Jusqu’à peu, Andressa Urach était considérée comme l’une des plus belles femmes du Brésil, un pays justement connu pour ses jolies créatures. Agée de 27 ans, Adressa a les cheveux mi-longs, des yeux en amande et des lèvres de couleur vermeille. Mais elle est avant tout célèbre pour son cul qui l’a conduite sur la seconde marche du podium de Miss BumBum Brésil. Son derrière était tellement beau que quelques pré-ados sont même parfois venus l’accueillir à l’aéroport comme ils l’auraient fait pour leur équipe de foot préférée. Ainsi, à l’instar de Justin Bieber et ses Beliebers et de Lady Gaga et ses Little Monsters, la reine de beauté a aussi un petit surnom pour désigner les adeptes de sa proéminence : les Urachers.
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Mais depuis quelques semaines, ses cuisses sont criblées de trous d’où s’échappent des compresses et des points de suture. Le bien le plus précieux de Ucher est littéralement en train de se décomposer. Cette catastrophe médicale est le résultat de l’hydrogel et du polyméthacrylate de méthyle qu’elle s’est injecté dans les cuisses et dans le derrière afin de devenir encore mieux foutue. Ces produits ont fondu à l’intérieur même de ses muscles, provoquant un choc septique.
Son état actuel illustre la forte tendance des Brésiliens à user de la chirurgie plastique. L’an dernier, le pays était le second en nombre d’opérations esthétiques, juste derrière les États-Unis. Bien qu’on puisse trouver étrange qu’un pays en voie de développement se focalise tant sur une chose aussi secondaire, il convient de noter que les Brésiliens considèrent la beauté comme un droit à part entière. Par exemple, il n’y a aucune honte à se refaire le nez à partir du moment où cela améliore l’estime de soi.
Néanmoins, l’opération qu’a fait subir Urach à ses fesses n’est plus officiellement proposée par les chirurgiens. La matière de rembourrage qu’elle a utilisée a été interdite par l’agence de régulation AVISA bien avant qu’elle subisse cette opération sur le marché noir.
Une injection de substances étrangères ne devrait pas être confondue avec la désormais célèbre technique de la « liposculpture brésilienne », une pratique populaire consistant à se remplir le fessier de sa propre graisse issue d’une liposuccion à un autre endroit du corps. À l’heure actuelle, cette pratique et les implants représentent les seules méthodes légales d’augmentation fessière aux États-Unis. Selon Antonio Graziosi, chirurgien plastique agréé, il en sera de même au Brésil dès 2018, quand les autres méthodes deviendront proscrites.
Si nous savons que de plus en plus de Brésiliennes procèdent à une augmentation corporelle, le manque de statistiques nous empêche d’avoir une idée claire du nombre de femmes passant par le marché noir pour des opérations d’augmentation fessière. Quoi qu’il en soit, le problème auquel elle est confrontée est loin d’être inédit. À travers le monde, des milliers de femmes qui se sont fait gonfler les fesses en subissent aujourd’hui les conséquences. Aux États-Unis, certaines sont allées jusqu’à utiliser des matériaux aussi absurdes que du ciment ou de la mousse anti-crevaison pour se parfaire le cul. Mais peu importe quel type de produit chimique ces personnes s’injectent, le résultat est toujours le même : on assiste au départ à une apparition de rondeurs, puis à une catastrophique déformation.
ATTENTION : LA PHOTO QUI SUIT EST VRAIMENT DÉGUEULASSE.
Urach s’est fait des injections au niveau des fesses et des cuisses en 2009. Le 30 novembre dernier, elle a commencé à ressentir des douleurs aux jambes et a été admise à l’hôpital de Porto Alegre. Elle a bénéficié d’une chambre isolée et anonyme afin de prévenir tout harcèlement. Le hashtag #ForçaUrach a été lancé pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Bien qu’elle soit passée à deux doigts du coma et que des rumeurs ont couru sur une possible amputation, la mannequin s’est rétablie. Le 7 janvier, elle postait sur son compte Instagram : « Dieu est tellement merveilleux qu’il m’a rendu ma vie ! ».
Qu’une personnalité comme Andressa Urach soit confrontée à ce genre de problème aide à combattre le préjugé selon lequel seuls les pauvres ou les femmes démunies se font opérer sur le marché noir. Il est vrai qu’aux États-Unis, après que la FDA – l’administration en charge du contrôle de la nourriture et des médicaments – a interdit les injections mammaires et fessières dans les années 1960, un réseau clandestin de « pumpers » est apparu, attirant principalement des actrices X ou des individus en transition sexuelle. Cependant, ces opérations véreuses sont de plus en plus utilisées par des personnes d’origines sociales et ethniques diverses et souhaitant avoir de grosses fesses sans endurer la lourdeur d’une implantation ou d’un transfert de graisse.
Tant que des femmes comme Urach s’efforceront de tout faire pour attirer les regards, il est plus que probable que le nombre de complications augmentera. On peut déjà s’attendre à une vague prochaine de victimes similaires moins populaires.
Le 27 novembre, à peine deux jours avant que la mère d’Urach annonce les problèmes de santé de sa fille, le modèle diffusait une photo devant-derrière de son célèbre postérieur. Bien que de nombreux commentaires ont été supprimés au lendemain de la tragédie, un site people portugais en a recensé certains, qui avec le recul semblent assez ironiques.
« Quel est le secret d’un cul comme ça ? », demandait un follower, tandis qu’un autre répondait : « C’est originaire d’une autre planète ».
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