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Grave Pleasures va mettre la rentrée à feu et à sang

Beastmilk Grave Pleasures

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Climax tubes inhumains façon « Misfits à la plage », qui lui a valu de gagner une horde de fans sur-motivés (parmi lesquels Fenriz de Darkthrone), consciensieusement réduits en miettes tout au long de deux tournées triomphales (avec Doomriders, puis In Solitude).

À l’écoute de Dreamcrash -leur premier disque sous le nom Grave Pleasures-, on ne se fait pas vraiment de soucis pour eux : malgré des titres plus longs et plus atmosphériques, les hymnes sont toujours au rendez-vous et le groupe est meilleur que jamais sur scène, comme on a pu le constater lors de la dernière édition du Hellfest. C’est d’ailleurs quelques heures à peine avant leur concert au festival de Clisson que nous avons rencontré le chanteur Mat « Kvohst » McNerney pour parler de la nouvelle vie de son groupe, de l’importance de l’humour en musique et de la polémique provoquée par la pochette de Dreamcrash en Allemagne.



Noisey : Ce changement de nom, ça marque un nouveau départ ou juste un nouveau chapitre de l’aventure débutée avec Climax ?
Mat
« Kvohst » McNerney : Climax Sur votre tournée avec In Solitude, j’ai eu l’impression qu’il se passait quelque chose de spécial pour les deux groupes, que vous viviez un moment assez unique Au final, Beastmilk et In Solitude ont connu un sort assez proche suite à cette tournée : eux se sont séparés, estimant être arrivés au sommet et vous, vous avez repris à zéro avec un nouveau nom, alors que vous aviez déjà une grosse fanbase et pas mal de succès. Climax Climax Photo – Julio Ificada À ce jour, je n’ai pu écouter que 5 morceaux du nouvel album. On reconnaît instantanément votre style, mais on sent que vous avez cherché à faire quelque chose de moins immédiat, de plus fouillé. Climax

Jouer au Hellfest, qui est un festival particulièrement éclectique dans son genre, c’est parfait pour vous, vu que vous n’entrez justement dans aucune case : vous n’êtes ni vraiment metal, ni complètement post-punk, vous n’appartenez à aucune scène définie.
Tout à fait. Et c’est d’ailleurs très cool de leur part de nous avoir gardé à l’affiche malgré le changement de nom ! Ça prouve au moins qu’ils sont toujours intéressés par ce qu’on fait. [Rires] Après, ça me plait qu’on ne soit nulle part à notre place, beaucoup de groupes trouveraient ça flippant mais moi, ça me va. On avance, le principal c’est de croire à ce qu’on fait, à la musique que l’on joue. Les gens sont beaucoup plus ouverts aujourd’hui de toute façon, tout ça n’a plus vraiment d’importance et c’est tant mieux.


Photo – Julio Ificada

Un truc que j’aime chez Beastmilk, c’est votre sens de l’humour, qui contraste avec une musique plutôt sombre et héroïque. Ça se sent dans les paroles, mais aussi certaines attitudes sur scène, la façon que tu as d’introduire les morceaux avec des jeux de mots plus ou moins habiles. [Rires]
Oui, c’est important, c’est présent depuis toujours chez nous, même si ça reste quelque chose de difficile à gérer parce que tu ne veux pas non plus devenir un groupe débile qui ne joue que là-dessus. Les Dead Kennedys y arrivaient très bien, par exemple : ils avaient beaucoup d’humour et en même temps des morceaux hyper durs et un côté très impressionnant. Ce mélange de punk, de politique et d’humour noir, c’est génial. Si on pouvait arriver à trouver un équilibre aussi parfait, ce serait vraiment cool.

L’aspect visuel est un autre aspect important du groupe. Et ça se confirme d’ailleurs avec la pochette du nouvel album.
Oui, complètement. On a beaucoup bossé sur la pochette de Dreamcrash, on voulait qu’elle soit totalement différente de celle de Climax, tout en gardant ce truc très graphique, très symbolique. Et ça marche visiblement pas mal vu qu’il y a déjà des polémiques autour de la pochette en Allemagne. Il y a visiblement des gens que ça choque – ce n’était pas du tout le but, mais je comprends que certaines personnes se sentent mal à l’aise par rapport à ce genre d’image [une boîte noire rescapée d’un crash d’avion]. Après, c’est un truc qui nous tient à coeur, on veut vraiment proposer quelque chose de travaillé et réfléchi, et éviter les sempiternels clichés punk ou metal. Les meilleurs disques ont toujours des pochettes fortes, très marquées, qui interpellent les gens.



L’album sort en septembre en Finlande et en octobre dans le reste de l’Europe. Vous savez déjà ce qui vous attend dans la foulée ?

Oui, on va démarrer notre première tournée européenne en tête d’affiche, juste après la sortie de Dreamcrash. Ça devrait durer 3 semaines/un mois, après quoi on va enchaîner avec une tournée plus longue, toujours en Europe, mais en première partie d’un plus gros groupe, cette fois-ci. Et si tout va bien, début 2016, on fera notre première tournée aux USA, on est justement en train de préparer la sortie de l’album là-bas en ce moment. On devrait également passer par le Japon au printemps prochain. On veut jouer live le plus possible pour la sortie de cet album. Sinon, on a enregistré pas mal de morceaux et il devrait y avoir, en plus de l’album, quelques titres en plus sur des éditions limitées et de maxis. Avec Beastmilk, on s’était surtout concentrés sur l’album, mais là j’ai envie de sortir des petites choses en plus ici et là.


Dreamcrash sortira le 2 octobre chez Columbia. Grave Pleasures sera en concert le 3 octobre à Paris (@ La Flèche D’Or) et le 4 octobre à Lyon (@ Le Sonic). On a évidemment des places à vous faire gagner ici.

Lelo Jimmy Batista est le rédacteur en chef de Noisey France. Ça lui a fait grave plaisir d’interviewer Grave Pleasures. Il est sur Twitter – @lelojbatista