Environnement

Avec les gens qui ont adopté un chien pendant le confinement

« J'ai pleuré presque tous les jours pendant les premières semaines. »
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR
trois chiens
Bowi, Floyd et Archie. Toutes les photos sont publiées avec l'aimable autorisation des intervenants.

Il serait malvenu de désigner les grands gagnants de la pandémie, mais disons que les chiens s'en sont plutôt bien sortis. Béatement inconscients de la raison pour laquelle leurs maîtres passent soudainement tout leur temps à la maison, ils risquent de cataloguer 2020 comme une très bonne année. Mais ce n'est pas parce que vous pouvez avoir un chien que vous devez en prendre un. Nous avons parlé à de nouveaux maîtres dans le monde entier pour savoir comment les choses se passent et si c'était la bonne décision.

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Hanna et son chien Lulu – Melbourne, Australie

Lulu

Lulu

Si Hanna et son mari Dave, qui partagent un appartement dans le centre de Melbourne, ont réussi à supporter l’un des confinements les plus longs au monde, c’est grâce à Lulu, un schnauzer miniature.

« Nous avions entendu parler d'escroqueries aux chiots, où les acheteurs payaient des prix gonflés afin d'assurer leur place sur une liste d'attente, tout ça pour se faire dire plus tard qu'il n'y avait pas de chiot disponible », raconte Hanna. Le couple ne s’est pas fait arnaquer, mais faire venir Lulu du Queensland, à environ 2 000 kilomètres au nord de Melbourne, s'est avéré compliqué.

« Malheureusement, à cause du Covid, les compagnies aériennes ont cessé de transporter des chiots à moins qu'ils n'aient au moins 12 semaines et même alors, elles annulaient les vols à la dernière minute. Nous avons fini par nous arranger pour qu'elle soit transférée chez nous pour 350 dollars australiens [210 euros]. »

Mais Lulu a des restrictions de sortie encore plus limitées que ses humains. « Elle n'a encore que 11 semaines et attend ses dernières vaccinations avant d'être autorisée à sortir », dit Hanna, ajoutant que le choix de faire le grand saut pendant le confinement était le bon. « L'avantage principal, c’est l'excitation et la joie qu’apporte un chiot. Il est toujours prêt à jouer et il est incroyablement affectueux. »

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Emma et son chien Archie ­ – New York, États-Unis

Archie

Archie

« En ce moment, je me dis que prendre un chiot pendant le confinement était une grosse, grosse erreur », dit Emma à propos du chiot de refuge qu'elle a adopté avec son petit ami en juillet.

En avril, débordée par le coronavirus, la ville de New York était dans un état de panique. C'est à peu près à ce moment-là qu'Emma a commencé à faire des recherches sur les races de chiens et les refuges. « J'avais grandi avec des chiens toute ma vie et, au début de la quarantaine, je passais mon temps à rêver des chiens que je voyais sur Instagram ou dans la rue », dit-elle. En juillet, le couple a adopté Archie.

Mais accueillir le croisé berger et labrador (ils ont des doutes sur la race réelle d'Archie) dans leur minuscule appartement au 45e étage, sans balcon, s'est avéré un cauchemar. « Nous pensions qu'avoir une boule de poils nous permettrait de sortir de chez nous, un endroit devenu étouffant », dit-elle. Ce à quoi ils ne s'attendaient pas, c'est qu'Archie serait effrayé par le moindre bruit. Il est devenu incroyablement stressant de sortir avec lui en plein centre de New York. « Tout d'un coup, nous passions encore moins de temps dehors qu'avant de l'avoir. »

De plus, l'apprentissage de la propreté a été « presque impossible » dans une tour d'immeuble. « J'ai pleuré presque tous les jours pendant les premières semaines », dit Emma. Le couple a discuté à plusieurs reprises de l'idée de se séparer d’Archie. « Si c’était à refaire, nous aurions probablement attendu. Les chiots ne sont pas faciles à vivre, New York non plus, et le coronavirus encore moins. Mais Archie est comme notre fils et nous avons pris un engagement envers lui. »

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Emilie et son chien Bowi – Amsterdam, Pays-Bas

Bowi

Bowi

Amsterdam vivait un confinement partiel quand Emilie a adopté son chien Bowi en mai. « En fait, je réfléchissais déjà depuis très longtemps à prendre un chien, dit-elle. Au début du confinement, j’ai gardé le chien de mon frère pendant quelques semaines, et je me suis dit que si j’arrivais à lui trouver du temps, pourquoi ne pas simplement avoir le mien ? »

Adoptée dans un refuge au Portugal, Bowi avait quatre mois lorsqu'elle est arrivée à Amsterdam. « Elle est un mélange de tant de races différentes, mais du point de vue de la forme, elle ressemble à un teckel », explique Emilie, qui admet que si l'adoption de Bowi a été dans l'ensemble un grand succès, son dressage a été un défi. « Il faut une certaine structure, de la planification et de la discipline… mais on y arrive. »

Jusqu’à maintenant, elle emmenait Bowi au travail, où il y a un chien plus âgé dont elle pouvait apprendre, mais à cause des restrictions récemment renforcées à Amsterdam, Bowi et Emilie pourraient devoir passer l'hiver ensemble à la maison.

Victoria et son chien Ozu – Grenade, Espagne

Ozu

Ozu

En mars, lors de leur première quarantaine stricte, la promenade des animaux de compagnie était l'une des rares « sorties essentielles » qui permettait aux Espagnols de sortir de chez eux. Comment ont-ils réagi ? Eh bien, certains ont loué leur chien à des personnes prêtes à payer pour prendre l'air, tandis que d'autres ont tenté leur chance en traînant en laisse de faux chiens en peluche.

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Les motivations de Victoria étaient plus louables. « Mon petit ami et moi travaillons beaucoup, donc nous n'avions jamais pris de chien par manque de temps pour l'éduquer. Pendant le confinement, nous nous sommes dit que c'était le meilleur moment. »

En avril, le couple a adopté Ozu, un labrador d’un mois et demi. « Notre maison est petite, il a donc été difficile d'y être enfermés », dit-elle. D’autant plus qu'Ozu n'a pas eu le droit sortir pendant trois mois, le temps de faire tous ses vaccins. « L'avantage, c’est qu’on a pu le surveiller pour qu'il ne casse rien à la maison tout seul », dit Victoria.

Tracey et son chien Floyd – Londres, Royaume-Uni

Floyd

Floyd

« C’était super d’avoir un jeune chiot pendant le confinement, dit Tracey à propos de son petit lévrier italien, Floyd. En fait, mon copain et moi avions déjà prévu d'avoir un chiot et nous l’avons récupéré au moment où Londres s’est mis en confinement. »

Ils se sont attachés à Floyd beaucoup plus rapidement qu'ils ne l'auraient fait en travaillant tous les deux à plein temps au bureau. « Je ne sais pas comment nous aurions fait si nous n’avions pas été autant à la maison. Le chiot aurait beaucoup plus souffert. »

Mais si le moment était bien choisi pour avoir un chien, ils ont dû se mettre en quarantaine pendant deux semaines après être rentrés de vacances, ce qui les a obligés à payer un dog-sitter pour sortir Floyd. « C'était pour le bien de tout le monde », dit-elle.

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