvent généralement à Beverly Hills ou South Pasadena, donc je me trouvais souvent dans des grandes villas. Une fois, à Beverly Hills, je me suis retrouvé dans un domaine qui comptait quatre piscines. Je pense que le bassin qui a coûté le moins d’argent sur lequel on a bossé se trouvait dans une école primaire.
Il y a beaucoup d’algues sur les photos. Qu’est-ce que vous en faisiez ensuite ?
On les balançait à la poubelle. Quand on bossait dans le lac d’Echo Park, on ramassait l’équivalent d’environ 150 caisses de boue par jour. La ville n’en voulait pas comme compost car c’était trop humide et trop crade.
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